Événements

Peindre la ville, vite, vite !
L’atelier de Ouagadougou, 2006

Français

Commissariat : Fodé Camara, Abdoulaye Konaté, Yacouba Konaté, Pierre Jaccaud

Comme un cri, un leitmotiv, le titre est un programme que nous avons mis en place du 28 janvier au 4 février 2006. Conformément à nos engagements, nous avons débuté cette troisième saison dédiée au médium de la peinture avec un atelier-peinture à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Dix artistes sélectionnés par Yacouba Konaté se sont retrouvés à œuvrer ensemble sur le thème de la campagne à la ville. Les enjeux étaient multiples: le peintre individualiste par nature travaillant en groupe, le partage des techniques.
La rapidité d’exécution, la commande, etc, tous ces arguments devaient pour être développés s’inscrire dans une règle du je(ux). Nous avons imaginé de les réunir sur un plateau un peu à la manière d’une scène de théâtre. Les peintres devenaient les acteurs d’une picturalité partagée sous le regard bienveillant des aînés assis sur un banc dans une palabre joyeuse et retenue entre tradition et modernité.

Artistes participants:

Sanogho Pacha (Côte d’Ivoire)
Saïdou Tassembedo (Burkina Faso)
Blanche Ouedraogo (Burkina Faso)
Boly Sambo (Burkina Faso)
Malick Touré (Mali)
Souleymane Ouologuem (Mali)
Yappi Roger (Côte d’Ivoire)
Nikiema Pierre (Burkina Faso)
Edwige Aplogan (Bénin)
Christophe Sawadogo (Burkina Faso).

L’accompagnement était assuré par Abdoulaye Konaté artiste, directeur du musée national du Mali à Bamako et président d’honneur de la fondation pour l’année 2006; Yacouba Konaté, critique d’art et commissaire de la prochaine Biennale de Dakar, Ky Siriki, sculpteur burkinabé, Fodé Camara, peintre sénégalais et moi-même, Pierre Jaccaud. La production sur place était assurée par Vincent Koala.
Le programme comportait des phases réflexives et pratiques qui se sont confondues.
Pendant 2 journées, les artistes ont été amenés à réfléchir sur le thème grâce à une série de morceaux choisis de littérature. Les lectures des textes d’Abdoulaye Sadji, de Bernard B. Dadié, de Boni Nazi, … étaient des pistes d’investigations qu’ils ont commentées en forum puis qu’ils ont illustrées en errant dans la ville à la recherche de l’inspiration fertile !
L’esplanade de « la maison du peuple » est devenue un atelier à ciel ouvert. Sous les arbres,
la virginité surdimensionnée des six grandes toiles (2m x 4,50 m) a été rapidement circonscrite par les premiers coups de pinceaux. Les motifs sont apparus dans un langage « zapping » sous forme d’une urgence propre habituellement aux tags. Les matériaux utilisés allaient de l’acrylique au pastel en passant par le fusain. Les artifices utilisés habituellement par les candidats tel le collage de papier, toiles de récupération et autres matériaux divers furent évacués d’emblée afin de les confronter à la vérité du trait, du geste. Nous avions l’ambition de les entraîner dans un travail où l’idée primerait sur l’effet décoratif même si le résultat contient parfois des effets de style.
Il faut souligner l’apport indéniable de Fodé Camara qui a admirablement su leur donner confiance et prêter sa main pour leur indiquer le chemin à suivre quand ils étaient dans l’impasse.
L’exposition des œuvres a eu pour cadre la Place des Nations anciennement Place de la Révolution, un des endroits stratégiques de la circulation. Cette galerie à ciel ouvert fut l’occasion pour les citadins d’admirer jour et nuit une fresque relatant leur environnement mais sous une forme poétique. À l’inauguration sous un soleil implacable, un aréopage d’officiels fit les honneurs du vernissage sous le regard des passants curieux de l’événement.
Dans quelques mois les toiles seront exposées dans le centre d’art de la fondation accompagnées d’un diaporama photographique réalisé par Véronique Martin et d’une vidéo. Le dispositif scénographique relatera le processus de création au public.
Pierre Jaccaud

« Peindre la ville, vite, vite ! »
sur une idée de Pierre Jaccaud.
sélection des artistes par Yacouba Konaté
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