Événements

Nuits de Bwiti
Culte des ancêtres des Tsoghos du Gabon – dans le cadre de la 18e édition du festival de Radio France et Montpellier

Français

Jeudi 25 et Samedi 27 Juillet
de 20h à l’aube
Château d’O
entrée libre

« ngombi-e marimba
getsenge-tsenge a-sa-masimbo »
« La harpe, on l’accorde
Le monde, on ne l’accorde pas »
(Proverbe tsogho recueilli par Pierre Sallée, archives Pierre Sallée).

Les Tsogho sont reconnus sur le territoire gabonais comme étant les détenteurs les plus anciens du culte du Bwiti.

Le Bwiti peut être considéré comme une science permettant la compréhension des interrelations entre le monde « céleste » et le monde terrestre. Ce dernier n’étant pas considéré comme le lieu d’habitation définitif, l’enseignement du Bwiti s’attache à donner accès à une compréhension globale du fonctionnement de l’univers.

Les Mitsogho sont installés dans la province de la Ngounié, dans une région très montagneuse parcourue de rivières tumultueuses qui ne permettent pas la navigation en pirogue ainsi que dans la capitale Libreville et sa banlieue. Leur culte des ancêtres, le bwiti, n’a jamais été produit en dehors des frontières gabonaises et ne l’est que très rarement en dehors d’un cadre strictement religieux. Ceci en raison d’un très grand nombre d’interdits et d’une pratique intensive du secret faisant planer autour de ce culte une atmosphère de curiosité jamais assouvie.

Faisant suite à un séminaire interdisciplinaire sur le bwiti organisé par le Laboratoire Universitaire de la Tradition Orale de l’Université Omar Bongo de Libreville (Gabon), qui a constitué une première amorce de dialogue entre chercheurs et initiés, la proposition d’organiser des cérémonies de bwiti dans un cadre étranger a reçu un accueil favorable. Il ne s’agit pas d’une simple production artistique mais d’un réel investissement des membres d’une communauté pour faire partager leur patrimoine culturel et religieux, et obtenir ainsi une reconnaissance internationale de ce patrimoine.

Membres d’une ethnie minoritaire, les Mitsogho, dont le culte est emprunté par de nombreuses autres ethnies, ont pris le partie de négocier avec leurs autorités la levée de certains interdits, et ainsi acquérir la possibilité de se produire hors du cadre strictement religieux. Vis-à-vis de la situation gabonaise, ce bwiti tsogho, tout comme le mvet des fang, est un emblème culturel et les différentes instances contactées ont approuvé ce choix.

Le groupe prestataire Gnima Na Kombwe est une association formée d’initiés au bwiti tsogho installés à Libreville et dans sa banlieue.

Dans une volonté d’ouverture vers l’extérieur et à la recherche d’une reconnaissance de leur patrimoine, ils ont accepté de présenter ces cérémonies. Cette volonté d’ouverture a demandé de nombreuses négociations tant au sein de la communauté elle-même qu’avec les organisateurs pour adapter cette prestation à un milieu étranger.

Afin d’inscrire ces cérémonies dans un contexte le plus proche possible du contexte habituel, il est nécessaire de construire un temple dans le parc du Château d’O. Mesurant 7 mètres de long sur 4 mètres de large, celui-ci comprend des poteaux richement sculptés dont une poutre faîtière de 11 mètres de long. Quant aux parois, elles sont constituées de deux épaisseurs d’écorces battues. La construction du temple et la sculpture des différents objets du culte ont nécessité la mobilisation de deux villages. La fabrication des costumes en matériaux traditionnels demande le tissage de 100 mètres de pagnes de raphia et mobilise un village de tisserands pour un mois.

Une importante quantité de matériaux sera utilisée pour la réalisation de cette manifestation, tous issusde l’environnement naturel des Tsogho : 250 pailles cousues pour la toiture, 200 écorces de bois, 60 petits poteaux de mur, 60 petites traverses de toiture, 150 flambeaux, des feuillages, des arbustes, des centaines de mètres de fibre de raphia, soit 2 tonnes de matériel.

Pendant quinze jours, le Festival de Radio France et Montpellier avec la participation du musée du quai Branly accueillera trente bwitistes mitsogho du groupe Gnima na Kombwe, ainsi que deux accompagnateurs, membres de l’observatoire du Bwiti du Laboratoire Universitaire de la Tradition Orale, Messieurs les Professeurs Jean-Noël Gassita, pharmacologue spécialiste de l’iboga et Jérôme Mba Bitôme spécialiste du Bwiti.

En collaboration avec le Musée du Quai Branly, Paris
En partenariat avec Air Gabon et
le Laboratoire Universitaire de la Tradition Orale (LUTO), Libreville.
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