Événements

Quelle place dans la Cité pour la génération montante ?

Français

Intervenants:

Me Dominique Kounkou, docteur en droit international public, avocat au barreau de Paris, président de l’association Initiatives africaines.

M. Jean-Claude Tchicaya, ex maire-adjoint, sociologue, chroniqueur et éditorialiste Radio et Télévision.

Animation :

Sylvie Koffi, journaliste à Radio France Internationale, Service France, chargée des questions d’immigration.

Années soixante, l’Afrique fait face à un grand défi : celui de faire au maximum gérer l’Afrique à peine indépendante par des Africains formés principalement en Europe. S’intégrer dans la société française pour un Africain et une Africaine formés est interprété alors comme une trahison et même une irresponsabilité devant la lourde exaltante mission de donner à l’Afrique un futur avec avenir.

Dès qu’on se formait, l’impérieux devoir était de rentrer en Afrique pour occuper des postes. Souvent, ce sera pour assumer des fonctions politiques.

Années quatre-vingts, l’Afrique a besoin des cadres gestionnaires. Le retour au pays des diplômés ne va plus de soi. Pour trouver un poste qui corresponde à ses compétences, il faut des liens assez forts avec l’équipe gouvernante en place. L’Afrique n’appelle plus tous ses enfants formés, mais certains d’entre eux qui viendront renforcer l’efficacité de ceux qui ont pris le pouvoir. Ce « tokénisme », comme l’appelait Martin Luther KING, aura une conséquence : l’Africain va envisager comme une solution et une option de vie, le fait de rester dans le pays où il été formé.

C’est une idée et une vie neuves pour l’Africain attaché à son identité multiple. Elle rend complexe l’existence. Il faut chercher du travail et le trouver. Il faut construire une maison ou acheter un appartement, ou si on ne peut ni l’un ni l’autre, il faut chercher à louer en présentant des garanties qui ne sont toujours pas disponibles.

L’Africain ne s’y est toujours pas fait, ainsi, il est confronté à l’exigence de maîtriser les codes de son insertion dans la société tout en préservant sa part de culture héritée de ses parents.

La complexité de cette situation tient au fait que dans cette existence dans le provisoire sont nés des enfants qui eux ont besoin de vivre la réalité d’une vie dans le pays où ils sont nés. Ils n’ont pas choisi ce pays. Ils y sont nés. Ils y sont allés à l’école. Ils ont tissés des liens. Plusieurs d’entre eux, se révoltent contre la « ghettoïsation » de leurs parents. D’autres cherchent à en échapper par l’ascenseur social. En occupant un emploi rémunérateur, ils peuvent trouver une place reconnue dans la société.

Qu’est-ce qui a déjà été accompli ?
Où est l’inaccompli ?
Comment s’inspirer ou partir du mode d’intégration d’autres minorités qui forment à présent la majorité de la société française par exemple ?
Comment sortir du schéma dévastateur et stérile d’intégration, synonyme de trahison ?
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