Événements

Mounir Fatmi
J’aime l’Amérique (Hommage à Jacques Derrida)

Français

Installation proposée et produite par l’association des amis de la maison rouge Chaque année, l’association produit une œuvre spécifique pour le patio de la maison rouge. Tous les membres sont invités à proposer un nom et à voter pour l’un des trois artistes sélectionnés par un comité, présidé cette année par Patricia Falguières.
En revisitant l’histoire de l’art, passant de Jasper Johns à Joseph Beuys, du Pop art à l’Arte povera, de l’art tout court à la politique, Mounir Fatmi transforme la bannière étoilée en un immense obstacle impossible à surmonter. Il place le spectateur face à un mur, comme celui en projet qui séparera les Etats-Unis du Mexique, et propose une actualisation de l’histoire.
J’aime l’Amérique est une construction-déconstruction du drapeau américain à la manière de Derrida. C’est aussi une réponse sans équivoque aux discours sécuritaires et accusateurs des pays riches face au flot d’immigrants qui rêvent de franchir les frontières et sauter les obstacles souvent au péril de leurs vies. Cet amas complexe de barres en rouge, blanc et bleu est au centre de toutes les convoitises et de toutes les peurs, puisqu’en choisissant son camp, on choisit inévitablement son ennemi. Celui qui est de l’autre côté du mur.
Sauter l’obstacle c’est dépasser l’idée du drapeau, de la frontière, du territoire et de l’identité.
La pièce fonctionne comme un lien entre l’histoire de l’art et l’histoire des relations entre l’Europe, le reste du monde et les Etats-Unis.
Elle fait écho à la performance de Joseph Beuys : J’aime l’Amérique et l’Amérique m’aime*, durant laquelle il a vécu trois jours avec un coyote, animal emblématique des Indiens d’Amérique, dans la galerie new-yorkaise René Block (21 – 25 mai 1974).
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