100 % asphalte

De Carol Mansour

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« Le film aurait pu se passer dans n’importe quel coin du monde où les enfants ne sont plus des enfants », nous prévient la réalisatrice. Elle ne se départira pas de ce ton pédagogique, tant dans la construction scolaire du film que dans son traitement de l’image. Il s’agit ici de décrire le vécu des enfants des rues « dans l’inconnu de l’asphalte ». La rue est érigée en personnage qui s’exprime en voix-over mais ce procédé ne reste que poétique pour introduire le sujet et le situer au niveau de l’enfance. D’impressionnants autoportraits des enfants feront les présentations avant que des panneaux ne nous annoncent les thèmes : solitude (humiliation, police, viol, chassés par les parents ou tout simplement non-aimés, nuits dans les jardins publics), violence (paroles, automutilations, bagarres, le modèle Van Dame), fuite (paradis artificiels : colle, etc). La réalisatrice a réussi à instaurer une véritable complicité avec les enfants dont elle connaît le nom et l’histoire, mais l’abus des ralentis les esthétise et casse cette proximité, jetant un doute sur la nécessité d’un tel film. Bien sûr, la réalité est forte et ce genre de films voudraient nous aider à considérer autrement les enfants qui mendient partout où règne la pauvreté, mais le traitement cinéma me semble desservir son sujet.
Liban, 2002, coul. Béta SP, 26 min. Prod : Forward prod. [email protected]

///Article N° : 2336

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