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Le Ni Ni dans l’œuvre peinte d’Hamida Ouassini



Avoir un pied dans l’abstraction, l’autre dans la figuration, n’est jamais facile. Comment classer l’œuvre d’un peintre lorsqu’il n’est pas tout à fait d’ici et pas vraiment d’ailleurs ? D’aucuns soupçonneraient le doute et l’hésitation dans la griffe de l’artiste. D’autres, le difficile cheminement vers la maturité du peintre. D’autres encore, la perte de repères tangibles qui menace le postmodernisme autant qu’elle en est l’expression. Or, ce n’être Ni Ni est tout sauf facilité ou indécision. 

Il y a dans le travail d’Hamida Ouassini un questionnement sur la perception d’un monde qui nous met à distance de ce que nous croyons voir. Perception d’une harmonie se dégageant de l’apparente désorganisation de l’ensemble. Et cependant, l’œuvre peinte n’est ici pas plus abstraite que géométrique. Le choix des couleurs, l’agencement des formes, composent des ébauches d’une scénographie que l’œil décode comme autant de traces de vie. Lignes et droites respirent, puis s’assoupissent. Et le spectateur ne peut contenir ce curieux besoin de raconter une histoire.

Aplats soumis à l’usure, vibrance des couleurs et scories de la toile créent un sentiment de nostalgie ouvert à la réflexion sur la structure des formes. Que ne sont-elles portes et fenêtres ! Hommes et femmes aux traits laminés par le soleil ! Doublures de photographies anciennes d’une expédition lointaine ! Complices de joies et de rêves demeurés inassouvis !



(Christophe Falzone)


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