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Ngimbi Bakambana à la Semaine Africaine à l’Unesco
Ngimbi Bakambana expose ses oeuvres au nom de la RDC.

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La Semaine Africaine de l’UNESCO se tient cette année du 25 au 29 mai ; elle a pour thème “L’Afrique dans sa dynamique culturelle et sportive”. C’est dans ce cadre que l’Ambassade de la République Démocratique du Congo, via le Centre Culturel, a choisi de présenter dans l’exposition les œuvres du plasticien Ngimbi Bakambana qui a conçu également une performance artistique regroupant des artistes de diverses disciplines pour la Soirée de Gala du 29 mai. La performance Dans l’art africain, le rituel et la gestuelle du corps ont toujours été présents et, d’après Ngimbi : « Ce que l’art contemporain appelle performance, c’est ce qu’on appelle lusansu en kikongo. » Elle représente la diversité culturelle par ses diverses disciplines, – danse, poésie, peinture… -, et cet ensemble lié, par la gestuelle et la spiritualité, devient rituel. Cette performance a pour titre « Ma riche et triste patrie La République Démocratique du Congo » et interroge la place de la culture et du sport dans un pays où nombre d’hommes, de femmes, d’enfants souffrent de la guerre. De NGIMBI à NGIMBI : l’artiste Ngimbi qui a vécu vers 1700 au Kongo, déporté et vendu par un marchand de Liverpool en Angleterre, plus grand port négrier au monde, a transmis son esprit à celui qui naquit dans ce même espace Kongo, en 1977. Il demeure en quête d’une sainte inspiration et de sa perfection comme tout “nsoneki”, telle est l’appellation adéquate de l’artiste en kikongo. Ngimbi Bakambana agaçait ses enseignants dès petit, à l’école, parce qu’il utilisait ses crayons pour dessiner plutôt que pour noter les cours. Plutôt que d’aller à l’encontre de son talent, ils lui ont conseillé de s’inscrire à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa. Il a suivi le cursus des Arts Plastiques, passionné et assoiffé de progresser, il s’est approché de ses ainés. Il est parmi les premiers de sa génération à avoir exposé avec les “maitres” de l’art congolais tels que Mavinga, Chéri Samba, Nginamau, Lema Kusa, Liyolo, Botembe, Tamba Ndembe… à Kinshasa comme en Allemagne. Ce dernier, Tamba Ndembe, l’un des plus grands sculpteurs congolais, avant-gardiste et artiste le plus troublant dans les formes et sa maitrise de la composition, est devenu son parrain en art. A son image, Ngimbi est d’une grande exigence vis-à-vis de lui-même et est porté dans son travail par une révolte à l’égard des conventions dans le monde des arts. Dans son travail, Ngimbi porte une attention particulière à la ligne et l’anamorphose des formes (distorsion). Il défend l’art kongo, un art spirituel, dont la particularité est de lier la gestuelle et l’intention dans l’œuvre. Il ne conçoit pas de frontière ni de cloisonnement entre les diverses disciplines de l’art – peinture, sculpture, performance ou danse -, le corps est au centre de l’expression ; le support dépend du tempérament, d’après Ngimbi l’art est « la manière de donner corps à une idée peu importe le support, dans l’art kongo ce qui compte c’est l’éthique dans l’esthétique. La gestuelle fait partie du quotidien de l’artiste, elle est un rituel, et le nsoneki dialogue avec son corps. » Ngimbi place l’homme au centre de ses œuvres : dans sa spiritualité, face à son histoire, dans ses relations à l’autre.
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