Bienvenue au Gondwana, la République très très démocratique

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Présenté lors du festival de cinéma de l’Alpe d’Huez, Bienvenue au Gondwana sort le 12 avril, simultanément en France et dans plusieurs pays africains. C’est le premier film de Mamane, humoriste et chroniqueur sur Radio France internationale.

L’histoire se déroule dans un pays imaginaire, le Gondwana. Un pays exploré par Mamane dans ses chroniques sur RFI, où il se sert de l’humour pour décrypter l’actualité. Il reprend cet imaginaire pour son premier long métrage. Le nom du président- fondateur est sur toutes les lèvres car il souhaite briguer un énième mandat. C’est contraire à la Constitution. Une équipe d’observateurs internationaux est dépêchée sur place pour contrôler le bon déroulement des élections. Parmi eux, un jeune Français candide, interprété par Antoine Gouy, accompagné de deux compatriotes. L’un est un député bien déterminé à vendre les asperges de son village aux Gondwanais, l’autre ne cherche qu’à faire la fête. Parmi les observateurs, volontairement clichés, il y a une Allemande, la plus rigoureuse, une Espagnole douce et maternelle, un Suisse qui n’aime pas les histoires et un Américain qui se sent au-dessus de tout le monde. Si au début du film la caméra est en perpétuel mouvement, comme pour témoigner d’une agitation, au fil des minutes, elle se pose dans les espaces luxueux mis à disposition par le gouvernement ivoirien. À quelques répliques irrésistibles et pleines d’humour s’ajoute un éventail de situations traitées avec finesse. Les vedettes ivoiriennes Michel Gohou et Digbeu Cravate sont épatants dans leurs rôles d’hommes de mains adeptes de géopolitique. Ils ne supportent pas Betty, une jeune révolutionnaire. Elle représente cette jeunesse qui ne veut plus vivre dans un simulacre de démocratie. « Je ne cite pas de pays. Tout le continent est concerné. Par exemple ; quand je mets en scène une arrestation de journalistes, le Togolais, le Congolais, le Camerounais, l’Ivoirien va dire « c’est chez moi ». Nos présidents sont tellement prédictibles dans leur acharnement à garder le pouvoir » explique le réalisateur. En mettant sur écran ses chroniques gondwanaises, Mamane continue de se servir de l’humour pour faire passer le message… À bon entendeur !

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