Cinéma/TV

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Entretien de Catherine Ruelle avec Mahmoud Ben Mahmoud

Dans son long métrage documentaire « Mille et une voix soufies », le réalisateur tunisien Mahmoud Ben Mahmoud, auteur de « Siestes grenadine », plaide pour un Islam libéral et intérieur.

De Pierre Yaméogo

Un enfant sans père part à la recherche de son identité à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Wendemi est l’histoire d’un enfant dont personne ne veut puisque, faute de nom, il existe à peine. C’est aussi le procès de l’église catholique africaine car finalement il est révélé que Wendemi est fils d’une église pas si catholique que ça… Réalisé en moré (l’une des principales langues du Burkina), le film débute par un scandale familial. Cécile avoue qu’elle est enceinte mais refuse d’avouer l’identité du père. Furieux, son père Zacharie l’expulse du village. Condamnée à l’exil, elle met l’enfant au monde…

De Sébastien Kamba

Deux jeunes gens s’aiment et désirent se marier, mais un sorcier conseille au fiancé d’éprouver les sentiments de sa promise. L’épreuve : le jeune homme disparaît, la jeune fille doit le rechercher, en sachant que si elle ne le retrouve pas, elle le perd. Dans sa quête, elle est protégée par un mystérieux enfant qui la guide avec le chant de sa guitare. Vibrante histoire d’amour, Kaka Yo qui signifie en lingala « rien que toi », entremêle la vie moderne, la jeunesse de Brazzaville de l’époque, les danses européennes en vogue dans les années 1960, et la vie initiatique, le sorcier, son…

Sans doute à cause des récents attentats qui ont frappé l’Amérique, commis au nom de l’Islam, j’ai ressenti pour la première fois comme une sorte de nécessité morale de faire le bilan de ma carrière à partir de mon appartenance à la culture islamique. En apparence, il s’agit là d’un paradoxe car les films que j’ai réalisés jusqu’ici, à l’exception du dernier, « Wajd » ou « Les Mille et Une Voix », qui traite des musiques de l’Islam, n’ont jamais eu qu’un rapport très lointain, et tout au plus culturel, avec la religion musulmane. Pourtant, en y regardant de plus près, je me…

De François Woukoache

Le film d'un double héritage camerounais

Melina, le premier film de François Woukoache, est un témoignage personnel sur les cérémonies de fin de deuil qui se sont déroulées deux ans après la mort de son père. Ce dernier, originaire d’un village bamiléké, était un catholique fervent, installé à Yaoundé, qui avait donné à ses cinq enfants une éducation sévère. Vers la fin de sa vie, il les avait incités à renouer avec l’héritage traditionnel, dans son village natal, où il possédait une maison. Logiquement, les cérémonies organisées à sa mort mêlent les rites catholiques avec ceux des Bamilékés. En filmant la préparation des cérémonies, François Woukoache…

De Wanjiru Kinyanjui

Une comédie décontractée

Après Ann G. Mungaï auteur de Saïkati en 1992, Wanjiru Kinyanjui s’est lancée dans le long métrage. La Bataille de l’arbre sacré était au départ un scénario conçu dans le cadre des études de Kinyanjui en Allemagne, où elle résidait depuis 1978. La réalisatrice, qui a travaillé pour la télévision allemande, a su convaincre des producteurs français d’épauler son projet. En compagnie de quelques techniciens français dont le cameraman François Klotarski, elle est revenue tourner au Kenya. Les prises de vue ont eu lieu à dix kilomètres de Nairobi, dans le village de la cinéaste. Des professionnels de la télévision,…

De Mahama Johnson Traoré

Njangaan est l’histoire d’un petit garçon talibé qui pourrait être l’histoire de n’importe quel autre petit garçon dans le monde. Mame, un jeune Sénégalais de onze ans, est envoyé à l’école coranique par son père pour y faire son éducation civique et religieuse. Très enthousiaste au début, il va vite déchanter car dans le « daara » (école coranique), il ne trouvera que les coups administrés par le maître coranique, la peur et la mendicité à laquelle les marabouts soumettent les enfants, contribuant ainsi à en faire de vrais délinquants. Mame tente de sortir de cet enfer en s’enfuyant mais il est…

Un feuilleton contre l'intégrisme

L’action se passe dans une cité de Libreville. Angélique a entre 23 et 25 ans et vit avec son frère et sa mère, Mme veuve. A la mort de son mari pour se protéger des vicissitudes de la vie, Mme veuve bascule dans la religion pour se mettre sous la protection de la communauté de fanatiques Frères et Sœurs du Christ. Sa maison devient alors un sanctuaire où se retrouvent tous les jours ses « frères et sœurs en dieu » pour des réunions et des prières. Angélique, qui a accepté la religion pour ne pas contrarier sa mère, commence à étouffer.…

Les opportunités sont rares de voir sur les écrans les cinémas d’Afrique : les images des cinéastes africains témoignent pourtant d’un imaginaire et de réalités autrement plus nuancés, plus justes et plus vrais que ces « tristes tropiques », ces images récurrentes de désolation, et de misère auxquelles les médias ont habitué le spectateur, ou le téléspectateur. Et jusque dans les lieux traditionnellement ouverts à la diffusion de ces cinémas (les salles art et essai, rendons leur cet hommage), l’Afrique est un peu passée de mode : le soleil qui se lève à l’Est n’irradie plus que cette région, l’Asie et l’Orient ont le…

Mahama Johnson Traoré est né en 1942 à Dakar. Son père, chef d’entreprise, après lui avoir fait faire des études au Sénégal et au Mali, le destine à une carrière d’ingénieur électronicien. Dans ce but, il l’envoie en France et c’est dans un cours de travaux pratiques animé par un professionnel du cinéma que Mahama Johnson Traoré a la « révélation ». Il veut non pas enregistrer les comédiens mais les mettre en scène et réaliser des films. Il s’inscrit aussitôt au conservatoire indépendant du cinéma français puis parachève ses notions théoriques par des stages à l’ORTF et dans des équipes cinématographiques…

De Cheikh Oumar Sissoko

 » Pourquoi as-tu créé les frères pour qu’à chaque génération revienne ce vent sec et cette soif ?  » Surgissent aussitôt en nos têtes les images des génocides rwandais ou yougoslaves, de tous ces pays où les frères s’entre-déchirent. Dès son prologue, La Genèse, ce récit des aubes de l’humanité, est d’une poignante et douloureuse actualité. Mais il n’est ni Le soldat Ryan ni l’image misérabiliste des télévisions : il ne s’agit pas de seulement juxtaposer le témoignage et le recours à l’émotion pour écrire l’Histoire à la Spielberg. Ce récit ne se contente pas d’explorer l’humanité des origines, il ausculte les tréfonds de…

La journée du 11 septembre 2001 inaugure-t-elle le déclin des images en Occident ou l’émergence d’une autre forme de stéréotypie du monde qui nous entoure ? Le point de vue de l’historien Pascal Blanchard et du cinéaste Eric Deroo.

Entretien de Catherine Ruelle avec Souleymane Cissé

Dans « Cinq jours d’une vie », le réalisateur malien Souleymane Cissé critique l’école coranique quand elle dévie vers la mise en esclavage des enfants.

De Michael Mann

Outre le brillant de la mise en scène de Michael Mann, ce qui frappe le plus dans Ali est l’interprétation de Will Smith. Il a certes réussi à se lover dans le personnage, au point qu’on croit parfois reconnaître le King. Mais il y a davantage : cette capacité à incarner la résistance d’une époque. Grande gueule, Ali n’en est pas moins un personnage insaisissable. Il ne se livre en rien, sait encaisser les coups, ne se laisse jamais courber par le pouvoir d’Etat, par la Nation de l’Islam – la secte d’Elijah Muhammad, par la justice, l’armée ou les…

De Souleymane Cissé

La vie d’un jeune homme parmi d’autres. N’Tji, trois ans après son baptême rituel, est orphelin. Son oncle est chargé de la tutelle et de son éducation. Ce dernier envoie l’enfant à l’école coranique. Commence alors pour N’Tji une vie d’esclave et de nomade car il est désormais obligé de parcourir le pays en compagnie du marabout, son maître. A peine a-t-il le temps de lire et réciter un verset du Coran. Il quitte l’école coranique sans formation concrète, mène une vie de vagabond et se met à voler. Il se fait prendre et condamner à trois ans de prison.…

De Mansour Sora Wade

Un étrange brouillard recouvre un village de pêcheurs au Sénégal. On chuchote, on parle de malédiction. Baye Sogui le vieux chef spirituel se meurt. Son fils Mbanick, et son ami d’enfance rivalisent pour séduire Maxoye, la plus jolie fille du village. Quand Baye Sogui meurt, il transmet son savoir à son fils, à son corps défendant. Mbanick ose défier les esprits et parvient à faire disparaître le brouillard. Le village reprend vie, les pêcheurs repartent en mer. Mais la jalousie de Yatma va crescendo. Une nuit, il assassine Mbanick et fait disparaître son corps en mer. Peer, le père de…

De Mehdi Charef

En regardant La Fille de Keltoum, je me suis dit : « Voilà quelqu’un qui croit encore au cinéma ». A ce cinéma d’un certain âge (ou de tous temps ?), où parce qu’on y met de l’amour, l’on attend du spectateur une certaine croyance. Rallia est jeune et belle. Elle quitte sa vie aisée en Suisse pour se rendre au fin fond de la montagne algérienne et y retrouver sa mère, Keltoum, qui l’a abandonnée lorsqu’elle était encore bébé. Elle est pleine de ressentiment. Il lui faudra aller plus loin, le film se fait road-movie, rencontres et galères, alignement d’images, d’anecdotes…

Entretiens de Josie Fanon avec Ousmane Sembène

« Le film pose le problème du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel. Quand on connaît le Sénégal, on sait que personne ne peut assumer le pouvoir sans l’accord des chefs religieux. Pour être ministre ou député, on s’appuie sur les confréries religieuses, sur les marabouts », déclarait le doyen du cinéma africain, Ousmane Sembène. Il s’explique ici sur son film Ceddo.

De Souleymane Cissé

Yeelen (la lumière, en bambara) est un parcours initiatique : l’initiation d’un jeune Bambara, il y a quelques siècles, dans une famille de sorciers. Nianankoro, un jeune homme, va recevoir le savoir destiné à lui assurer la maîtrise des forces qui l’entourent. Cette connaissance est « le komo » que les Bambaras se transmettent depuis toujours, de génération en génération. Le père supporte mal de voir son fils devenir son égal. Pour qu’il échappe à sa folie meurtrière, la mère éloigne Nianankoro. Il acquiert peu à peu les éléments de la connaissance ultime, et de ses nouveaux pouvoirs il devra inévitablement affronter…

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