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Festival International de la Bande Dessinée d’Alger (FIBDA) 2010

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« Littérature dessinée » ou encore « récit en images », la bande dessinée, il faut le rappeler, est un genre qui allie esthétique, histoire, langue, psychologie, science, technique et technologie, une vision du monde en somme et un art complet et complexe qui, pour se réaliser, constitue à lui seul, un vaste champ éditorial..

Nul ne peut nier son apport à la culture et son rôle dans l’initiation précoce à la lecture. Une autre certitude se renforce pour dire que la bande dessinée est un vecteur de communication efficace : la bande dessinée peut tout dire, pour tous les types de public. Différents discours y circulent : le religieux, la parodie, les contes et récits traditionnels, la politique. La bande dessinée est le reflet de la société où elle prend forme, et en cela, participe de l’édification de ses lecteurs.

L’intertextualité qu’elle entretient avec les arts plastiques, l’adaptation d’œuvres orales ou écrites, ouvre la bande dessinée à d’autres formes d’expression artistique et contribue à un transfert de compétences. La bande dessinée nécessite donc un intérêt particulier pour devenir comme dans certaines aires géographiques où elle s’est considérablement développée, un support culturel important, un puissant segment de l’édition, un bon créneau de formation et d’emplois et un solide levier économique.

Consciente de ces enjeux, l’Algérie lui dédie chaque année un festival, le FIBDA, pour une rencontre des planches et un échange de bulles car les bédéistes isolés dans leurs pays ne parviendront jamais à se faire connaître, à échanger leurs expériences et à faire vivre un marché qui fixera une culture spécifique dans l’esprit des lecteurs. L’Algérie sous la stature de bédéistes de renom, donne le coup d’envoi de la troisième édition de son FIDBA.

La bande dessinée est donc au grand rendez-vous. Cette année, « la baie la bulle » envoie ses « bulles d’air frais » pour donner au festival un air local mais aussi d’ailleurs, un air irisé de toutes les couleurs. La bande dessinée, en tant qu’expression artistique et littéraire trouve tout naturellement sa place dans le vaste programme du ministère de la culture sous le patronage de Madame Khalida Toumi, Ministre de la Culture. Elle y entre en tant que genre à part entière mais surtout en tant que production riche, variée et inédite, pour le bonheur de millier de lecteurs toujours plus nombreux.

Les précédentes expériences ont démontré que dans une époque de grand développement du numérique, l’édition de la BD reste très dynamique et tend à associer son savoir faire avec d’autres médias tout en continuant à attirer son lectorat traditionnel. D’où la nécessité d’augmenter le nombre d’acteurs qui cherchent à franchir de nouvelles étapes vers des marchés dérivés avec des applications en direction des supports technologiques (cinémas, télévision et jeux vidéo).

Par ailleurs, La BD algérienne se décline sous différentes formes et ambitionne de s’investir dans d’autres champs de connaissances en introduisant une variété de genres tels que :

* la BD patrimoine comme un moyen de revisiter l’histoire et de s’interroger sur l’identité,
* la BD scientifique qui approchera de très près et d’une manière ludique des données scientifiques,
* le roman BD qui autorise une lecture plus aisée de certains romans appartenant à la culture universelle et /ou locale. Un accès plus facile, soutenu par l’image, d’un roman.

Le 3ème FIBDA offrira un programme foisonnant pour tous publics : des rencontres pour échanges d’expériences entre connaisseurs et professionnels de la BD, des projection audio visuelles, des concerts de dessins pour cibler des performances graphiques, un pôle jeunesse comme lieux d’expériences inédites, une librairie exclusivement BD, une information régulière sur tous supports, des consécrations sous la forme de prix qui seront cette année, de différentes motivations : le meilleur album patrimoine, la meilleure BD scientifique, la meilleure adaptation (roman et/ou conte) mais aussi le meilleur fanzine. Il y aura aussi le prix de la BD scolaire sur concours.

Le FIBDA poursuit son chemin. Il en est à sa troisième édition et entend durer longtemps car la BD algérienne entend s’émanciper de l’influence des modèles dominants et reconquérir sa place avec la reconquête d’un marché sûr et l’éclosion de nombreux talents.
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