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Les cinq divas de Bnet Marrakech (littéralement « les filles de Marrakech ») sont un phénomène assez rare pour attiser la curiosité. Rodée dans les quartiers populaires de Marrakech, cette formation maîtrise à merveille tous les styles berbères marocains, citadins et ruraux et s’est peu à peu forgée une réputation d’ « ambianceuse » hors pair. Le chant, chez les femmes berbères, vient ponctuer les moments importants de l’existence, qu’il s’agisse de fêtes religieuses (mariages, naissances, circoncisions…), du Mouled (Fêtes des saints de l’Islam) ou encore du rituel du henné. Ces femmes chantent traditionnellement pour le seul plaisir d’exprimer ensemble leur appartenance à une tribu et l’idée même d’entrer dans la profession de chanteuse leur semble inconcevable. Quinze années de travail à étoffer leur répertoire et gagner le respect et l’admiration de tous ont pourtant inévitablement conduit ces cinq femmes libres et audacieuses au statut de professionnelles. Les percussions à peaux ou métalliques, violons, crotales sonnent magnifiquement entre leurs mains de multi-instrumentistes qui ne reculent jamais devant la complexité rythmique et irradient de leur énergie communicative. Les Bnet donnent des concerts débridés, parfois jusqu’à la transe. Ce côté intense et épicurien n’a pas échappé à Rachid Taha qui les a invités sur son album Made in Medina, paru en 2000. Il y a fort à parier que chacun de leurs concerts force à succomber à la beauté sauvage de leur musique.