Fiche Disque
Musique
ALBUM 2007
Electric Griot Land
Michel Amarger
Genre : Album
Date de sortie : 29 Mars 2007

Français

Quand on naît Cissoko, on est joueur de kora. Le Guinéen Ba Cissoko s’inscrit dans les sillons fertiles d’une histoire bien plus que centenaire. Il est le dernier né d’une longue lignée de griots, maîtres chanteurs et cordes agiles. (…) Vingt ans plus tard, Ba Cissoko accouche enfin du disque qui dresse le parfait portrait du griot post-moderne : « SABOLAN » Cet homme est aussi fermement enraciné dans la terre des siens qu’il est ouvert aux possibles des autres. En 2006, il ne fait que fructifier toutes les expériences acquises sur le chemin forcément sinueux qui mène à l’épanouissement artistique. De cette traversée à travers le monde des catégories dûment certifiées, il faut retenir sa collaboration avec le trompettiste Gilles Poizat, avec lequel il élabore ses primes effusions, en direction du jazz, du funk et du reggae. C’est le début d’un lien avec Marseille, le grand port devenu pour Ba Cissoko sa porte d’entrée vers les scènes du monde entier. Là où se trouve Nuits Métis, la structure qui va l’accueillir, lui faire découvrir d’autres façons de jouer : le savant Ray Lema, le DJ Yvi Slan, le groupe Tamalalou… Peu à peu, le Guinéen devient une référence locale, enflamme les scènes nationales. De rencontres en révélations, le griot Ba emmènera sa petite troupe jouer aux quatre coins du monde, avec près de 200 concerts entre 2004 et 2006.
En 2007, il était temps de sortir l’album qui affirme toutes ses potentialités, ces shows bouillants qui mettent le feu aux pieds, qui brûlent la tête. Un disque susceptible de retranscrire sa formule : « Moderniser la tradition mandingue, pour mieux la diffuser ; la transgresser, pour vraiment l’honorer. » »ELECTRIC GRIOT LAND » donc, allusion aux visions de Jimi Hendrix, qui remit les pendules à la bonne heure pour le blues de ses origines. Telle est la démarche de Ba Cissoko, tout juste né quand le guitariste entamait sa révolution. A ses côtés, un trio au diapason, ou plutôt « une histoire de famille » : ses deux cousins, Kourou l’aîné à la basse et au bolon, et Sékou, le jeune surdoué qui dynamite la kora d’effets saturés, et Konkouré, un percussionniste qui donne à sa calebasse des infrabasses à faire tressauter un cul-de-jatte. A cette formule de base, quelques ingrédients viennent s’ajouter, le Malien Amadou Bagayoko, l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly, les Nubians…, histoire de relever encore un peu plus ce gumbo au goût inédit, surgi d’une marmite où se retrouvent naturellement les moissons de la grand-mère de Ba et le bitume de Conakry, les chantres du panafricanisme et les femmes amazones de Guinée.
Jacques Denis
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