Événements

Michaël Bethe-Selassié
30 oeuvres environ en papier mâché et pour la plupart de grands

Français

Bethe Selassie nous convie dans cette exposition à un voyage en Arcadie, un voyage dans un monde mythique peuplé d’hommes et d’animaux fantastiques. Mais ce n’est pas exactement l’Arcadie décrite par l’écrivain et poète antique Virgile. Même si, comme dans un des textes les plus connus de ce dernier – les Géorgiques-, « la laine change de couleur sur le dos des béliers » – Bethe Selassie pigmente son bestiaire de couleurs vibrantes et chatoyantes -, même si licornes et centaures parcourent forêts et paysages, la mythologie de Bethe Selassie n’appartient qu’à lui, elle doit certes un petit peu à tous, c’est-à-dire à personne en fait.
Monde personnel, mais univers où chacun se sent chez lui et en connivence avec l’artiste, c’est bien le paradoxe de Bethe Selassie.
A l’instar de l’inscription du célèbre tableau de Nicolas Poussin où des pâtres déchiffrent une inscription gravée sur un tombeau dans un paysage bucolique : Et In Arcadia Ego, BETHE SELASSIE, en évoquant, avec une légère empreinte de mélancolie, son Ethiopie natale – il a quitté sa patrie depuis 30 ans pour vivre au cour d’une grande métropole occidentale, le XIIIème arrondissement de Paris en l’occurrence -, semble nous dire aussi : « Moi aussi j’ai vécu en Arcadie ». Mais cette première intuition ne saurait suffire pour appréhender l’ouvre de BETHE SELASSIE qui réfute d’ailleurs l’appellation d’artiste africain.
La composante éthiopienne de l’ouvre est là certes – dans la palette de couleur qui fait souvent référence au drapeau éthiopien, – mais elle reste en second plan. Il y a dans le travail de BETHE SELASSIE une dimension universelle qui touche chacun d’entre nous. Il sait mettre en ouvre des ressorts qui agissent sur notre propre imaginaire, une intimité s’installe entre nous et l’ouvre, quelque chose nous souffle que le monde de BETHE SELASSIE, cette Arcadie est aussi la nôtre. Et c’est peut-être ici que les racines éthiopiennes de BETHE SELASSIE peuvent nous servir de trame d’explication. L’Ethiopie, un des berceaux de l’humanité, si on en croit les passionnés de préhistoire, a toujours été un point de contact entre les civilisations, même si ces contacts n’ont pas toujours été pacifiques et de loin s’en faut. Afrique, Orient et Occident se sont souvent heurtés ici mais aussi enrichis mutuellement. Les grandes religions, paganisme, chrétienté et islam ont combiné sur cette terre dialogues et affrontements. Nous oublions par trop que l’Ethiopie a été chrétienne bien avant que nos druides consentent à abandonner leurs chênes et leurs faucilles !
Peut-être avons-nous là l’explication de l’imprégnation mystique de l’ouvre de BETHE SELASSIE.
Mais cette Arcadie relève aussi du territoire de l’enfance. Le visiteur retrouve dans les figures, totems, animaux présentés, le monde des contes pour enfants. Mais aucune cruauté ne sévit, aucun animal ne semble hostile, dangereux. Ici pas de crocs qui mordent, de griffes qui déchirent.
On éprouve en parcourant l’exposition un sentiment de tranquillité et de calme que seule la familiarité et l’impression d’être en terrain connu permettent.


C’est la richesse et l’étrangeté du travail de BETHE SELASSIE d’ être à la fois si déroutant et si proche de nous.

Autour de l’exposition

Conférence (entrée libre) de Abdourahman A.WABARI, écrivain djiboutien et ami de l’artiste
le 20 /12/ 2005 à 19h00, Espace Cosmopolis comme l’exposition.
spectacle (à partir de 7 ans) : « AFONGANDJIA » par la compagnie La lune rousse
le dimanche 11 décembre à 16 heures
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