Événements

wind of change
Les enfants de Maggy Photographies : Fabrice Monteiro Interviews : Pauline Lecointe

Français

Melchior Ndadaye, le premier président élu du Burundi, est assassiné le 21 Octobre 1993, cinq mois après son élection. Très vite la répression et les représailles déchaînent des violences entre les deux principales ethnies du pays, les Hutus et les Tutsis. Le 22 octobre 1993, des groupes armés atteignent les collines de Ruyigi, province située à environ quatre-vingt kilomètres à l’est de Bujumbura.

Marguerite Barankitse, dite « Maggy », d’origine tutsie se réfugie à l’évêché de Ruyigi pour protéger ses amis et les enfants hutus qu’elle a adoptés après les premiers massacres de 1972. Le matin du 24 octobre, l’évêché est attaqué et Maggy assiste à l’assassinat de soixante douze de ses amis. Elle sauve vingt-cinq enfants avec qui elle fonde la Maison Shalom. Elle leur apprend à grandir dans le respect de soi, loin de la haine de l’autre. Elle ne voulait pas créer un orphelinat, chaque enfant est réinséré dans une famille ou dans une maison fratrie, une « famille reconstituée » où plusieurs enfants vivent accompagnés d’une éducatrice. Qu’ils soient orphelins de guerre, du sida, nés en prison ou tout simplement désemparés, ils trouvent auprès de Maggy les trois piliers qui leurs permettront d’être des adultes accomplis et parfaitement autonomes : l’éducation, la santé et un environnement familial. Depuis, Maggy a accueilli et accompagné vingt mille enfants et adolescents de toutes les ethnies du pays. Aidée par plus de cent vingt personnes, elle oeuvre activement pour la construction d’un avenir durable pour tous ces enfants.

Cette exposition nommée « Wind of change » (Vent du changement) rend hommage à Maggy dont l’énergie, la sagesse et l’audace ont permis de redonner espoir à une jeunesse blessée. Maggy ne se contente pas de répondre à l’urgence, elle a une vision pour le futur de ces enfants davantage globale et pérenne. Elle encourage l’agriculture et l’élevage biologique, elle met en place une coopérative et une pépinière. Elle gère un hôpital moderne pour soigner les burundais sans distinction sociale ou ethnique et tente de mettre en place une mutuelle pour que chacun puisse être parfaitement responsable et autonome.

Une trentaine « d’enfants » de la Maison Shalom a participé au projet, chacun a déterminé le lieu de la prise de vue et a raconté son histoire et ses projets.

L’événement se tiendra à la Maison du Peuple de Saint-Gilles du 15 septembre au 02 octobre, le 17 septembre, Maggy donnera une conférence sur les lieux de l’exposition.
Partager :