Brûlots d’Afrique
7 pièces à découvrir.
Programme
du 12 Février au 02 Avril 2005
Horaires : 00:00
Horaires : 00:00
Théâtre
Théâtre d’Ivry Antoine Vitez – 1, rue Simon Dereure, 94200 Ivry-sur-Seine – France
Réservations indispensable 01 43 90 11 11
Français
Dans le cadre du Théâtre des Quartiers du Monde et après avoir invité à Ivry des artistes du Kirghiztan (La Toison d’or), du Chili (Los Gemelos venecianos), des pays arabes (Oum), et l’année dernière un cycle sur des auteurs argentins, ou cette saison « Littoral » de l’auteur libano-québécois, Wajdi Mouawad, le Théâtre des Quartiers d’Ivry, en collaboration avec la Bibliothèque-Médiathèque d’Ivry et Gare au Théâtre à Vitry, propose Brûlots d’Afrique, une découverte des écritures africaines.
L’Afrique meurt-elle ? Certains le prétendent. Mais les Africains, eux, continuent à lutter pour leur survie et pour leur culture. Et ce que nous montrons avec ces spectacles, c’est la vitalité des écritures et des interprètes venus du Cameroun, du Congo, de Côte d’Ivoire, du Mali, du Nigéria, dans leur rencontre avec des artistes français.
Les conséquences tragiques de la colonisation(Discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire) et de la perte d’identité (Mélédouman, le prince sans nom d’après l’ivoirien Jean-Marie Adiaffi) puis la découverte d’un monde de violence et de misère, celui de l’émigration soutenue par le rêve du paradis occidental qui débouche presque toujours sur la désillusion et le choc de nouvelles violences : c’est Saïd el Feliz, Attitude clando et Tu ne traverseras pas le détroit.
Voir apparaître sur scène les enfants africains de Sozaboy (pétit minitaire) du nigérian Ken Saro-Wiwa et d’Allah n’est pas obligé de l’ivoirien Ahmadou Kourouma. Enfants jetés dans le monde féroce des adultes, transformés en soldats meurtriers qui racontent avec naïveté l’horreur et les absurdités de la guerre civile.
Tout un parcours africain, où figurent quatre créations, auquel nous vous invitons. Autant de récits tragiques qui au-delà d’une mise en questions et en images, révèlent, comme toujours lorsqu’il s’agit de grandes écritures, des aspects universels de la condition humaine.
Adel Hakim
Attitude Clando CRÉATION de Dieudonné Niangouna mise en scène Eva Doumbia création musicale Lionel Elian, régie son Diane Lapalus scénographie de Richard Psourtseff et Eva Doumbia avec Sériba Doumbia et Maï David Production La part du pauvre.
Remerciements au Théâtre des Argonautes, Les Bernadines, Le Merlan, Scène Nationale à Marseille et Les Salins à Martigues.
Merci à Sylvie Joubin, Françoise de Solan et à l’atelier théâtre de la maison des lycéens de Foix.
Tu ne traverseras pas le détroit de Salim Jay mise en scène Eva Doumbia création son Seydou Koné scénographie Eva Doumbia et Richard Psourtseff régie son Diane Lapalus avec Kader Lassina Touré, Mounir Margoum Production La part du pauvre/Nana triban. Avec le CCFN de Niamey et le CCF de Ouagadougou.
DIMANCHE 13 FÉVRIER – 16H – AUDITORIUM ANTONIN ARTAUD LUNDI 14 MARS – 19H – AQUEDUC – ARCUEIL Venus de toute l’Afrique, ils sont nombreux ceux qui rêvent d’un avenir possible, d’un jour meilleur, candidats à l’embarquement clandestin. Si au pays, une fois leur mission accomplie, la famille brandit fièrement la photographie de ces « aventuriers », à l’entrée du détroit de Gibraltar, au Maroc, le nom qu’ils portent est celui de « Brûleurs « .
Salim Jay, écrivain marocain de langue française, a écrit à leur sujet un texte fort et poétique.
Le spectacle sera un chant universel, porte-parole de tous nos frères du monde entier (non seulement africains, mais aussi mexicains, tchèques, roumains, coréens…), qui un jour ont pris un avion, un bateau, une route pour fuir la catastrophe, souvent économique, après avoir quitté femmes, maris, enfants, parents, amis, langue, culture, terre et maison pour des rivages inconnus et souvent hostiles.
Le travail d’Eva Doumbia et de ses deux compagnies, Nana Triban (à Abidjan) et La Part du pauvre (à Marseille), s’inscrit dans un projet global sur l’immigration clandestine. Le Théâtre des Quartiers d’Ivry a choisi de présenter deux spectacles mettant en scène des candidats à l’exil.
SAMEDI 12 FÉVRIER – 16H – AUDITORIUM ANTONIN ARTAUD Moi on m’a pas encore dénoncé, j’ai pas de cousins, parce que c’est par cousin qu’ils nous classent, mais parce qu’aussi je ne veux pas qu’ils calculent mes économies d’oxygène, et me dossifient dans leur programme…Hé bien, moi je les ai baisés. Je paye tout au noir; j’ai pas de carte bancaire, pas de chèque à laisser à la machine, pas de numéro de sécu sociale, j’ai pas de carte d’identité, pas d’assurance maladie, et pas de psychologue à juger la raison de mes neurones. J’ai pas de téléphone portable, de fixe, ni de fax, pas d’adresse électronique, je ne vais jamais à la poste, jamais au supermarché, j’évite toujours les caméras et prends jamais de photos, je mets des gants pour ne pas laisser mes empreintes, je ne vais jamais dans des milieux où la logique m’attend ; interdiction formelle de toucher à un ordinateur. J’ai même réussi à ne pas avoir une signature et à oublier mon nom … Ce long monologue met en scène un Africain immigré clandestin. Par les mots, le spectateur déambule dans sa tête.
La figure (rêvée) d’une jeune fille muette vient adoucir la grande solitude du personnage.
Dieudonné Niangouna est comédien, auteur et metteur en scène. Il commence le théâtre dans les années 90 avec des compagnies de Brazzaville : cie Salaka, cie Deso et le Théâtre d’art africain et joue dans plusieurs spectacles.
Il crée en 1997 avec son frère Criss la compagnie Les bruits de la rue dont il signe les textes et mises en scène La Colère d’Afrique, Bye-Bye et Carré Blanc. En 2003 il adapte et met en scène Intérieur/Extérieur. Ses derniers textes sont Attitude Clando et Petites barbaries ordinaires.
Salim Jay est né à Paris en 1951. Il a vécu à Rabat de 1957 à 1973 et a publié de nombreuses chroniques littéraires dans la presse marocaine jusqu’à son installation en France il y a trente ans. Parmi les livres qu’il a publiés, on compte des romans comme Portrait du géniteur en poète officiel (Denoël, 1985) et Tu ne traverseras pas le détroit (Mille et une nuits, 2001). De tous ses livres, celui auquel il tient le plus s’intitule 101 Maliens nous manquent paru en 1987 chez Arcantère.
Discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire mise en scène Jacques Delcuvellerie avec Younouss Diallo production Le Groupov, avec le soutien de Théâtre et Publics asbl Ce texte est peut-être le premier et le dernier du genre en langue française. À l’époque de sa publication, il fit scandale. Ensuite, il devint un des « classiques » de la littérature révolutionnaire des nations colonisées en lutte pour leur indépendance et leur dignité. Aujourd’hui, on peut presque sans exagération affirmer qu’il est tombé dans l’oubli… Serait-ce l’oubli même par lequel, au nom du « nouvel ordre mondial », on tente d’effacer la mémoire de ces guerres, ces révoltes et ces grandes figures qui portaient les espoirs des peuples africains dans les années 50-60 ? C’est dans la profonde conviction de sa pleine actualité que nous avons décidé, avec Younouss Diallo, de le faire entendre à nouveau. Rédigé à l’époque des soulèvements d’Indochine ou de Madagascar, en un temps où les opinions croyaient pouvoir porter l’humanité vers un avenir radieux, il est cruel de constater l’abîme qui s’est créé entre ces grandes espérances et la réalité actuelle. Mais en même temps, chaque ligne d’Aimé Césaire fait éclater avec force, que si l’utopie s’est effacée, l’oppression et la haine, le racisme et le fascisme non seulement demeurent, mais croissent avec une vigueur nouvelle.
Jacques Delcuvellerie Aimé Césaire est né en Martinique en 1913. Suite à l’obtention d’une bourse, il arrive à Paris en 1931 afin de poursuivre ses études. Actif dans les milieux intellectuels de Paris durant les années trente, il s’engage dans les rangs du Parti communiste français qu’il quittera en 1956 pour fonder le Parti progressiste martiniquais. Il est depuis plus de cinquante ans maire de Fort-de-France. Politique, poésie, mais également théâtre, Césaire est aussi dramaturge et connu comme le grand poète de la « négritude ». Discours sur le colonialisme est édité dans son intégralité chez Présence africaine à Paris.
SAMEDI 26 FÉVRIER – 16H – AUDITORIUM ANTONIN ARTAUD
Carte blanche à Hassane Kouyaté SAMEDI 19 FÉVRIER – 16H – AUDITORIUM ANTONIN ARTAUD Issu d’une famille qui pratique l’art du conte et du spectacle depuis le 13ème siècle, Hassane Kassi Kouyaté, fils de Sotigui Kouyaté et de Mariam Diabaté, porte l’art des griots avec fierté. Tour à tour acteur, metteur en scène et merveilleux conteur, il possède l’art inné de faire partager des histoires qui viennent de loin.
Son apprentissage est traditionnel, il joue d’abord dans plusieurs compagnies africaines puis aborde le théâtre européen en mettant en scène plusieurs spectacles : La Racaille, La Bibliothèque dans tous ses états, Pourquoi les couples sont ceux qu’ils sont…En tant que comédien il a joué entre autre dans Tabataba de Bernard-Marie Koltès (Théâtre du volet fermé), Les Troyennes d’Euripide (Théâtre du binôme) Le Costume de Can Themba mise en scène Peter Brook, Le Pont, mise en scène Sotigui Kouyaté.
Il travaille sur le conte et présente plusieurs de ses spectacles aussi bien en France qu’à l’étranger : Pourquoi? Comment?, La Méditerranée au Sahel, L’Arbre à palabres, Quand le ventre vous tient…
Ma gratitude envers l’Afrique c’est de m’investir en partageant ce que j’ai gracieusement reçu H. Kouyaté
Saïd el Feliz deuxième voyage CRÉATION spectacle conçu et interprété par Thomas Germaine masque Pierre Suma sur un modèle de Yourick Houdayé lumière Jean-Claude Caillard avec le concours d’Anne-Marie Guerrero assistante à la mise en scène Bénédicte Lesenne coproduction Théâtre des Quartiers d’Ivry, Théâtre de la Foudre – Scène Nationale du Petit-Quevilly, la 56ème Compagnie Il avale la scène comme le Bip-Bip du dessin animé et parle à la vitesse d’un scatman, onomatopées comprises. Son texte, il le connaît sur le bout des doigts et pour cause : il le réinvente à chaque représentation, sur un canevas écrit par lui. Mais qui se cache derrière ce masque de Commedia dell’arte ? Ce petit Arlequin du XVIe siècle transposé dans la réalité d’aujourd’hui, c’est Saïd, un jeune Marocain venu tenter sa chance en Europe. Ou tel, enfin, que l’a imaginé l’auteur et interprète Thomas Germaine, un jour où il était lui-même, à Barcelone en l’occurrence. Formé au Conservatoire de Rouen, il poursuivait ses études d’art dramatique dans la capitale catalane lorsque la vision d’une file d’attente devant les bureaux de l’immigration l’arrêta : le personnage du clandestin maghrébin était né. Saïd tombera dans tous les leurres placés sur son chemin par une Europe en trompe-l’oeil, miroir aux alouettes dont ce spectacle mené tambour battant se veut la dénonciation douce-amère. L’acteur soliste nous fait basculer d’un émoi à l’autre, et interprète à la fois le jeune exilé et les protagonistes rencontrés au fil de son odyssée, comme un théâtre d’ombres autour de sa solitude parfois enfantine, parfois violente, toujours exploitée. Saïd a traversé le détroit, il est passé du Maroc à l’Espagne. À partir de témoignages qu’il aura recueillis autour de lui, Thomas Germaine conduit maintenant son personnage au bout de son rêve : Paris.
SAMEDI 5 MARS – 16H – AUDITORIUM ANTONIN ARTAUD DU LUNDI 7 AU SAMEDI 12 MARS – 20H30 – AQUEDUC – ARCUEIL
Allah n’est pas obligé d’après le roman d’Ahmadou Kourouma mise en scène Catherine Boskowitz scénographie Hussein Beydoun lumières Christoph Guillermet avec Marcel Mankita coproduction Collectif 12, Théâtre du Mantois L’histoire d’un enfant soldat aujourd’hui Kalachnikov en bandoulière… que la langue pour faire des grimaces. Si j’ai choisi de mettre en scène un personnage surgi de la tradition du cabaret pour dire ce texte, c’est parce que je préfère toujours l’insolence des bouffons aux clichés compassionnels et anesthésiants qui, sur les sujets du malheur, font le quotidien de nos médias. Se saisir du théâtre pour faire entendre la voix de poètes impolis qui interpellent les puissants de ce monde d’égal à égal, me paraît salutaire. Tout aussi salutaire est de savoir que souvent, ceux qui parlent librement, risquent tout.
Kourouma est l’un de ces poètes… géant et lucide. Il nous a quittés il y a quelques mois. J’en ai eu beaucoup de tristesse. Après avoir assisté à notre spectacle, à la Villette en novembre dernier, il nous avait fait le plus beau cadeau qu’un auteur puisse faire aux saltimbanques que nous sommes « il y a dans ce spectacle des images que j’avais dans la tête en écrivant »nous a-t-il dit. Si l’acteur de cabaret est seul cette fois sur le plateau, et traite de la catastrophe avec légèreté et impertinence c’est pour la combattre avec des armes acérées et nous inviter à en faire autant.
Catherine Boskowitz DU LUNDI 14 AU SAMEDI 19 MARS – 20H30 – AQUEDUC – ARCUEIL Ahmadou Kourouma est né en Côté d’Ivoire en 1927. Il est issu de l’ethnie Malinké. Tirailleur en Indochine de 1950 à 1954. Il connut divers exils : en Algérie de 1964 à 1969, au Cameroun de 1974 à 1984, et au Togo de 1984 à 1994.
Après des études de mathématiques à Paris et à Lyon, il écrit son premier roman, Soleil des indépendances, véritable satire politique publiée en 1976 en France. Suivent Monnè, Outrages et défis (1990), puis En attendant le vote des bêtes sauvages (1998, Prix du Livre Inter en 1999), épopée d’un chasseur de la tribu des hommes nus qui devient dictateur à l’africaine, ont continué à révéler un certain style qui oscille élégamment entre l’humour et la lucidité. Son dernier livre, Allah n’est pas obligé, reçoit le Prix Renaudot en 2000. Ahmadou Kourouma est mort en décembre 2003, il n’a eu de cesse, dans sa vie comme dans son oeuvre, de dénoncer les dégâts liés à la colonisation mais aussi les dérives des régimes politiques qui ont suivi.
Sozaboy (pétit minitaire) CRÉATION de Ken Saro-Wiwa roman écrit en « anglais pourri »(Nigéria) traduction Samuel Millogo et Amadou Bissiri le texte est publié aux éditions Actes Sud – Babel adaptation scénique et mise en scène Stéphanie Loïk scénographie Yves Samson conception musicale D’de Kabal lumière et régie générale Gilles Bouscarle assistant à la mise en scène Igor Oberg avec Hassane Kassi Kouyaté et D’de Kabal… coproduction Théâtre du Labrador, Théâtre des Quartiers d’Ivry Sozaboy met en scène un adolescent de quatorze-quinze ans, doué d’un appétit sans pareil, d’une faconde et d’un regard naïf impayables. Pour le prestige de l’uniforme, mais aussi pour son malheur, il va s’engager dans l’armée. Sans savoir pour qui il va combattre, ni contre quel ennemi, ni pour défendre quelle cause, Méné se retrouve emporté par le courant d’une guerre (celle du Biafra). Après trois années d’épreuves qui vont le broyer, il aura perdu sa mère, son épouse, sa maison, son village, jusqu’à son image, puisqu’on le prendra pour un fantôme.
Reste la vie et le regard étonnant qu’il porte sur elle.
Sozaboy est l’un des grands chefs-d’oeuvre de la littérature africaine. Ce roman tient sa force de la langue choisie par Ken Saro-Wiwa « un anglais pourri », mélange de pidgin, d’anglais dégradé ou idiomatique, d’emprunts aux langues nigérianes et de créations dont la traduction française rend parfaitement compte.
Originale et bouleversante, voici l’une des plus efficaces dénonciations de la guerre et de ses folies.
Faire se rencontrer sur le plateau Hassane Kouyaté, acteur d’exception, conteur, musicien, diseur, danseur et D’de Kabal, slameur à la voix extraordinaire, poète et musicien et proposer, non pas un spectacle sur la mort, mais une ode à la vie, un voyage entre rire et larmes et tenter de dire ainsi que l’homme est multiple, plein de ressources, vivant, jour après jour.
Ken Saro-Wiwa né en 1941 à Bori, dans le delta du fleuve Niger. Il fonde sa propre maison d’édition et préside en 1990 et 91 l’association des écrivains nigériens. Accusé de meurte et condamné par un tribunal d’exception à la suite d’une mascarade de procès, Ken Saro-Wiwa est pendu le 10 novembre 1995. Il était président du Mouvement pour la survie du peuple ogoni (Mosop) qui lutte contre les ravages écologiques et économiques infligés par les compagnies pétrolières.
DU LUNDI 21 AU SAMEDI 26 MARS – 20H30 – GARE AU THEATRE – VITRY
Mélédouman, le prince sans nom CRÉATION de Philippe Auger d’après la Carte d’identité de Jean-Marie Adiaffi (éditions Hatier International) mise en scène Philippe Adrien coordinateur du projet Antoine Yirrika scénographie Erwan Creff direction musicale Mampouya Mam’Si Lumières Jacob Bamogo assisté de Jean de Dieu Tsiela costumes Betty Tembo avec Fortuné Batez, Paterne Boungou, Abdon Khoumba, Patrice Kivili, Marcellin Kiwassi, Alphonse Mafoua, Herabo Maleba, Eric Mampouya, Stanislas Matingou, France Ngo Bock, Faustin Nsakanda, Darelle Sita Coproduction AFAA, Centre Culturel Français de Brazzaville, ARRT/Philippe Adrien, Association Tchicaya U Tamsi, den coréalisation avec le Théâtre de La Tempête. Le spectacle sera créé à Brazzaville en mars 2005 A la recherche de l’identité perdue Jean-Marie Adiaffi, né en 1941, a signé en 1980,avec son premier roman, la Carte d’identité, une forme de fable moderne sur le colonialisme et les malentendus qu’i a généré, entre des systèmes de valeurs trop éloignés. Nous nous trouvons dans un univers entre l’absurde et l’odieux, Kafka en Afrique, et l’insupportable arrogance autoritaire d’un « commandant de cercle », responsable militaire local du pouvoir colonial, face à un ivoirien de souche brutalement arrêté, séquestré, torturé, sans qu’il puisse même savoir de quoi on l’accuse, ni même de quoi on le soupçonne.
L’absurdité de son sort face au mutisme de ses geôliers ne s’éclaire qu’à la toute fin du récit. Car l’identité de Mélédouman, prince ivoirien, descendant des anciens souverains de Béttié, comment pourrait-elle se résumer sur ce vague papier administratif qu’il est accusé d’avoir perdu ? Après un début où se mêlent grotesque et farce, où blancs et noirs accumulent les bavures, le récit, suivant l’art du conte, avance là où le poète philosophe entend nous mener : réponds à la question « qui es-tu? »et le monde, où rêve et réalité dialoguent, ouvrira ses portes.
Philippe Auger DU MARDI 29 AU SAMEDI 2 AVRIL – 20H30 – GARE AU THEATRE – VITRY
Lieu des représentations
AUDITORIUM ANTONIN ARTAUD Ivry
Bibliothèque-Médiathèque d’Ivry
152 avenue Danielle Casanova – Mo Mairie d’Ivry
Les spectacles présentés à l’auditorium Antonin Artaud sont coréalisés par la Médiathèque d’Ivry
et le Théâtre des Quartiers d’Ivry
MÉTRO Ligne 7, Mairie d’Ivry, sortie rue Marat puis chemin du Théâtre
RER C Trains MONA ou ROMI, station Ivry-sur-Seine, sortie Centre Ville
EN VOITURE depuis Paris sortie Porte d’Ivry puis Ivry Centre ville
Parking de l’Hôtel de Ville
L’AQUEDUC Arcueil
1 rue Paul Bert – 94110 Arcueil
RER Ligne B arrêt Arcueil-Cachan, à deux minutes à pied de la gare
descendre en queue de rame, prendre la passerelle
puis la rue de la Gare qui mène à la rue Paul Bert
EN VOITURE depuis Paris, Porte d’Orléans, prendre la Nationale 20
jusqu’à la Croix d’Arcueil première à gauche rue Berthollet
puis première à droite rue Paul Bert
GARE AU THÉÂTRE Vitry
13 rue Pierre Sémard – 94400 Vitry-sur-Seine
RER C Trains MONA ou ROMI, station Vitry-sur-Seine
EN VOITURE Périphérique Quai d’Ivry, longer les quais
jusqu’à Vitry, suivre Vitry,
puis port à l’Anglais, puis gare RER de Vitry
L’Afrique meurt-elle ? Certains le prétendent. Mais les Africains, eux, continuent à lutter pour leur survie et pour leur culture. Et ce que nous montrons avec ces spectacles, c’est la vitalité des écritures et des interprètes venus du Cameroun, du Congo, de Côte d’Ivoire, du Mali, du Nigéria, dans leur rencontre avec des artistes français.
Les conséquences tragiques de la colonisation(Discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire) et de la perte d’identité (Mélédouman, le prince sans nom d’après l’ivoirien Jean-Marie Adiaffi) puis la découverte d’un monde de violence et de misère, celui de l’émigration soutenue par le rêve du paradis occidental qui débouche presque toujours sur la désillusion et le choc de nouvelles violences : c’est Saïd el Feliz, Attitude clando et Tu ne traverseras pas le détroit.
Voir apparaître sur scène les enfants africains de Sozaboy (pétit minitaire) du nigérian Ken Saro-Wiwa et d’Allah n’est pas obligé de l’ivoirien Ahmadou Kourouma. Enfants jetés dans le monde féroce des adultes, transformés en soldats meurtriers qui racontent avec naïveté l’horreur et les absurdités de la guerre civile.
Tout un parcours africain, où figurent quatre créations, auquel nous vous invitons. Autant de récits tragiques qui au-delà d’une mise en questions et en images, révèlent, comme toujours lorsqu’il s’agit de grandes écritures, des aspects universels de la condition humaine.
Adel Hakim
Attitude Clando CRÉATION de Dieudonné Niangouna mise en scène Eva Doumbia création musicale Lionel Elian, régie son Diane Lapalus scénographie de Richard Psourtseff et Eva Doumbia avec Sériba Doumbia et Maï David Production La part du pauvre.
Remerciements au Théâtre des Argonautes, Les Bernadines, Le Merlan, Scène Nationale à Marseille et Les Salins à Martigues.
Merci à Sylvie Joubin, Françoise de Solan et à l’atelier théâtre de la maison des lycéens de Foix.
Tu ne traverseras pas le détroit de Salim Jay mise en scène Eva Doumbia création son Seydou Koné scénographie Eva Doumbia et Richard Psourtseff régie son Diane Lapalus avec Kader Lassina Touré, Mounir Margoum Production La part du pauvre/Nana triban. Avec le CCFN de Niamey et le CCF de Ouagadougou.
DIMANCHE 13 FÉVRIER – 16H – AUDITORIUM ANTONIN ARTAUD LUNDI 14 MARS – 19H – AQUEDUC – ARCUEIL Venus de toute l’Afrique, ils sont nombreux ceux qui rêvent d’un avenir possible, d’un jour meilleur, candidats à l’embarquement clandestin. Si au pays, une fois leur mission accomplie, la famille brandit fièrement la photographie de ces « aventuriers », à l’entrée du détroit de Gibraltar, au Maroc, le nom qu’ils portent est celui de « Brûleurs « .
Salim Jay, écrivain marocain de langue française, a écrit à leur sujet un texte fort et poétique.
Le spectacle sera un chant universel, porte-parole de tous nos frères du monde entier (non seulement africains, mais aussi mexicains, tchèques, roumains, coréens…), qui un jour ont pris un avion, un bateau, une route pour fuir la catastrophe, souvent économique, après avoir quitté femmes, maris, enfants, parents, amis, langue, culture, terre et maison pour des rivages inconnus et souvent hostiles.
Le travail d’Eva Doumbia et de ses deux compagnies, Nana Triban (à Abidjan) et La Part du pauvre (à Marseille), s’inscrit dans un projet global sur l’immigration clandestine. Le Théâtre des Quartiers d’Ivry a choisi de présenter deux spectacles mettant en scène des candidats à l’exil.
SAMEDI 12 FÉVRIER – 16H – AUDITORIUM ANTONIN ARTAUD Moi on m’a pas encore dénoncé, j’ai pas de cousins, parce que c’est par cousin qu’ils nous classent, mais parce qu’aussi je ne veux pas qu’ils calculent mes économies d’oxygène, et me dossifient dans leur programme…Hé bien, moi je les ai baisés. Je paye tout au noir; j’ai pas de carte bancaire, pas de chèque à laisser à la machine, pas de numéro de sécu sociale, j’ai pas de carte d’identité, pas d’assurance maladie, et pas de psychologue à juger la raison de mes neurones. J’ai pas de téléphone portable, de fixe, ni de fax, pas d’adresse électronique, je ne vais jamais à la poste, jamais au supermarché, j’évite toujours les caméras et prends jamais de photos, je mets des gants pour ne pas laisser mes empreintes, je ne vais jamais dans des milieux où la logique m’attend ; interdiction formelle de toucher à un ordinateur. J’ai même réussi à ne pas avoir une signature et à oublier mon nom … Ce long monologue met en scène un Africain immigré clandestin. Par les mots, le spectateur déambule dans sa tête.
La figure (rêvée) d’une jeune fille muette vient adoucir la grande solitude du personnage.
Dieudonné Niangouna est comédien, auteur et metteur en scène. Il commence le théâtre dans les années 90 avec des compagnies de Brazzaville : cie Salaka, cie Deso et le Théâtre d’art africain et joue dans plusieurs spectacles.
Il crée en 1997 avec son frère Criss la compagnie Les bruits de la rue dont il signe les textes et mises en scène La Colère d’Afrique, Bye-Bye et Carré Blanc. En 2003 il adapte et met en scène Intérieur/Extérieur. Ses derniers textes sont Attitude Clando et Petites barbaries ordinaires.
Salim Jay est né à Paris en 1951. Il a vécu à Rabat de 1957 à 1973 et a publié de nombreuses chroniques littéraires dans la presse marocaine jusqu’à son installation en France il y a trente ans. Parmi les livres qu’il a publiés, on compte des romans comme Portrait du géniteur en poète officiel (Denoël, 1985) et Tu ne traverseras pas le détroit (Mille et une nuits, 2001). De tous ses livres, celui auquel il tient le plus s’intitule 101 Maliens nous manquent paru en 1987 chez Arcantère.
Discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire mise en scène Jacques Delcuvellerie avec Younouss Diallo production Le Groupov, avec le soutien de Théâtre et Publics asbl Ce texte est peut-être le premier et le dernier du genre en langue française. À l’époque de sa publication, il fit scandale. Ensuite, il devint un des « classiques » de la littérature révolutionnaire des nations colonisées en lutte pour leur indépendance et leur dignité. Aujourd’hui, on peut presque sans exagération affirmer qu’il est tombé dans l’oubli… Serait-ce l’oubli même par lequel, au nom du « nouvel ordre mondial », on tente d’effacer la mémoire de ces guerres, ces révoltes et ces grandes figures qui portaient les espoirs des peuples africains dans les années 50-60 ? C’est dans la profonde conviction de sa pleine actualité que nous avons décidé, avec Younouss Diallo, de le faire entendre à nouveau. Rédigé à l’époque des soulèvements d’Indochine ou de Madagascar, en un temps où les opinions croyaient pouvoir porter l’humanité vers un avenir radieux, il est cruel de constater l’abîme qui s’est créé entre ces grandes espérances et la réalité actuelle. Mais en même temps, chaque ligne d’Aimé Césaire fait éclater avec force, que si l’utopie s’est effacée, l’oppression et la haine, le racisme et le fascisme non seulement demeurent, mais croissent avec une vigueur nouvelle.
Jacques Delcuvellerie Aimé Césaire est né en Martinique en 1913. Suite à l’obtention d’une bourse, il arrive à Paris en 1931 afin de poursuivre ses études. Actif dans les milieux intellectuels de Paris durant les années trente, il s’engage dans les rangs du Parti communiste français qu’il quittera en 1956 pour fonder le Parti progressiste martiniquais. Il est depuis plus de cinquante ans maire de Fort-de-France. Politique, poésie, mais également théâtre, Césaire est aussi dramaturge et connu comme le grand poète de la « négritude ». Discours sur le colonialisme est édité dans son intégralité chez Présence africaine à Paris.
SAMEDI 26 FÉVRIER – 16H – AUDITORIUM ANTONIN ARTAUD
Carte blanche à Hassane Kouyaté SAMEDI 19 FÉVRIER – 16H – AUDITORIUM ANTONIN ARTAUD Issu d’une famille qui pratique l’art du conte et du spectacle depuis le 13ème siècle, Hassane Kassi Kouyaté, fils de Sotigui Kouyaté et de Mariam Diabaté, porte l’art des griots avec fierté. Tour à tour acteur, metteur en scène et merveilleux conteur, il possède l’art inné de faire partager des histoires qui viennent de loin.
Son apprentissage est traditionnel, il joue d’abord dans plusieurs compagnies africaines puis aborde le théâtre européen en mettant en scène plusieurs spectacles : La Racaille, La Bibliothèque dans tous ses états, Pourquoi les couples sont ceux qu’ils sont…En tant que comédien il a joué entre autre dans Tabataba de Bernard-Marie Koltès (Théâtre du volet fermé), Les Troyennes d’Euripide (Théâtre du binôme) Le Costume de Can Themba mise en scène Peter Brook, Le Pont, mise en scène Sotigui Kouyaté.
Il travaille sur le conte et présente plusieurs de ses spectacles aussi bien en France qu’à l’étranger : Pourquoi? Comment?, La Méditerranée au Sahel, L’Arbre à palabres, Quand le ventre vous tient…
Ma gratitude envers l’Afrique c’est de m’investir en partageant ce que j’ai gracieusement reçu H. Kouyaté
Saïd el Feliz deuxième voyage CRÉATION spectacle conçu et interprété par Thomas Germaine masque Pierre Suma sur un modèle de Yourick Houdayé lumière Jean-Claude Caillard avec le concours d’Anne-Marie Guerrero assistante à la mise en scène Bénédicte Lesenne coproduction Théâtre des Quartiers d’Ivry, Théâtre de la Foudre – Scène Nationale du Petit-Quevilly, la 56ème Compagnie Il avale la scène comme le Bip-Bip du dessin animé et parle à la vitesse d’un scatman, onomatopées comprises. Son texte, il le connaît sur le bout des doigts et pour cause : il le réinvente à chaque représentation, sur un canevas écrit par lui. Mais qui se cache derrière ce masque de Commedia dell’arte ? Ce petit Arlequin du XVIe siècle transposé dans la réalité d’aujourd’hui, c’est Saïd, un jeune Marocain venu tenter sa chance en Europe. Ou tel, enfin, que l’a imaginé l’auteur et interprète Thomas Germaine, un jour où il était lui-même, à Barcelone en l’occurrence. Formé au Conservatoire de Rouen, il poursuivait ses études d’art dramatique dans la capitale catalane lorsque la vision d’une file d’attente devant les bureaux de l’immigration l’arrêta : le personnage du clandestin maghrébin était né. Saïd tombera dans tous les leurres placés sur son chemin par une Europe en trompe-l’oeil, miroir aux alouettes dont ce spectacle mené tambour battant se veut la dénonciation douce-amère. L’acteur soliste nous fait basculer d’un émoi à l’autre, et interprète à la fois le jeune exilé et les protagonistes rencontrés au fil de son odyssée, comme un théâtre d’ombres autour de sa solitude parfois enfantine, parfois violente, toujours exploitée. Saïd a traversé le détroit, il est passé du Maroc à l’Espagne. À partir de témoignages qu’il aura recueillis autour de lui, Thomas Germaine conduit maintenant son personnage au bout de son rêve : Paris.
SAMEDI 5 MARS – 16H – AUDITORIUM ANTONIN ARTAUD DU LUNDI 7 AU SAMEDI 12 MARS – 20H30 – AQUEDUC – ARCUEIL
Allah n’est pas obligé d’après le roman d’Ahmadou Kourouma mise en scène Catherine Boskowitz scénographie Hussein Beydoun lumières Christoph Guillermet avec Marcel Mankita coproduction Collectif 12, Théâtre du Mantois L’histoire d’un enfant soldat aujourd’hui Kalachnikov en bandoulière… que la langue pour faire des grimaces. Si j’ai choisi de mettre en scène un personnage surgi de la tradition du cabaret pour dire ce texte, c’est parce que je préfère toujours l’insolence des bouffons aux clichés compassionnels et anesthésiants qui, sur les sujets du malheur, font le quotidien de nos médias. Se saisir du théâtre pour faire entendre la voix de poètes impolis qui interpellent les puissants de ce monde d’égal à égal, me paraît salutaire. Tout aussi salutaire est de savoir que souvent, ceux qui parlent librement, risquent tout.
Kourouma est l’un de ces poètes… géant et lucide. Il nous a quittés il y a quelques mois. J’en ai eu beaucoup de tristesse. Après avoir assisté à notre spectacle, à la Villette en novembre dernier, il nous avait fait le plus beau cadeau qu’un auteur puisse faire aux saltimbanques que nous sommes « il y a dans ce spectacle des images que j’avais dans la tête en écrivant »nous a-t-il dit. Si l’acteur de cabaret est seul cette fois sur le plateau, et traite de la catastrophe avec légèreté et impertinence c’est pour la combattre avec des armes acérées et nous inviter à en faire autant.
Catherine Boskowitz DU LUNDI 14 AU SAMEDI 19 MARS – 20H30 – AQUEDUC – ARCUEIL Ahmadou Kourouma est né en Côté d’Ivoire en 1927. Il est issu de l’ethnie Malinké. Tirailleur en Indochine de 1950 à 1954. Il connut divers exils : en Algérie de 1964 à 1969, au Cameroun de 1974 à 1984, et au Togo de 1984 à 1994.
Après des études de mathématiques à Paris et à Lyon, il écrit son premier roman, Soleil des indépendances, véritable satire politique publiée en 1976 en France. Suivent Monnè, Outrages et défis (1990), puis En attendant le vote des bêtes sauvages (1998, Prix du Livre Inter en 1999), épopée d’un chasseur de la tribu des hommes nus qui devient dictateur à l’africaine, ont continué à révéler un certain style qui oscille élégamment entre l’humour et la lucidité. Son dernier livre, Allah n’est pas obligé, reçoit le Prix Renaudot en 2000. Ahmadou Kourouma est mort en décembre 2003, il n’a eu de cesse, dans sa vie comme dans son oeuvre, de dénoncer les dégâts liés à la colonisation mais aussi les dérives des régimes politiques qui ont suivi.
Sozaboy (pétit minitaire) CRÉATION de Ken Saro-Wiwa roman écrit en « anglais pourri »(Nigéria) traduction Samuel Millogo et Amadou Bissiri le texte est publié aux éditions Actes Sud – Babel adaptation scénique et mise en scène Stéphanie Loïk scénographie Yves Samson conception musicale D’de Kabal lumière et régie générale Gilles Bouscarle assistant à la mise en scène Igor Oberg avec Hassane Kassi Kouyaté et D’de Kabal… coproduction Théâtre du Labrador, Théâtre des Quartiers d’Ivry Sozaboy met en scène un adolescent de quatorze-quinze ans, doué d’un appétit sans pareil, d’une faconde et d’un regard naïf impayables. Pour le prestige de l’uniforme, mais aussi pour son malheur, il va s’engager dans l’armée. Sans savoir pour qui il va combattre, ni contre quel ennemi, ni pour défendre quelle cause, Méné se retrouve emporté par le courant d’une guerre (celle du Biafra). Après trois années d’épreuves qui vont le broyer, il aura perdu sa mère, son épouse, sa maison, son village, jusqu’à son image, puisqu’on le prendra pour un fantôme.
Reste la vie et le regard étonnant qu’il porte sur elle.
Sozaboy est l’un des grands chefs-d’oeuvre de la littérature africaine. Ce roman tient sa force de la langue choisie par Ken Saro-Wiwa « un anglais pourri », mélange de pidgin, d’anglais dégradé ou idiomatique, d’emprunts aux langues nigérianes et de créations dont la traduction française rend parfaitement compte.
Originale et bouleversante, voici l’une des plus efficaces dénonciations de la guerre et de ses folies.
Faire se rencontrer sur le plateau Hassane Kouyaté, acteur d’exception, conteur, musicien, diseur, danseur et D’de Kabal, slameur à la voix extraordinaire, poète et musicien et proposer, non pas un spectacle sur la mort, mais une ode à la vie, un voyage entre rire et larmes et tenter de dire ainsi que l’homme est multiple, plein de ressources, vivant, jour après jour.
Ken Saro-Wiwa né en 1941 à Bori, dans le delta du fleuve Niger. Il fonde sa propre maison d’édition et préside en 1990 et 91 l’association des écrivains nigériens. Accusé de meurte et condamné par un tribunal d’exception à la suite d’une mascarade de procès, Ken Saro-Wiwa est pendu le 10 novembre 1995. Il était président du Mouvement pour la survie du peuple ogoni (Mosop) qui lutte contre les ravages écologiques et économiques infligés par les compagnies pétrolières.
DU LUNDI 21 AU SAMEDI 26 MARS – 20H30 – GARE AU THEATRE – VITRY
Mélédouman, le prince sans nom CRÉATION de Philippe Auger d’après la Carte d’identité de Jean-Marie Adiaffi (éditions Hatier International) mise en scène Philippe Adrien coordinateur du projet Antoine Yirrika scénographie Erwan Creff direction musicale Mampouya Mam’Si Lumières Jacob Bamogo assisté de Jean de Dieu Tsiela costumes Betty Tembo avec Fortuné Batez, Paterne Boungou, Abdon Khoumba, Patrice Kivili, Marcellin Kiwassi, Alphonse Mafoua, Herabo Maleba, Eric Mampouya, Stanislas Matingou, France Ngo Bock, Faustin Nsakanda, Darelle Sita Coproduction AFAA, Centre Culturel Français de Brazzaville, ARRT/Philippe Adrien, Association Tchicaya U Tamsi, den coréalisation avec le Théâtre de La Tempête. Le spectacle sera créé à Brazzaville en mars 2005 A la recherche de l’identité perdue Jean-Marie Adiaffi, né en 1941, a signé en 1980,avec son premier roman, la Carte d’identité, une forme de fable moderne sur le colonialisme et les malentendus qu’i a généré, entre des systèmes de valeurs trop éloignés. Nous nous trouvons dans un univers entre l’absurde et l’odieux, Kafka en Afrique, et l’insupportable arrogance autoritaire d’un « commandant de cercle », responsable militaire local du pouvoir colonial, face à un ivoirien de souche brutalement arrêté, séquestré, torturé, sans qu’il puisse même savoir de quoi on l’accuse, ni même de quoi on le soupçonne.
L’absurdité de son sort face au mutisme de ses geôliers ne s’éclaire qu’à la toute fin du récit. Car l’identité de Mélédouman, prince ivoirien, descendant des anciens souverains de Béttié, comment pourrait-elle se résumer sur ce vague papier administratif qu’il est accusé d’avoir perdu ? Après un début où se mêlent grotesque et farce, où blancs et noirs accumulent les bavures, le récit, suivant l’art du conte, avance là où le poète philosophe entend nous mener : réponds à la question « qui es-tu? »et le monde, où rêve et réalité dialoguent, ouvrira ses portes.
Philippe Auger DU MARDI 29 AU SAMEDI 2 AVRIL – 20H30 – GARE AU THEATRE – VITRY
Lieu des représentations
AUDITORIUM ANTONIN ARTAUD Ivry
Bibliothèque-Médiathèque d’Ivry
152 avenue Danielle Casanova – Mo Mairie d’Ivry
Les spectacles présentés à l’auditorium Antonin Artaud sont coréalisés par la Médiathèque d’Ivry
et le Théâtre des Quartiers d’Ivry
MÉTRO Ligne 7, Mairie d’Ivry, sortie rue Marat puis chemin du Théâtre
RER C Trains MONA ou ROMI, station Ivry-sur-Seine, sortie Centre Ville
EN VOITURE depuis Paris sortie Porte d’Ivry puis Ivry Centre ville
Parking de l’Hôtel de Ville
L’AQUEDUC Arcueil
1 rue Paul Bert – 94110 Arcueil
RER Ligne B arrêt Arcueil-Cachan, à deux minutes à pied de la gare
descendre en queue de rame, prendre la passerelle
puis la rue de la Gare qui mène à la rue Paul Bert
EN VOITURE depuis Paris, Porte d’Orléans, prendre la Nationale 20
jusqu’à la Croix d’Arcueil première à gauche rue Berthollet
puis première à droite rue Paul Bert
GARE AU THÉÂTRE Vitry
13 rue Pierre Sémard – 94400 Vitry-sur-Seine
RER C Trains MONA ou ROMI, station Vitry-sur-Seine
EN VOITURE Périphérique Quai d’Ivry, longer les quais
jusqu’à Vitry, suivre Vitry,
puis port à l’Anglais, puis gare RER de Vitry
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