Événements

La Quinzaine africaine au cinéma les Carmes
2e édition – un nouveau regard sur l’Afrique et son cinéma à travers la diversité des langages cinématographiques, de leurs codes esthétiques et des sujets abordés.

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Les conditions de création et de diffusion du cinéma sur le continent africain sont loin d’être idéales et chaque film parvenant sur nos écrans est l’aboutissement quasi miraculeux d’une entreprise où la ténacité le partage au projet artistique. Les subventions, comme la reconnaissance et la diffusion à travers les Festivals internationaux viennent pour la plupart des pays du Nord. Toutefois, ces films peinent à trouver le chemin de nos salles et a-fortiori le public. Notre intention est donc de mettre le projecteur sur cette cinématographie afin de vous montrer des films d’autant plus précieux qu’ils sont rares.
Le caractère réaliste du cinéma africain lui donne un aspect populaire en même temps que s’affirme la possibilité du témoignage, de la mémoire, de la construction identitaire, de l’affirmation nationale et du dialogue interculturel.
C’est que naguère mise au ban de l’histoire, l’Afrique se retrouve désormais au cœur de tous les débats. Alors que le cinéma colonial fige l’Africain dans des stéréotypes, le cinéma africain – fiction, documentaire ou cinéma vérité – rejette l’image d’Épinal et le cliché morbide, et ouvre la voie à de nouvelles interrogations sur le rapport entre image et mémoire. D’un film à l’autre, on est appelé à découvrir la construction d’une esthétique cinématographique africaine où tout est beauté, combat et ambiguïté.
Nous tenterons de dresser un panorama de cette cinématographie en vous proposant plusieurs films (longs et courts métrages) dont certains seront mis en valeur par le biais de soirées-rencontres, de partenariats ou encore de festivités.
En effet, nous sommes accompagnés pour cette seconde édition par des partenaires variés (associations, personnalités, artistes …) que nous remercions vivement de leur participation qui prolongera et enrichira notre offre.


Mémo évènements :
– Jeudi 14/06 = soirée d’ouverture autour de « Congo River » avec l’intervention de Macaire Passy (20h)
– Dimanche 17/06 = après-midi festif autour du film « Karmen Geï » (15h30) : restauration sur place et stands de nos partenaires
– Mardi 19/06 = soirée Libres-Courts en partenariat avec l’ADAMIF et Centre Images (20h) (courts métrages choisis par un collectif de femmes du quartier de l’Argonne)
– Vendredi 22/06 = soirée autour du film « Sia, le rêve du python » (20h) en présence de l’attaché culturel du Burkina Faso. Pot de clôture de la quinzaine avec l’association « Loiret Afrique ».


– Africa Paradis
du réalisateur béninois Sylvestre Amoussou (2007).
Il aborde le sujet de l’émigration par le biais de l’utopie : l’Europe a sombré dans la misère et le sous-développement tandis que l’Afrique est devenu un continent prospère.
Nous suivons deux français, clandestins sur le sol africain.

« La fable fait mouche, proposant un regard original et généreux sur un débat de société ultra-sensible. » [Telerama, Cécile Mury]

– Congo River
documentaire du réalisateur belge Thierry Michel qui nous fait voyager le long du fleuve Congo durant 4370 km. Cet hymne à l’Afrique égrène des images de joies et de souffrance d’un peuple de piroguiers, de pêcheurs, de commerçants, de voyageurs, de militaires…

« Face à une telle barbarie (…) Thierry Michel ne pouvait goûter l’espoir et son amour indéfectible pour l’Afrique qu’en se réfugiant dans la luxuriante nature, à la source du fleuve. Une amère lucidité. » [Positif, Pierre Eisenreich]

La projection de ce film sera accompagnée le 14 juin à 20h d’une soirée-débat animée par le sociologue Macaire Passy.

– Daratt
du réalisateur tchadien Mahamat Saleh Haroun (2006). Ce film se déroule après l’amnistie de tous les criminels de guerre, et raconte l’histoire du jeune Atim qui reçoit un revolver de son grand-père
afin de venger la mort de son père. Une étrange relation se tisse bientôt entre le tout jeune homme et le meurtrier qui, de son côté, a refait sa vie.

« Avec une précision d`orfèvre, le film scrute ce huis clos ambigu où, derrière chaque regard, bien au-delà des rares mots échangés, se joue la possibilité de pardonner l`impardonnable. Sur fond de guerre civile mal éteinte, le sujet est tout sauf anodin. » [Le NouvelObs]

– Karmen Gei
du réalisateur sénagalais Joseph Gaï Ramaka (Quinzaine des spectateurs /Cannes 2001), nous présente une Carmen, haute en couleurs et en formes, retenue dans une prison de Gorée. Afin d’être libérée, elle use de ses charmes.

Une nouvelle version du « Carmen » de Bizet, fidèle aux tensions dramatiques et aux éléments chorégraphiques et musicaux que nécessite l’opéra.

« Voilà une des plus belles transpositions contemporaines du mythe de Carmen, restitué dans un nouveau décor, le Sénégal d’aujourd’hui. Un cadre enchanteur : musique et danse africaines, scènes et costumes aux couleurs chatoyantes apportent un rythme et une photographie envoûtants. » [Le Figaro, Katrin Betz]

L’après-midi festif du dimanche 17 juin est construit autour de ce film.

– Un Héros
du réalisateur angolais Zeze Gamboa (2005), relate l’histoire de Vitorio, ancien militaire ayant eu une jambe arrachée après avoir marché sur une mine anti-personnelle. Dans les rues de Luanda, il erre à la recherche d’un travail.
Mais une nuit, il se fait voler sa prothèse.

« Débouchant sur une belle note d’espoir, Un héros est un film poignant, une vision sensible d’un pays marqué par la tragédie et qu’il nous rend très présent. » [Africultures, Olivier Barlet]

Récompensé au festival de Sundance en 2005 en catégorie « World Dramatic Competition », ce film permet d’aborder le douloureux, mais nécessaire, sujet des bombes anti-personnel qui continue à tuer bien après l’arrêt des conflits.
Pour lutter contre cette arme « des lâches », l’association Handicap International est associée à la projection de ce film.

– Sia, le rêve du python
film du burkinabé Dani Kouyaté qui relate l’histoire de la jeune Sia, destinée à être sacrifiée au dieu Python afin qu’il apporte la prospérité à la cité de Koumbi.
Il permet d’aborder le mythe ancestral du dieu serpent, mais aussi la pérennisation des mythes et traditions dans la société contemporaine.
« Ce contenu militant n’ôte rien à la beauté stylisée, très théâtrale, mais prenante, d’un film qui ressemble, dans une Afrique immémoriale, à une tragédie grecque, dépouillée et violente à la fois, dans un paysage minimaliste et très évocateur. » [Les Echos]
La projection de ce film sera accompagnée le 22 juin à 20h d’une soirée-rencontre avec l’attaché culturel du Burkina Faso.
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