Cinéma/TV

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De Souleymane Cissé

Yeelen (la lumière, en bambara) est un parcours initiatique : l’initiation d’un jeune Bambara, il y a quelques siècles, dans une famille de sorciers. Nianankoro, un jeune homme, va recevoir le savoir destiné à lui assurer la maîtrise des forces qui l’entourent. Cette connaissance est « le komo » que les Bambaras se transmettent depuis toujours, de génération en génération. Le père supporte mal de voir son fils devenir son égal. Pour qu’il échappe à sa folie meurtrière, la mère éloigne Nianankoro. Il acquiert peu à peu les éléments de la connaissance ultime, et de ses nouveaux pouvoirs il devra inévitablement affronter…

Entretien de Mame M'Bissine Diop avec Mahama Johnson Traoré

Février 2002

En 1975, Mahama Johnson Traoré réalise Njangaan, une critique des écoles coraniques au Sénégal à travers l’histoire dramatique d’un petit garçon que les parents confient à un marabout. Le film fut très attaqué. Pourtant, la situation qu’il dénonce persiste encore aujourd’hui.

De Ousmane Sembène

Nous sommes en Afrique de l’Ouest, à une époque non-précisée puisque Sembène a contracté en une seule histoire plusieurs époques historiques situées entre le XVIème et le XVIIème siècle. Il invite à travers cet épisode racontant l’enlèvement par les ceddos de la fille d’un roi africain converti à l’Islam à une réflexion sur la situation présente du Sénégal et du continent africain. Les ceddos gardiens de la tradition ont refusé le Christianisme et s’opposent à la pénétration de l’Islam. Le film souligne surtout l’utilisation de l’islam par le pouvoir politique, la religion y est montrée comme une forme de mystification…

Entretien de Catherine Ruelle avec Flora Gomes

Sélectionné en compétition officielle au festival de Cannes en 1996, Po di Sangui est un regard essentiel sur le devenir écologique et spirituel de notre planète.

Entretien de Catherine Ruelle avec Samba Félix Ndiaye

La Confrérie des Mourides est un de tes premiers films. Qu’est-ce qui t’a poussé à t’interroger sur cette confrérie mouride ? Moi je m’intéresse au documentaire. J’avais été impressionné par « Le grand Magal » de Blaise Senghor. A l’époque, N’Gaïdo Bah faisait « De l’autre côté du fleuve » : il nous avait tous embarqués dans cette histoire. On assistait à la naissance de cette jeune génération de Baye Fall qui sont les serviteurs des Mourides. Il y avait pour nous un parallèle à faire entre Baye Fall et Rasta jamaïcains. Cela nous a mené à Touba, la Mecque des Mourides, et après le…

Flora Gomes, à propos de Po di Sangui

Mortu Nega était un hommage à la lutte pour la dignité des combattants de l’indépendance. Les Yeux bleus de Yonta était un regard sur une communauté urbaine. Dans Po di Sangui, j’ai voulu rechercher mes origines. La tradition est une source d’inspiration pour la vie présente et pour comprendre ce que nous sommes devenus. Notre problème est de savoir quelle chemise prendre car dans les pays chauds, il ne s’agit pas de porter les mêmes manteaux qu’en Europe ! Nos films provoquent des débats. Le cinéma joue un rôle important en Afrique, le pourcentage d’analphabètes étant très élevé. Le public…

De Blaise Senghor

Touba, la ville sainte du mouridisme (confrérie religieuse au Sénégal), célèbre chaque année le « Grand Magal », manifestation de reconnaissance à l’endroit d’Allah, édictée par Cheikh Ahmadou Bamba, lequel avait, à son époque (fin 19e siècle – début 20e siècle), renoncé aux honneurs de ce bas monde, au pouvoir et à ses lustres, pour se consacrer exclusivement au service d’Allah et du Prophète Mohammed. Devant les immenses rétributions dont Allah l’a gratifié au terme de la mission, Cheikh Ahmadou Bamba entreprit d’appeler toute la communauté musulmane pour rendre grâce à Allah devant tant de mansuétude : c’est le sens du Grand…

« Chaque fois qu’un Africain arrive à faire un film, c’est une victoire ; car il n’est pas évident de mettre en place un film. Chaque metteur en scène est un solitaire qui fait le tour du monde pour trouver de quoi faire un film ». S’il faut voyager pour réunir le financement, Flora Gomes n’a pas besoin d’aller loin pour trouver ses sujets. C’est dans l’histoire de son pays, la Guinée Bissau, où il est né en 1949, qu’il puisse son inspiration. De l’histoire révolutionnaire de son pays, résultera trois brillants longs métrages : Mortu Nega (1988) évoque la libération de la…

Entretien de Catherine Ruelle avec Jo Gaye Ramaka

Comme Africultures l’a déjà rapporté (n°41) par une correspondance de Dakar, le film Karmen du Sénégalais Jo Gaye Ramaka a été interdit à l’arme blanche, par l’intervention musclée dans la salle de cinéma de Mourides outrés de voir ce film reprendre des versets de leur chef spirituel Cheikh Ahmadou Bamba alors même qu’il comporte des scènes osées.

De Flora Gomes

Dans le village d’Amanda Lundju, une tradition veut qu’à chaque naissance, on y plante un arbre Ces arbres grandissent avec l’enfant, le dépassent, lui survivent et deviennent l’âme des villageois. Quand Dou le nomade, qui est le jumeau de Hami, revient de la savane, son frère vient de mourir. De quoi est mort Hami ? Quel mal ronge Amanda Lundju ? Quand les forestiers de la grande ville arrivent au village pour convoiter la forêt, tout bascule. Colacalado, le vieux sorcier sur qui pèse la responsabilité spirituelle de la communauté, ordonne l’exode, confie la mission à Dou et demande à…

De Roger Gnoan M'Bala

Dénoncer les dérives du christianisme

Les films qui attaquent de front la religion et surtout l’usage qu’on en fait pour imposer son pouvoir, semblent relativement peu nombreux en regard de la production africaine. Au nom du Christ de Roger Gnoan M’Bala (Côte d’Ivoire, 1993) se distingue en faisant de ce thème le sujet central d’une fiction spectaculaire.

Entretien de Guy Hennebelle avec Ababacar Samb-Makharam

Lettres françaises, 1971

Grand classique des cinémas d’Afrique, film magnifique, Kodou pose la question du rapport à sa propre culture en matière thérapeutique.

Entretien de Michel Amarger avec Roger Gnoan M'Bala

Construire une fiction sur un thème fort Comment caractériser l’histoire de Au nom du Christ ? C’est une histoire douloureuse. Je pense que c’est un film d’actualité. Le thème est universel parce que la prolifération des sectes, des individus illuminés, mégalomanes, des fous qui se prennent pour des dieux, des demi-dieux, des quart-dieux, ça continue. Ce sont des gens qui vivent dans leur environnement et qui trompent tout le monde pour faire grandir leur puissance. L’histoire du film peut se résumer en trois mots : tromperie, mégalomanie, escroquerie. Vous composez le portrait de quelqu’un qui, au départ, est un peu marginalisé par…

« Ababacar Samb est quelqu’un qui a tout le temps été habité par une très grande spiritualité. C’est l’un des cinéaste que j’admire le plus ici au Sénégal et qui a toujours été à la quête de l’homme. Tout son cinéma a été concrètement cela. Dans « Et la neige n’était plus », il posait toute la problématique du retour, mais pas d’un simple retour physique, du retour spirituel. Comment gérer de nouvelles valeurs, de nouvelles croyances, par rapport à celles qui sont toujours en cours dans le terroir ? Quand on prend à l’autre bout son dernier film Jom, qui veut dire…

De Roger Gnoan M'Bala

Une croisade contre les faux prophètes :

Etalon de Yennenga (grand prix) au Fespaco en 1993, Au nom du Christ se situe à Bali-Ahuekro, un petit village de Côte d Ivoire, où les hommes se côtoient dans la promiscuité et la misère. Gnamien Ato, un pauvre porcher, y est méprisé par tous et cherche l’oubli dans l’alcool. Le jour où, ivre comme toujours, il manque de se noyer, il a subitement une apparition : celle d’un « enfant dieu » qui lui confie la mission de redresser les torts et les égarements de l’Eglise. Voilà notre homme devenu le prophète Magloire 1er, messager de Dieu et cousin du Christ. De…

De Ababacar Samb-Makharam

Kodou, une jeune fille, décide de se faire tatouer les lèvres pour être comme ses amies. Mais le jour de l’épreuve, mal préparée, elle s’enfuit avant la fin de la cérémonie. Elle offusque ainsi les traditions séculaires du village, qui interdisent formellement aux femmes de quitter la cérémonie avant la fin. Dès lors la jeune fille est mise à l’écart de la communauté. Très affectée par ce rejet, Kodou va sombrer dans une folie violente qui la conduira dans un hôpital psychiatrique dirigé par des Européens. C’est un échec total. Finalement, Kodou sera soumise à une séance d’exorcisme traditionnel, le…

Chaque année, l’Association Racines présente une autre image de l’Afrique. En 2002, « l’Afrique et ses religions, regards de cinéastes » est une programmation itinérante, présentée à Paris et en Ile de France, mais aussi dans le cadre de Périplans à Lille, Douai, Dunkerque et dans le cadre du festival Black Movie à Genève, en partenariat avec Africultures. L’enjeu ? Mieux comprendre l’Islam et les religions telles qu’elles sont vécues et pratiquées en Afrique et dans les communautés immigrées en Europe. L’occasion de montrer, aussi, un autre visage de l’Islam : l’Islam noir. Islam, croyances et négritude L’actualité (11 septembre, guerre en Afghanistan)…

De Roger Gnoan M'Bala

Sandkadjokro est un paisible village de Côte d’Ivoire dirigé par un prêtre catholique et dont les habitants sont partagés entre le christianisme et le fétichisme. Bouka, un jeune garçon, est surdoué, tant à l’école que dans la vie. Il voit sa vie bouleversée par la mort « surnaturelle » de son père Assouan, un planteur respecté de tous. Sa mère, la belle Akouba, est obligée, comme le veut la tradition akan, de se remarier avec Amontchi, le neveu du défunt, qui n’est autre que l’assassin d’Assouan dont il a emprisonné et enterré l’âme sous un arbre. Dès lors, le jeune enfant sombre…

Entretien de Catherine Ruelle avec Jo Gaye Ramaka

Dans des courts métrages comme « Ainsi soit-il » ou dans les longs métrages comme « Nitt… Ndoxx ! Les faiseurs de pluie », vous avez exploré la spiritualité sénégalaise. Oui, c’est vrai que c’est quelque chose qui vient de loin. J’ai grandi dans une famille à une sorte de carrefour spirituel. J’ai un grand père que j’adorais qui jusqu’à la fin de sa vie est resté animiste. Mon père, qui est pourtant musulman, a voulu que les enfants suivent la religion de la mère, c’est quelque chose d’extrêmement rare. Et puis j’ai toujours constaté autour de moi que quand il y avait un…

Racines Noires, Rencontres des Cinémas du Monde Noir 2002 : Islam, croyances et négritude

Sa andi a anda a anda, si tu sais que tu ne sais pas, tu sauras Sa anda a anda a andata, si tu ne sais pas que tu ne sais pas, tu ne sauras rien ! Amadou Hampâté BâL’Association Racines, présidée par Catherine Ruelle, productrice de l’Actualité du cinéma sur RFI, est née en 1984, autour des idées de partage, de transmission, de devoir de mémoire aussi. C’est le sens de notre démarche, assurer la sauvegarde, la transmission et la diffusion du patrimoine artistique du Monde Noir. C’est ce qui nous pousse année après année, à remettre nos pas dans…

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