Événements

Qui a tué Ibrahim Akef ?
Rêve de danse orientale

Français

avec Juliette Uebersfeld (danse) et Judith Depaule (chorégraphie)

Le 9 mars 2006, à l’âge de 83 ans, le chorégraphe Ibrahim Akef mourait au Caire dans la solitude et le dénuement, épuisé par la maladie. A partir des années cinquante, âge d’or du cabaret égyptien, Ibrahim Akef avait contribué à donner ses lettres de noblesse à la danse orientale et en particulier au solo féminin. Forgeant un style bien reconnaissable, il avait constitué un vaste répertoire original, nourri de la tradition et d’emprunts occidentaux. Il avait collaboré à de nombreuses comédies musicales, au cinéma comme au théâtre, et formé plusieurs générations de grandes danseuses professionnelles : sa cousine Naïma Akef, Fifi Abdou, Dina, Nabila Abet… Avec la disparition du chorégraphe, tout un pan du patrimoine de la danse orientale allait-il sombrer dans l’oubli ? Juliette Uebersfeld a eu la chance de suivre l’enseignement d’Ibrahim Akef au Caire. A ses côtés, elle a saisi la plénitude du mot « danser ». Elle a tenu à rendre hommage à la générosité du maître en célébrant sur scène son nom et sa mémoire. Elle s’est associée à Judith Depaule, qui, enfant, a vécu au Caire, et qui met en scène ce spectacle en composant en noir et blanc, avec la vidéo, la danse, les rythmes et les textes. Le spectateur est convié à une émouvante master class. Grâce à des archives audiovisuelles inédites, il éprouve la puissance de fascination de la danse d’Ibrahim Akef, il assiste au dialogue du professeur avec l’élève et pénètre au coeur de la transmission. Il voit la danseuse, dans la maturité de son art, faire vivre l’héritage précieux du chorégraphe sur de grands standards de la musique égyptienne (Zeyna, Nagat, Enta Oumri) et perpétuer son oeuvre avec la complicité de l’excellent percussionniste Hossein El Azab.
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