Cinéma/TV

Cinéma/TV


Burkina Faso, Kokologho, à 40 km de Ouaga, le 14 juillet 1999. Dani Kouyaté réalise La Légende de Wagadu, inspiré d’un mythe fondateur du 7ème siècle où un Dieu-serpent offre la prospérité en échange du sacrifice rituel de la plus jolie fille vierge du pays. Dans la scène en cours de tournage, la foule médusée doit regarder Sia (Fatoumata Diawara) s’éloigner du palais. Durant la répétition, Sia avait un pagne autour de la poitrine, mais pour la mise en boite, elle la découvre. L’embarras envahit la foule. Sotigui Kouyaté essaye de le dissiper :  » Les jeunes célibataires sont heureux : ils sont…

Entretien d'Olivier Barlet avec Roger Gnoan M'Bala

Paris, juillet 1999

Concernant l’esclavage et la traite, c’est l’écran noir : le cinéma occidental ne touche pas à  » la chose « . Du côté français, c’est le désert. Les Amériques noires, par contre, s’y sont attelées du Nord au Sud, dans le souci de reconstituer un passé disloqué et de se réapproprier des codes culturels (cf : Cinéma, un retour vers le futur, Africultures n°6 : L’esclavage aboli ?). Côté africain, le sujet est pratiquement inabordé. C’est surtout le Mauritanien Med Hondo qui se démarque (cf. entretien à propos de Watani in : Africultures n°7), sans oublier Asientos, la passionnante réflexion du Camerounais François Woukoache…

Commentaires très personnels sur la 52ème édition du célèbre festival

Cette année encore, l’Afrique était peu présente dans la sélection officielle. Pourtant, Un Certain Regard avait choisit un peintre sénégalais pour illustrer son affiche, Assane N’Doye, qui a adapté pour le festival son œuvre Le Reflet. Le cinéma ne lui était pas étranger : il avait été chef décorateur du Mossane de Safi Faye présenté dans la même sélection en 1996. C’est Youssef Chahine, (couronné pour l’ensemble de son œuvre il y a deux ans avec le prix du cinquantenaire au moment où il présentait Le Destin) qui l’a ouvert avec son 36ème film en près de 50 ans de cinéma,…

Les images de l'article
L'espace Noir Black Negra
Flores, de Otro Mundo




De Wim Wenders

L’émotion. Pas de celle qui fait pleurer mais de celle qui fait vibrer. Car ces vieux musiciens cubains ont la sérénité de leur musique et qu’il s’en dégage une extraordinaire puissance. De ces musiciens magnifiques comme de leur magnifique musique. Réalisé à l’occasion de l’enregistrement (sous la houlette de Ry Cooder qui avait enregistré Talking Tombouctou avec Ali Farka Touré) du premier disque d’Ibrahim Ferrer, une jeune chanteur de 72 ans, le film mêle habilement trois lieux et trois moments (Cuba, le concert d’Amsterdam et celui de New York) auxquels correspondent trois images tournées par trois chefs opérateurs différents. Il…

De Radwan El-Kashef

La première image est fulgurante : un homme court dans le désert que la caméra centre au pied de ce qui pourrait être une montagne sacrée. Il suit une odeur, celle du lieu d’où il provient.  » Si tu ne suis pas ton odeur, tu en meurs étouffé « , lui dira l’esclave noire, mémoire du grand-père et gardienne de l’ordre des choses, qui l’attend depuis des décennies. Tout est déjà dit : ce film est à sentir par le nez comme par le coeur. Il a l’odeur du désert et des cultures populaires du sud de l’Egypte, à 1000 km du Caire. Il a…

Les images de l'article
© DR




Comment le cinéma hollywoodien gomme l’apport noir en se l’appropriant : l’exemple d’une de ses plus grandes stars.

L’incertitude semble se lever sur l’avenir de la cinémathèque du ministère de la Coopération qui gère la diffusion de centaines de films d’Afrique auprès des festivals et associations. Comment, sans l’Audecam, voir ces films invisibles ? Le ministère semble être conscient de l’importance de la demande, notamment en France. La cinémathèque serait préservée au sein d’une structure issue de la fusion de la centrale d’achat Audecam, de l’ADPF (association pour la diffusion de la pensée française) et du CLEF (club des lecteurs d’expression française, éditeur de la revue Notre Librairie). Une nouvelle rassurante alors même qu’Afrique en création n’a plus pour…

Un festival, c’est un choix : on montre un maximum de films mais on risque de lasser par des films moyens ou bien on ne sélectionne que quelques films à la qualité assurée et on met l’accent sur la rencontre. Les 15èmes journées africaines et créoles de Montréal, festival annuel remarquablement organisé et convivial, montraient cette année quelque 170 films, faisant clairement le premier choix. Ce genre de rendez-vous a son importance : elles étaient l’occasion de voir des films invisibles comme les productions créoles, anglophones, canadiennes ou autres, et une série de films de télévision du monde entier. Tout cela est…

Les images de l'article
Another Planet, un film de Christine Brown




De Mahamat Saleh Haroun

Un fil à tiroirs. C’est ainsi que se définit elle-même cette passionnante pérégrination à Ndjaména d’un réalisateur revenu au pays après avoir appris le décès de sa mère. Pèlerinage d’un cinéaste qui ne lâche pas sa caméra, le film se fait vite réflexion sur le cinéma : comment filmer la vie ? Il s’y essaiera en doublant le regard : celui du film, caméra invisible, et celui de sa propre caméra, image vidéo en noir et blanc. Le procédé n’est pas neuf ; il permet l’irruption d’un autre temps du cinéma, celui de l’improvisé et de l’amateurisme face au prévu et au professionnel. De…

Les images de l'article




Les massacres en Algérie laissent survivre des enfants terriblement traumatisés par la vision du meurtre de leur famille. Leu témoignage est poignant et accablant. L’arc en ciel éclaté, de Belkacem Hadjadj (52′) illustre, comme son nom l’indique, l’éclatement affectif et psychique que subissent ces enfants. Un peintre, Djamal Merbach, leur propose de peindre collectivement une fresque partagée en deux niveaux : le bas sera la nuit de l’horreur, le haut  » la vie après le terrorisme « . L’émotion est à son comble lorsqu’aux dominantes rouge-sang et noires du bas succèdent les couleurs de la paix. Un magnifique travail de deuil permettant aux enfants…

D'Abdelkader Lagtaâ

Inquiétude et dérision. Pour donner la mesure des contradictions d’une population cernée par les dangers, Lagtaâ utilise habilement les ficelles de la comédie et du suspense. Une convocation au commissariat de police plongera un libraire dans une hilarante panique ; la simple demande de passeport d’une belle institutrice poussera le mokkaddem local (sorte de sbire de proximité en vigueur dans l’administration marocaine traditionnelle) à mobiliser ses informateurs pour enquêter sur ses moeurs ; un fils angoissé par un maître intégriste voudra éradiquer le péché en trucidant ses parents… Déjà sommé par la censure marocaine de purger son précédent film, la Porte close,…

Montréal, avril 1999

Vous abordez des sujets graves avec une grande légèreté. Est-ce votre caractère ou un choix particulier? Le ton de mes deux films précédents, Un amour à Casablanca et La Porte close, était assez dramatique, effleurant parfois le tragique, ce qui correspondait à leur contenu. Dans Les Casablancais , par contre, j’ai essayé d’explorer une autre approche en relation avec la singularité des itinéraires qui s’entrecroisent dans le film. Ainsi, par exemple, il m’a semblé plus pertinent d’adopter le ton de la dérision pour traiter de la relation archaïque que l’autorité en vigueur au Maroc continue d’entretenir avec la population. Il…

De Thierry Michel

Portrait d'un tyran

Après Zaïre , le cycle du serpent, Les derniers colons, Nostalgies post-coloniales, Thierry Michel signe un documentaire d’une grande portée historique et d’excellente facture technique qui a marqué le dernier Fespaco.

D'Annie Janicot

Coproduit et cofinancé par la télévision malienne, ce documentaire entièrement tourné au Malin passionne par son approche nouvelle de la question de l’immigration. Nous savions, notamment grâce à Kebadian (D’une brousse à l’autre, cf Africultures n°11) que l’économie de la région de Kayes est profondément liée aux ressources de l’émigration. Certes, nous dit ce film, l’émigration n’est jamais une solution :  » les enfants qui reviennent sont obligés d’imiter les muets car ils ne parlent pas la langue !  » Mais dans l’état actuel des choses, autant valoriser le savoir-faire et les transferts d’argent qu’elle induit. Les autorités maliennes la considèrent donc comme un…

Entretien d'Olivier Barlet avec Andrée Davanture

L’association Atria a permis à nombre de films africains de voir le jour durant les vingt dernières années. Elle ferme ses portes dans des conditions dramatiques, victime de l’inpréparation des restructurations actuelles de la Coopération française.

Les images de l'article
Laada (Burkina Faso), un film de Drissa Touré
Andrée Davanture




La production et la diffusion du cinéma africain ne sauraient être traitées séparément, affirmaient les participants du colloque »Cinéma et circuits de diffusion en Afrique », au Fespaco 99.

A l’initiative de l’Association Racines noires, l’excellente rétrospective du cinéma afro-brésilien présentée au festival de Milan a fait une escale à Paris au Forum des Images du 31 mars au 4 avril. Une occasion d’aborder les racines africaines du Brésil, que nous explorerons dans un futur dossier d’Africultures. Tendances d’un cinéma polymorphe puisant ses racines dans les troupes de théâtre de rue et les groupes musicaux de Rio.

Les images de l'article
As Aventuras Amorosas De Um Padeiro, de Waldir Onofre




De Moussa Touré (Sénégal)

La dérive du continent

Huit années après la sortie de Toubab bi avec Makena Diop dans le rôle d’un immigré, Moussa Touré lui renouvelle sa confiance. Il est Rambo dans TGV, parcours chaotique à l’image de l’Afrique contemporaine paupérisée par les guerres tribales, l’exode des ruraux, les pesanteurs des croyances religieuses. Au neuvième Festival du cinéma africain de Milan, le 25 mars, il reçoit le prix du public mais il est absent du palmarès du Fespaco.

1 127 128 129 130 131 136