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Femme et écriture
Jusqu’à la fin des années 80, l’écriture des Africaines francophones a été peu prise en compte par les critiques.

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Septième rencontre-débat du cycle I : Que peuvent les productions littéraires africaines ?

Intervenantes :

Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne, professeur émérite Université Paris 7, fondatrice du laboratoire de recherches comparées « Tiers-Monde » devenu SEDET. (Sociétés en Développement, Approches transdisciplinaires) ;

Sophie Ekoué, journaliste, animatrice de l’émission Littérature sans frontières à RFI – Radio France Internationale ;

Elisabeth Moundo, psychopathologue/anthropologue, écrivain, directrice au Département Afrique à l’UNESCO.

Animatrice :

Tanella Boni, écrivaine et universitaire, administratrice de la CADE.

Jusqu’à la fin des années 80, l’écriture des Africaines francophones a été peu prise en compte par les critiques. On remarque que ce sont des femmes critiques qui mettent en exergue cette part de l’écriture dans une histoire littéraire largement dominée par les hommes.

En 1991, Irène Assiba d’Almeida et Sion Hamou montraient en quel sens les écrivaines francophones, venues à l’écriture après les anglophones, se heurtèrent à leur tour à l’opposition rampante de l’Establishment sur le double plan de la critique et de l’édition : « Les écrits des femmes, sont au « mieux » mentionnés en passant comme un genre mineur, au pire critiqués avec condescendance… ».

Parfois, ce sont des « femmes rebelles », comme le montre Odile Cazenave.

Quelques travaux récents développent un point de vue pluriel et dynamique pour une meilleure connaissance de l’Afrique en prenant en compte les écrits des femmes. Ainsi, le projet « Des femmes écrivent l’Afrique » apporte un éclairage intéressant sur la prise de parole des femmes dans l’histoire, bien avant la période coloniale.

Aujourd’hui, les Africaines écrivent leur moi, leur corps, leur société, mais aussi les problèmes de l’Afrique. Il s’agit d’une littérature de contestation, de formation, d’angoisse, de désenchantement, de « migritude » etc. De l’essai au roman, en passant par la poésie et le théâtre, l’écriture des femmes est de plus en plus riche. Quels problèmes rencontrent-elles en écriture ? Quelles contributions apportent-elles à la littérature en général et à celle de l’Afrique en particulier ?

Bibliographie :

Catherine Coquery-Vidrovitch, Les Africaines, histoire des femmes d’Afrique du 19e au 20e siècle, Paris, Desjonquères, 1994.

Catherine Coquery-Vidrovitch, Enjeux politiques de l’histoire coloniale, Agone, Marseille, 2009.

Catherine Coquery-Vidrovitch, Petite histoire de l’Afrique, L’Afrique au sud du Sahara de la préhistoire à nos jours, Paris, La Découverte, 2010.

Tanella Boni, Que vivent les femmes d’Afrique?(essai) nouvelle édition, Paris, Karthala, 2011.

Tanella Boni, Jusqu’au souvenir de ton visage (poésie), Paris, Alfabarre, 2010.

Tanella Boni, La diversité du monde, Réflexions sur l’écriture et les questions de notre temps, Paris, Bibliothèque d’Africultures, l’Harmattan, 2010.

Elizabeth Moundo, L’emmurement, Ivry-Sur-Seine: Editions A3, 2003 (nouvelles)

Elizabeth Moundo, Analu, Paris: L’Harmattan, 2005. Roman.

Elizabeth Moundo, Ombres de femmes, Editions du Cygne, Paris 2009 (nouvelle)

Elizabeth Moundo, La nuit du monde à l’envers, Edition Panafrica 2010 (Roman Prix Ivoire de la littérature africaine d’expression francophone).
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