Événements

Édouard Glissant
Colloque dans le cadre du programme Artistes et Sciences humaines EHESS/INHA dirigé par Patricia Falguière (EHESS / CESTA) et Zahia Rahmani (INHA)

Français

Placée sous la direction scientifique du philosophe Alain Ménil, cette journée consacrée à Édouard Glissant, et en sa présence, privilégiera comme axe d’investigation le fil tendu par Le Discours Antillais : cette oeuvre, écrite pendant plusieurs années en parallèle au projet romanesque inauguré par La Lézarde et qui se déploiera jusqu’à La case du commandeur, n’appartient à aucun genre précis (ou académiquement constitué), tisse une multiplicité de fils entre l’analyse de l’objet (et de son réel) et son identification, laquelle requiert d’être nommée, inventoriée, désignée. D’où une prolifération de concepts dont il semblerait que l’on n’ait retenu que certains – comme la créolisation, alors que ce terme consonne avec d’autres, comme le « Détour », la « Diversité », la « Transversalité », etc… Il nous a semblé nécessaire de réfléchir à cette question dans la mesure où la réception en France de l’oeuvre de Glissant (comme de sa pensée) témoigne du retard général pris sur ces questions liées au multiculturalisme et aux stratégies postcoloniales ; à cet égard, la difficulté à penser la créolisation autrement qu’en termes d’essence, ou le métissage autrement qu’en termes de filiations et d’identités additionnées nous a semblé un symptôme de cet état de fait. Assurément complexe, la pensée de Glissant échappe à l’essentialisme, et il y a trop de pistes pour ne pas y voir un écho aux travaux de Deleuze et de Guattari. Accueillir aujourd’hui les approches liées aux cultural studies, ou aux post-colonial studies nous a semblé une nécessité.
En raison d’un projet délibérément constitué par la double articulation à la conscience d’une historicité en devenir (« le quatrième siècle »), comme à une typologie anthropologique et sociologique (les sociétés de plantation et leur écroulement), l’ampleur du projet romanesque de Glissant fait surgir une conscience narrative polymorphe, où se remarquera son intérêt pour le « délire verbal ». En quoi cette figure peut-elle intéresser l’analyse du réel colonial et postcolonial, et en instruire l’élucidation ? Le programme de cette rencontre, suggère les pistes à explorer à partir des quelques jalons posés par les intervenants dans des interventions substantielles, rendant possible un dialogue avec le public.

programme
14 h 00
Ouverture
par Madame Danièle Hervieu-Léger, présidente de l’EHESS et
Madame Antoinette Le Normand-Romain, directrice de l’INHA

14 h 15
Alain Ménil, responsable scientifique du colloque
Entre critique et utopie : le concept de créolisation

14 h 45
Alexis Nouss
La Place des Antilles

15 h 30 – pause

15 h 45
Édouard Glissant vu par
Projections de trois films inédits consacrés à Édouard Glissant
filmés par Elisabeth Lebovici, Natasa Petresin et Agnès B – entretiens avec Valério Adami
et Jean-Jacques Lebel

16 h 00 – pause

16 h 15
Les revues du carrefour antillais
Édouard Glissant, Dany Ducosson, Michel Giraud et Alain Ménil

17 h 00
Tout – Monde : un musée en projet
Édouard Glissant, Alban Bensa et Hans-Ulrich Obrist
17 h 45 – pause

18 h 00
Isaac Julien
Présentation et projection

18 h 45
Beñat Achiary et Édouard Glissant
Lecture musicale et poétique
Clôture et cocktail
Ce programme a été réalisé avec le concours d’Elisabeth Lebovici, Natasa Petresin et Hans Ulrich Obrist, dans le cadre du séminaire du CESTA / EHESS « Something you should know » et le soutien d’agnès b.
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