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Saxophoniste de la génération qui monte pour durer, Jean-Jacques Élangué revient comme inoxydable dans un exercice qu’il affectionne : la joute musicale, la confrontation de ses héritages, de sa voix intérieure, de son cri astral avec des univers décalés en redécouverte permanente.

« Strolling 1957 ! » est une formule de osée et excitante qui rassemble ce qui se fait de mieux en rythmique basse-batterie, avec par dessus, tenant le gouvernail des mélodies et en assurant les harmonies traditionnellement dévolues aux instruments à cordes, le saxophone en chef ! Du colosse dans la partition. C’est en effet en 1957 dans deux enregistrements inoubliables que Sonny Rollins portait cette innovation au cœur de l’arène d’un jazz bouillonnant de nouveautés.
Parti sur une prise de risque maximum de grimpeur de col, Élangué apporte à cet environnement minimaliste sa touche personnelle, ses contrastes saisissants, son lyrisme entrecoupé de rugissements, de cris de tripes écorchées. Ni Monk, ni Coltrane ne sont oubliés, Elangué étire la gamme de ses héritages depuis son Afrique fétiche vers les Amériques jazz, le pas élégant, un tantinet crooner, surprenant par ses fulgurances, assurément authentique et par moment extatique.

Le trio « sans pia-no ! » ne fait pas les choses à moitié. Avec Daryl Hall à la basse, un Afro-Américain haut perché dans le ciel parisien et Tony Rabeson le batteur que Madagascar a offert au Jazz, le sax ténor de Jean-Jacques Elangué aura en face de lui un répondant à la mesure de l’audace de son projet. Pour information, la météo a déjà lancé un avis de microclimat caniculaire au Baiser salé le 23 juillet 2008 …