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Où aller où
une exposition de Patrick Wokmeni (sur une proposition d’Eric van Hove)

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En prison, paraît-il, ce sont ceux qui ne savent pas lire que le désespoir gagne en premier. La lecture étant le seul moyen légal d’évasion. Je me suis proposé d’inviter Patrick Wokmeni, jeune photographe camerounais actuellement en demande d’asile politique en Belgique, de faire la lecture. Certains auront aperçu son travail dans l’exposition « Un rêve utile » de Simon Njami à Bozar en juin dernier, et qui retraçait à l’heure des indépendances, 50 ans d’histoire du regard des photographes africains sur leur continent. Simon en disait : « L’indépendance est une blague, ce qui m’intéresse est de montrer le quotidien des gens. » Ayant commencé par photographier le plus vieux métier du monde à Douala, Patrick Wokmeni est aujourd’hui coincé dans l’épaisseur même d’un système moins grandiose et plus amnésique que l’histoire de l’art, et qui commence quand on vous donne une chemise plastique bleue avec vos documents d’exilé. Le titre de son exposition renvoie à une chanson du chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly.

Eric van Hove, Bruxelles, mai 2011
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