Événements

ACTUAL AFRICA
Siaka Soppo TRAORÉ (Photographie) & Sébastien BOUCHARD (Peinture)

Français

Sébastien BOUCHARD, aller-retours culturels et influences métissées

Sébastien Bouchard est né en 1971, au Loroux Bottereau, petite ville du vignoble nantais. D'un père professeur d'équitation qui l'initie enfant au dessin et à la peinture et d'une mère photographe amatrice éclairée.  Musicien, et amateur de culture surf, skate et rock alternatif, il commence ses études aux Beaux Arts de Nantes, où il délaisse très tôt le formalisme du discours conceptuel pour la pratique du graphisme et la découverte des nouveaux outils numériques. Dès 94, aux balbutiements d'internet en France, dans l'atelier numérique de l'école, de manière autonome, il se forme et crée ses premiers flyers, affiches, tee-shirts pour des groupes et festivals de musique locaux. Ponctuant son cursus par des séjours au Sénégal, il va à la rencontre d'un recup-art et art brut local que son père résidant alors dans le pays collectionne. Sitôt son diplôme en poche, en 1996, Sébastien Bouchard prend de la distance avec l'art contemporain qu'il juge éloigné de ses préoccupations et commence une activité professionnelle de graphiste et voyage.

 

Au grée des séjours au Brésil, où il poursuit sa formation en Capoeira, il remplit de nombreux carnets, puis s'installe en 2001/2003 en République de Guinée, et entreprend une série de peintures sur de larges tableaux d'écoles construits par les artisans locaux de Conakry. Quand l'opportunité en 2005 de vivre au Sénégal se présente, il abandonne son emploi de graphiste dans l'agence qu'il avait co-créée quelques années auparavant. Il établit sa maison et son atelier à Palmarin, dans le Sine-Saloum, région sud du Sénégal. C'est à Dakar que commencent les rencontres avec la scène artistique locale et s'enchainent de nombreuses expositions et projets. De retour dans sa ville natale en 2010, il poursuit ses expositions et collaborations avec des artsites dakarois, co-dirige de 2014 à 2016 Prisme, un atelier-galerie avec d'autres artistes nantais. Sébastien Bouchard à travers les diverses références picturales et la multiplicité des médiums qu’il utilise, essaie à sa manière de dépasser le clivage entre art populaire et art savant. Son travail fait référence à la peinture mais aussi aux arts graphiques, à la culture pop, urbaine.



Depuis 2005, Sébastien Bouchard peint une série de personnages et portraits qui questionnent sur l’identité culturelle, dévoilant une Afrique étrange, moderne et pourtant insaisissable. « Dans ses toiles les différents plans se confondent, mêlent le fond, les surfaces et les volumes, générant des effets de profondeurs insolites qui laissent la part belle aux pérégrinations du regard, aux projections du spectateur et à l'imagination. »  Emmanuelle Chérel, historienne d’art.



Siaka Soppo TRAORE se bat contre les préjugés des danses urbaines

Originaire du Burkina Faso, Siaka Soppo TRAORE est né à Doula en 1986 et il évolue sur la scène photographique sénégalaise depuis peu. Il grandit au Togo où il développe des qualités graphiques à travers le dessin et la peinture. Ses études le mènent au Sénégal où il découvre et pratique la danse hip-hop et la capoeira. Ces disciplines artistiques affinent son sens de l’observation. Après l’obtention de son diplôme d’ingénieur en génie civil, il se met à partir de 2011 à la photographie en véritable autodidacte. Fasciné par la danse, son travail photographique se tourne naturellement vers la scène et les langages corporels mais son centre d’intérêt ne cesse de s’élargir vers de nouveaux territoires. Il est d’ailleurs sollicité par de nombreux stylistes dakarois pour la photographie de mode.

En 2014 lors du OFF de Dak’art, la biennale de l’Art Contemporain Africain, son exposition intitulée « SUNU Street » – Notre rue – a été organisée par la Galerie Atiss. « SUNU Street » – Notre rue – celle connue de tous, façonnée par ceux qui la traversent, ceux qui l’occupent, la dédaignent, la chérissent, l’ignorent, ceux qui l’habitent… La rue est à notre merci. Pourtant des milliards à l’emprunter, nous oublions parfois de nous arrêter. De la regarder. En ébullition permanente, la rue est un vivier de trésors cachés. A travers l’œil de son objectif, Siaka Soppo Traore s’est emparé de ces trésors pour nous livrer l’énergie la plus juste des danseurs urbains sénégalais. Comme un appel visuel et sonore, les œuvres de Siaka Soppo Traore sont le fruit d’une interaction humaine et d’expressions plastiques alliant regard, lumière et art cinétique. Pourtant statique ces clichés nous invitent aux fluctuations corporelles et repoussent les limites de la photographie aux frontières du mouvant. En constante dynamique, la rue est un lieu de valeurs positives, d’efforts et de passion pour les jeunes danseurs urbains pas toujours bien compris et surtout pas reconnus. Le travail de Siaka désert cette activité afin que nous puissions nous en approcher au plus près.

Comme des super héros dans des postures très impressionnantes, Siaka Soppo Traoré attire notre attention souhaitant ainsi faire évoluer les mentalités. Lui-même danseur, il prend le temps de rencontrer ses modèles, d’observer leur façon de se mouvoir, de comprendre leur style. Il procède avec eux aux repérages, afin de trouver le cadre satisfaisant à la fois pour la performance et pour la photo. La plupart du temps, il photographie les danseurs en action. Par sa connaissance de la pratique, il sait instinctivement quand appuyer sur le déclencheur. Siaka Soppo Traore dit de son approche qu’elle est « esthétique autant que sociologique ». Au-delà de son effet visuel, je m’intéresse à l’impact social de cette forme d’expression artistique. En montrant les aptitudes de ces performers, en les faisant connaître, il propose un moyen d’appréhender « Sunu Street » sous la forme la plus dynamique. Siaka Soppo Traore a été publié dans le magazine « L’insensé Afrique » de 2014. Puis en 2015, il a exposé, lors de la 5ème Biennale de la Photographie au Musée du Quai Branly à Paris, ainsi qu’avec la Galerie MAM à la foire d’art contemporain africain 1 :54 à Londres.
Partager :