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Construire la citoyenneté au Sénégal. L’alternance démocratique de 2012 au regard de l’histoire
Cette conférence revient sur les deux alternances démocratiques qui ont eu lieu depuis l’année 2000, en examinant certains faits significatifs de l’histoire politique du Sénégal de ces dernières décennies.

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Après l’indépendance du Sénégal le 20 août 1960, Léopold Sédar Senghor dirige le pays. Son parti, l’Union progressiste sénégalaise (UPS), devient l’unique parti au gouvernement. Ce n’est qu’en 1974 que l’opposition démocratique naît avec la création par Abdoulaye Wade du Parti démocratique sénégalais (PDS).


Valérie Nivelon a réalisé une enquête pour RFI à Dakar en 2012. Elle a retracé la genèse du PDS d’Abdoulaye Wade. Elle reviendra sur cette naissance du pluralisme politique au Sénégal.

Mais cette ouverture de l’espace politique n’a pas donné donné immédiatement naissance à à un système électoral transparent et fiable. L’administration et le parti socialiste au pouvoir, héritier de la culture du parti unique, ont multiplié les obstacles sur le chemin du vote transparent et crédible. Il a fallu trois décennies de luttes acharnées pour faire sauter les uns après les autres les obstacles à la crédibilité du vote au Sénégal.

Ibrahima Thioub analyse les moments les plus significatifs de ces luttes, leurs formes et contenus, qui ont permis par deux fois l’alternance politique au Sénégal, sans recourir à des formes extrêmes de violence politique.

Abdoulaye Wade, le fondateur du PDS, est élu président de la République du Sénégal en 2000. C’est la première alternance démocratique dans ce pays. Il est réélu en 2007, et tente même de se représenter pour la troisième fois en 2012. Or, la constitution du Sénégal ne permet pas à un président de la République d’exercer le pouvoir plus de deux mandats successifs. Il a alors le projet de modifier la constitution. C’est à cette époque que débutent des mouvements contestataires. Commencée dans la rue en 2011, la contestation du président Abdoulaye Wade s’est finalement transformée en acte électoral, en s’achevant dans les urnes en février et mars 2012.

Séverine Awenengo Dalberto a conduit en 2011 et 2012 des travaux sur les élections présidentielles au Sénégal de 2012, notamment sur le mouvement « Y’en a marre » issu des dynamiques contestataires. Au-delà de la contestation de Wade, la réussite de « Y’en a marre » doit beaucoup à sa capacité à incarner les aspirations des jeunes citoyens sénégalais, démographiquement majoritaires mais encore considérés comme des « cadets sociaux ».
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