Événements

Dambë & Concert d’un homme décousu (Salia Sanou et Seydou Boro)
Dans le cadre du Festival extra-10

Français

Quand la danse contemporaine vient d’Afrique, qu’elle s’objecte à l’ineffable inertie du monde. Quand la recherche artistique est l’ombre portée de vies qui se cherchent. Quand on sait quel combat reste devant soi, après avoir fondé un festival (Dialogue de Corps) et un centre chorégraphique (La Termitière) à Ouagadougou au Burkina Faso, pays déshérité s’il en est. Quand on écrit un livre de résistance avec des photos et des poèmes (Afrique, danse contemporaine, Cercle d’Art, 09). Quand on est né à Léguma, petit village burkinabé (Salia Sanou), et qu’à trente ans, on a fondé avec un camarade (Seydou Boro) une compagnie de danse contemporaine qui fera le tour du monde. Quand on sait attribuer à des instruments des qualités spirituelles – la guitare basse la solidité, la guitare solo l’instabilité, le tamani ou tambour d’aisselle le doute, la cale¬basse l’exigence qui nous porte. Quand on sait ce qui ne peut se dire – ce secret du deuil et du désir, et cette folie qu’il y a dans toute séparation, comme entre la scène et les spectateurs… Quand on reste hanté par une enfance rustique dont il ne reste que des pierres, ou par le chant d’une femme déchirante. Quand la compagnie Salia nï Seydou crée une pièce en deux « pages », avec Seydou Boro dans Concert d’un homme décousu et Salia Sanou dans Dambë, il se dit qu’il n’est possible de parler de l’emmêlement de chacun avec lui-même et les autres qu’au singulier.
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