Afriscope

  • N° 33 | novembre 2013
  • Don’t Panik! Le rappeur Médine combat les peurs
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Edito : Don’t panik Bande-son : « Musulmane de ton voile, dis-leur Don’t Panik ! / Banlieusard de ta ville, dis-leur Don’t Panik !! / Mon slogan, ma devise, c’est le Don’t Panik !! / Prolétaire de ta classe, dis-leur Don’t Panik !! / Africain de ta peau, dis-leur Don’t Panik !! / Musulman de ta foi, dis-leur Don’t Panik !! / Mon slogan, ma devise, c’est le Don’t Panik !! » /// Don’t Panik de Médine « Je salue la France de toutes les couleurs !  » clame Toumi Djaïdja le 3 décembre 1983 à Paris. Le jeune homme vient de parcourir plus de mille kilomètres à travers la France. Une marche pacifique sur les traces de Gandhi et Martin Luther King. Une marche pacifique pour revendiquer une France plurielle. La France. Enfant « issu de l’immigration » algérienne, il vit au quotidien les contrôles au faciès, les crimes racistes et sécuritaires. « Nous sommes d’ici », chante encore Toumi Djaïdja le 3 décembre 1983, aux côtés de 100 000 autres marcheurs à Paris. Ils étaient une trentaine aux premières heures. 100 000 à rappeler à la France que nés en France, ils appartiennent naturellement à cette Nation, sans avoir à passer par une « intégration  » ou « assimilation ». En 2013, la commémoration de cette Marche pour l’égalité et contre le racisme est tous azimuts – des livres, des films – jusqu’aux plus hautes sphères de l’État. Et pourtant… Et pourtant Christiane Taubira est vilipendée, non sur ses actes politiques en tant que Ministre de la Justice, mais sur son faciès, sa couleur de peau. Et pourtant, des milliers de Français sont aujourd’hui renvoyés perpétuellement à leurs origines présupposées en raison de leur couleur de peau ou de leur religion. Et pourtant, la promesse électorale de François Hollande concernant la prise en compte des réalités discriminantes sur les contrôles au faciès a été enterrée. Sans bruit. Dans un silence assourdissant… Il y a 30 ans, deux ans après l’arrivée de la Gauche au pouvoir, dans un contexte de montée du Front national, Toumi Djaïdja et ses ami(e)s traversaient la France pour envoyer un message de vivre ensemble et de fraternité. En 2013, loin de tomber dans le pessimisme ni dans l’idée que rien n’a changé, souvenons-nous de cet élan populaire de 1983. Souvenons-nous que la France plurielle n’est plus seulement en marche. Elle est. Anne Bocandé Sommaire A la Une : Une : Le rappeur Médine « entre les lignes » Débats : Des hauts et débats : « L’État est loin d’être à la hauteur de notre société multiculturelle  » Citoyenneté : A vous la parole : Parler, écrire, partager On s’bouge : Stop le contrôle au faciès On s’bouge : « Sortir du syndrome Tarzan ! » On s’bouge : Qui nous protège de la police ? Emploi : Un réseau pour dérouiller l’emploi Culture : C de l’histoire : Instants de marche Livre : La Marche se livre Cinéma : La Marche, de Nabil Ben Yedir. Une épopée Musique : Bams : à mi-chemin entre rap et slam Chronique : The Chronic – Po-éthiquons Tribune : Y’a bon citation !