Événements

Séminaire Scènes Francophones et Ecritures de l’Altérité (SeFeA) (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Anaïs Nony et Stéphanie Bérard pour deux communications portant sur leurs travaux de recherche

Français

Scènes de la mémoire et écriture de l’imaginaire:

une étude de la performance vidéo chez Thierry Kuntzel

par Anaïs Nony



Comment l’image artistique se détache-t-elle du processus de la mémoire ou de celui de l’écriture pour venir s’ancrer dans une performance ? Développant une réflexion à partir de l’imaginaire dans l’œuvre du théoricien et vidéaste français Thierry Kuntzel (1947-2007), cette présentation propose de questionner les liens entre le flux temporel d’une performance vidéo, les tissus de la mémoire et l’espace corporel où formes et couleurs sont les matières d’une scène sonore et visuelle. Au cœur de ces liens réside une expérience scénique (temporelle, psychique et spatiale) qui interroge la force performative de l’image comme formatrice d’un spectateur individuel et collectif.



Doctorante en cotutelle (Université du Minnesota/Université Sorbonne Nouvelle), Anaïs Nony est membre du laboratoire SeFeA et co-foundratrice du collectif Noötechnics. Elle est l’auteur de nombreux articles, notamment sur l’œuvre littéraire de Kossi Efoui et sur la dramaturgie de Koffi Kwahulé publiés dans les revues et ouvrages Africultures (2011, 2013), Cahiers de la Nouvelle Europe (2012), Mélanges Francophones (2013), et Poétique de l’enfance: perspectives contemporaines (à paraître). Elle a également écrit des essais philosophiques sur le thème de l’Autre, de la scène comme philosophème, de la médiation et de l’improvisation publiés dans les revues Soldes (2013, 2014), La Deleuziana (2014), ainsi que plus récemment sur le site du philosophe Bernard Stiegler avec lequel elle travaille depuis plusieurs années.





Désordre et chaos sur la scène théâtrale haïtienne contemporaine

par Stéphanie Bérard


Le théâtre haïtien contemporain, subversif et contestataire, provocateur et irrévérencieux, défie l’ordre établi, dénonce les injustices tout en défendant la culture populaire créole (sa langue, ses rituels). Guy Régis Junior est l’un des représentants de cette nouvelle génération de dramaturges haïtiens politiquement et culturellement engagés. Dans De toute la terre le grand effarement, il revient sur le séisme qui a frappé Port-au-Prince en 2010 et nous donne à voir, à entendre, à sentir une Haïti dévastée et révoltée, un pays ébranlé debout face à la barre d’accusation pour faire entendre la voix de victimes réduites au silence. En subvertissant les conventions dramatiques, en démantelant la langue française, il fait subir à la scène théâtrale un véritable tremblement de terre au risque de choquer, de déranger et de déséquilibrer le lecteur/spectateur. Cet acte dramaturgique destructeur et créateur revêt une dimension à la fois poétique et politique qui permet d’interroger la force de résistance du théâtre et sa capacité à panser les plaies.





Stéphanie Bérard est professeur à l’Université de Virginie aux États-Unis. Au croisement des études postcoloniales et théâtrales, ses recherches portent sur le théâtre francophone et créolophone de Martinique, Guadeloupe et Haïti. Auteur de Théâtres des Antilles. Traditions et scènes contemporaines (2009), co-éditrice du collectif Émergences Caraïbes. Une création théâtrale archipélique (2010), elle est membre du Laboratoire SEFEA (Scènes Francophones et Écritures de l’Altérité) à l’Université de la Sorbonne Nouvelle.
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