Événements

Les politiques culturelles au Sénégal : Formation aux métiers de la culture
Mercredi 19 juillet 2017, 10h-13h. Au Musée Théodore Monod d’art africain

Français

A l’occasion de la dernière séance de l’édition 2017 du séminaire Les Politiques culturelles au Sénégal, L’IFAN/CAD et le Ministère de la culture donnent Carte blanche aux écoles d’art et aux établissements de formation aux métiers de la culture.

Ce séminaire est aussi un plaidoyer pour la création d’une Faculté des Arts à l’UCAD.

L’Institut Fondamental d’Afrique Noire Ch.A.Diop, Département des musées (Université Cheikh Anta Diop de Dakar)
et
La Direction des Arts (Ministère de la culture et de la communication)

Organisent le séminaire de recherche

Les politiques culturelles au Sénégal
Mercredi 19 juillet 2017, 10h-13h
au
Musée Théodore Monod d’art africain
1, Place Soweto, BP 206 Dakar

Alioune Badiane, Enseignant de formation, critique d’art et conférencier
L’enseignement des arts visuels au Sénégal : histoire et perspectives.
Etudier l’enseignement des arts visuels au Sénégal, consiste à approcher une double problématique : sensibiliser de jeunes talents à l’art, puis offrir des connaissances théoriques et des aptitudes de pratiques professionnelles. A cet effet, depuis la fin des années 40, administrateurs, amateurs d’art et personnalités politiques, ont détecté de jeunes talents et aidé à promouvoir leurs réalisations artistiques. Le Commandant Sankalé et le Député Léopold Sédar Senghor peuvent être cités en exemples. Dès son indépendance, l’Ecole des Arts est créée avec l’appui des artistes que sont Iba Ndiaye de retour en 1958 et Papa Ibra Tall, en 1960. Les premières orientations visaient la volonté des autorités étatiques d’institutionnaliser et de moderniser la formation artistique, s’appuyant sur les ressources humaines disponibles en vue de préparer le Premier Festival mondial des Arts nègres, prévu en avril 1966. Cependant, deux écueils majeurs apparurent d’emblée : D’abord, les deux enseignants, bien qu’ayant reçu une formation artistique moderne en France, ne pouvaient enseigner autre chose que leur propre art : la peinture. S’y ajoute l’opposition de leurs conceptions pédagogiques, fortement liées à leurs démarches artistiques personnelles de peintres. L’autre écueil, consistait au type de fonctionnement en ateliers dits libres des deux entités d’accueil des élèves. C’est – à – dire, l’enseignant était seul maître à bord et déterminait les conditions d’admission de ses élèves, de vrais disciples, jugeant de leurs aptitudes voire, de leur exclusion, en dehors de tout jury. Iba Ndiaye, responsable de la « Section Arts plastiques » donnait la priorité à la maîtrise technique du métier d’artiste, se fondant sur l’universalité de l’art. Tandis que Papa Ibra Tall, responsable de la « Section de recherches plastiques nègres » privilégiait l’apprentissage des formes du terroir, pour mieux déboucher sur les arts décoratifs comme la tapisserie, la céramique et la mosaïque. Pierre Lods animateur réputé de centre d’art de Poto – poto appelé devait aider aux cotes de Papa Ibra Tall, préparer le Festival. Mais la symbiose tant attendue n’a pas eu lieu. D’où la forte implication du Président Senghor dans la préparation de la participation du Sénégal au Festival. Après l’événement, qui a connu le succès que l’on sait, les divergences entres les pionniers s’accentuèrent pour exiger une reprise en main de la formation artistique de la part de l’Etat. Ainsi, dès le début des années soixante – dix, l’Etat du Sénégal intégra un processus de construction progressive de la formation artistique dans le cadre de la politique culturelle portée par le ministère des Affaires culturelles nouvellement créé. Grâce à une démarche régulièrement actualisée, apparut une population artistique à la créativité libérée et ouverte sur le monde. En 1972, L’Institut national des Arts est créé par le décret 72 – 937 du 27 juillet 1972. Cette structure comportera une Ecole d’Architecture, une Ecole des Beaux – Arts, avec une division de formation de maîtres d’éducation artistique et un Conservatoire de Musique, de Danse et d’Art dramatique, avec une formation de maîtres d’éducation musicale et une autre en animation culturelle. Mais très vite, la mise en place d’un véritable système d’enseignement professionnel dans les écoles de l’Institut national des Arts, impacte la population artistique, pour exiger l’autonomisation de celles – ci, ainsi que leur extension géographique. En effet, le développement exponentiel de la créativité artistique permit l’organisation par l’Etat d’expositions d’art sénégalais à l’étranger et sur le territoire national. Puis, l’INA sera reformé. En effet, furent créées des Ecoles nationales dotées de Directions autonomes et rattachées au cabinet du ministre de la culture. Le décret 79-263 du 15 mars crée l’Ecole Normale supérieure d’Education artistique. Tandis que le décret 79 – 360 du 17 avril 1979 crée l’Ecole Nationale des Beaux – Arts. Des jurys dont les membres sont désignés par arrêtes ministériels, veillent sur l’entrée et la sortie des élèves et élèves – professeurs. Ces écoles citées plus haut, n’ont pas échappé aux Etats généraux de l’Education et de la Formation, dont la commission nationale a passé au peigne fin tout le système éducatif national du 5 août 1981 au 6 août 198. En 1995, de par la volonté du Président Abdou Diouf, à travers le décret 95 – 936 du 10 octobre 1995, un mouvement inverse survient avec l’avènement de l’Ecole Nationale des Arts. Ce mouvement s’intègre dans la volonté de l’Etat de rationaliser le fonctionnement des écoles de formations techniques et professionnelles. Cette nouvelle réforme appelait la fusion de quatre Ecoles : l’Ecole Nationale des Beaux – Arts, l’Ecole Normale Supérieure d’Education artistique, le Conservatoire National de Musique de Danse et d’Art dramatique et l’Institut de Coupe de Couture et de Mode. A l’heure actuelle cet institut est détaché de l’attelage. En faisant ainsi un bref historique de la formation artistique visuel, il y a lieu de retenir deux enseignements. Le premier montre que la formation artistique reste partie intégrante du système éducatif sénégalais. Le second enseignement veut que derrière les changements d’appellation, une volonté politique vise à chaque étapes, l’actualisation des contenus à travers des filières et des démarches pédagogiques renouvelées. Mieux, l’école de formation artistique baigne dans un environnement artistique professionnel national appelant sans cesse l’orientation de ses filières vers le monde du travail. Est – ce le sens de la directive présidentielle relative à la construction de l’Ecole nationale des Arts et Métiers (ENAM) sur le pôle urbain de Diamniadio ? Nous osons espérer que cette fois – ci la réforme sera conduite jusqu’au bout de sa logique, pour une Ecole nationale digne, à tous points de vues de l’histoire d’un Sénégal, enraciné dans ses valeurs de culture et ouvert sur le monde.

Bernard Bangoura, Professeur d’éducation musicale et gestionnaire patrimoine culturel
Réflexions sur le fait musical comme entité et outil de médiation culturelle au Sénégal
La chronique de l’adoption publique et des orientations politiques accordées à l’éducation musicale au Sénégal s’envisage sérieusement en tenant compte d’une acception transversale du fait musical. Bien au-delà de ses attributs culturels et artistiques fondant ses origines, la musique se présente de nos jours avec une évaluation rationnelle de réalités socioéconomiques, à l’échelle locale et internationale comportant des externalités positives et négatives sur ses formes de médiation (éducation et formation). Le bilan et l’analyse de cet état de faits font ressortir un certain nombre d’enjeux préfigurant les tendances et prospectives de l’éducation musicale. En perspectives rassurantes à l’élaboration de la politique du secteur, des pistes d’alliage opportun des éléments de transversalité du fait musical (purisme identitaire et fonctionnalité) doivent être pris en compte dans un élan communautaire par les acteurs publics et parapublics du secteur de la médiation.

Babacar Mbaye Diop, Enseignant-Chercheur au département de Philosophie de l’UCAD.
L’enseignement des arts à l’ISAC
L’ISAC est une structure de formation artistique et culturelle de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Créé en 2008, il offre un programme pluridisciplinaire d’enseignements théoriques et pratiques dans le domaine des arts et de la culture. Il joue un rôle de jonction effective entre l’École Nationale d’Art, les professionnels à vocation artistique et culturelle et l’université. Il a pour objectif de former un nouveau type d’étudiant apte à prendre des décisions pour intégrer le marché de l’emploi et le milieu de l’entrepreneuriat. L’UCAD envisage, dans les années qui viennent, d’intégrer l’ISAC au sein d’une Faculté des Arts. Mais comment développer un système d’enseignement artistique de haut niveau à l’Université ? Comment penser la continuité entre le lycée, l’École Nationale des Arts l’Université ? Quel est l’avenir de l’enseignement des arts à l’UCAD ?

Samuel Joseph Waly FAYE, Directeur du Madiba Leadership Institute.
Art et culture: les outils d’un nouveau leadership africain.
L’Afrique continent de l’avenir? Plusieurs lueurs d’espoir permettent d’attendre des lendemains meilleurs, notamment le dynamisme entrepreneurial, l’effervescence associative et une prise de conscience grandissante du rôle déterminant que le continent doit jouer dans l’avenir de l’humanité. Ce leadership pour éclore et donner naissance à un développement harmonieux et durable devra reposer sur une affirmation et une valorisation du patrimoine culturel et artistique. Le leader africain est donc celui qui construit son édifice avec les outils nécessaires que sont l’art et la culture.

Biographies
Alioune Badiane est enseignant de formation, critique d’art et conférencier, ses articles sont régulièrement publiés, parce que son appartenance à des réseaux d’experts, l’implique souvent dans des travaux d’études sur les arts et l’éducation artistique, comme dans des opérations de sélection d’artistes. C’est ainsi qu’il a eu à siéger dans plusieurs conseils à caractère technique et scientifique. De même, il a eu à présider bien des jurys au niveau national comme sur le plan international. Peuvent être cités en exemples, Le Grand Prix du Président de la République pour les Arts (Sénégal), Le jury du concours de logotype de l’UEMOA et le Prix de peinture des Jeux de la Francophonie (en France et à Madagascar). Direction de la partie artistique des sessions au Sénégal du School for international Training (SIT) (De 1999 à 2002) et assure la coordination des visites culturelles au Sénégal des étudiants du Bateau – école de l’Université de l’Etat du Colorado.
Bernard Bangoura est Professeur d’éducation musicale et gestionnaire en patrimoine culturel. Ses centres d’interventions spécifiques et transversales portent sur l’administration et la gestion de la musique; la politique éducative en arts; la muséographie appliquée aux événements et objets musicaux et la recherche ethnomusicologique. Les publications à son profit sont d’ordre académique: l’un portant sur une présentation de l’éducation musicale dans le système éducatif au Sénégal et un deuxième sur la revalorisation du patrimoine appliquée aux instruments de musique traditionnels
Docteur en Philosophie de l’art, Babacar Mbaye DIOP enseigne l’Esthétique et la Philosophie de l’Art à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il s’intéresse aux arts de l’Afrique noire, à la diversité culturelle, aux concepts de diaspora, d’identité, de mondialisation, de branchements et modernité universelle. Il est l’auteur de La conscience historique africaine (co-dir.), L’Harmattan, 2008 ; Le destin de la Négritude (dir.), Éditions de La Lune, Paris, 2009 ; Critique de la notion d’art africain (Connaissances et Savoirs, Paris, 2011) ; Braïma Injaï. Peindre, c’est avoir des choses à dire, (Monographie, Art-culture-France, Caen, 2014) ; Omar Pène, un destin en musique, Fikira, 2016. Il a écrit de nombreux articles sur les arts africains et est actuellement le Président de la section sénégalaise de l’Association internationale des critiques d’art (AICA).
Docteur Monsieur Samuel Joseph Waly FAYE est enseignant-chercheur en droit et consultant. Son parcours professionnel et académique l’on conduit à développer plusieurs compétences au-delà de la sphère juridique notamment sur les questions de développement personnel et de leadership. Actuel Directeur du Madiba Leadership Institute, école membre du Groupe ISM, Monsieur Faye estime que son parcours associatif riche et varié a beaucoup contribué à sa pluridisciplinarité. Conférencier et speaker attitré sur les questions de paix, de citoyenneté et de développement, il est régulièrement invité à se prononcer sur des thématiques liées au devenir du continent africain.

COORDINATION
Dr El Hadji Malick Ndiaye : +221 77 198 10 73 / elhadjimalick19.ndiaye(@)ucad.edu.sn
M. Abdoulaye Koundoul : +221 77 635 52 46 / akoundoul(@)gmail.com

Programme des séances de 2017

Dates : 1er et 3e mercredis du mois. De février à juillet 2017
Horaires : 10h-13h

1er février
CINÉMA ET AUDIOVISUEL
* Hugues Diaz : La politique de développement de l’industrie cinématographique au Sénégal: état des lieux et perspectives.

15 février
THÉÂTRE ET CONTE
* Ousmane Diakhaté : L’État et le Théâtre : le cas du Sénégal
* Massamba Gueye : Les arts vivants au Sénégal : Théâtre et Conte, de l’aide à la subvention pour un renouveau !
* Sahite Sarr Samb: L’expérience des Compagnies théâtrales privées professionnelles au Sénégal : ambitions, réussites et limites

1 mars
ARTS VISUELS
* Daouda Diarra : La créativité marque de fabrique des politiques culturelles
* Viyé Diba : Politiques artistiques et leadership national

15 mars
DANSE
* Jean Tamba : Plan Sénégal Emergent : quelles solutions pour la danse ?
* Gacirah Diagne : Le secteur de la Danse face aux défis du Développement : L’approche des danses urbaines

5 avril
MODE ET DESIGN
* Joëlle Le Bussy Fall : Etat des lieux du design au Sénégal
* Sadiya Gueye, problèmes et perspectives de la mode au Sénégal

19 avril
CULTURES URBAINES
* Keyti : Nouvelles technologies, nouveaux modes d’accès à la culture : sommes-nous encore en train de rater une révolution?
* Docta : L’expression du partage à travers Festigraff

3 mai
MUSIQUE
* Ibrahima Wane : Le secteur de la musique dans les politiques publiques
* Daniel Gomes : Gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins: quelles perspectives pour les artistes ayant droits?

17 mai
ARTISANAT D’ART
* Brahim Sakho : Le Profil de l’Artisanat d’Art au Sénégal
* Laurence Marechal : L’artisanat d’art sénégalais: un héritage précieux, un tremplin pour le développement.

7 juin
TERRITORIALISATION DES POLITIQUES CULTURELLES
* Hamady Bocoum : Territorialisation de la politique nationale et de développement de la culture.
* Babacar Ndiaye : Le rôle des industries culturelles et des entreprises créatives dans le développement des collectivités et des territoires : la culture comme facteur de développement de l’économie locale.

21 juin
FINANCEMENT DE LA CULTURE
* Babacar Diouf : L’économie de la culture et le financement des projets culturels
* Ousmane Faye : Le Financement de la culture : focus sur le mécénat

5 juillet
RÉGLEMENTATION DU SECTEUR DE LA CULTURE
* Souleymane Ngom : Statut de l’artiste et professionnalisation : Rôle de l’Etat et quel(s) mécanisme(s) définir pour sa mise en œuvre effective ?
* Me Corneille Badji : Le statut de l’artiste en droit social.

19 juillet
FORMATION AUX MÉTIERS DE LA CULTURE
* Alioune Badiane : L’enseignement des arts visuels au Sénégal : histoire et perspectives.
* Bernard Bangoura : Réflexions sur le fait musical comme entité et outil de médiation culturelle au Sénégal
* Babacar Mbaye Diop : L’enseignement des arts à l’ISAC.
* Samuel Joseph Waly Faye : Art et culture : les outils d’un nouveau leadership africain

NB : Le séminaire est ouvert au public dans la limite des places disponibles
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