Événements

Jazz stories: l’histoire du jazz en 5 étapes
avec Marc Danval

Français

Entrée: 10€
Abonnement (5 conférences): 40€

Le jazz est un genre musical souvent mal connu, mal aimé et qui pourtant connaît de plus en plus d’adeptes de tous âges. En trois ans, Flagey a présenté un peu plus de 100 concerts de jazz qui ont attiré des publics nombreux et curieux. C’est cette constatation qui a décidé Flagey a mettre sur pied le cycle de conférences « Jazz Stories ». L’objectif: raconter l’histoire du jazz en cinq étapes afin de permettre au plus grand nombre de mieux écouter le jazz d’aujourd’hui. Pour guider le public dans le dédale musical de la note bleue, Flagey a fait appel à Marc Danval, un passionné de jazz qui vous parlera des grandes périodes du genre et des musiciens phares des origines du jazz à nos jours.

Au programme de ce voyage unique et accessible à tous, des conférences intitulées: De l’Afrique au ragtime (22/1/06), La Nouvelle Orléans et Louis Armstrong (5/2/06), Avant et pendant Duke Ellington (19/02/06), Le be-bop et Charlie Parker (12/03/06), John Coltrane et l’état actuel du jazz (26/3/06).
Marc Danval possède plus d’une corde à son arc. Il a écrit de nombreuses critiques de jazz tant bien pour la presse généraliste, comme Le Soir Magazine, que pour des revues spécialisées. Marc Danval est aussi auteur: il a publié en 1971 la première biographie consacrée à Sacha Guitry et travaille en ce moment à la sortie de son nouveau livre: The Toots Thielemans Story. Le Dictionnaire du jazz à Bruxelles et en Wallonie est aussi de sa main. Marc Danval qui a rencontré quelques uns des plus grand musiciens de jazz de notre époque , est surtout connu pour ses présentations de nombreux concerts et son émission La Troisième Oreille qu’il anime sur la Première (RTBF).

Les conférences de Marc Danval

De l’Afrique au ragtime
22 janvier ’06
11h00, Studio 1
Lorsque l’on raconte la saga du jazz, sa préhistoire est souvent oblitérée. Cependant, à la fin du XIXème siècle, se sont manifestés tous les éléments constitutifs hérités de l’Afrique. Issu du cake walk, le ragtime tire ses origines d’œuvres de compositeurs européens (Chopin) ou américains (Louis Moreau Gottschalk). Son créateur le plus connu demeure Scott Joplin, sans mésestimer le rôle primordial de Tom Turpin, Eubie Blake ou Joseph Lamb. Le ragtime fut avec le blues, les negro-spirituals (d’origine européenne) et le gospel, un des éléments constitutifs du jazz. Des « passeurs » eurent un rôle déterminant en opérant le lien entre le ragtime et le jazz: Jelly Roll Morton, Willie « The Lion » Smith et surtout James P. Johnson. Dans les bouges de La Nouvelle Orléans, le blues s’intègre à la chanson populaire, tandis que les premiers musiciens, dans les dancings et dans les rues, ignorant l’écriture, inventent ce qui fera du jazz, la seule révolution musicale du XXème siècle: l’improvisation collective

La Nouvelle Orléans et Louis Armstrong
5 février ’06
11h00, Studio 1
Considéré comme le berceau du jazz, la Nouvelle Orléans a engendré un nombre impressionnant de musiciens et un insurpassable génie de la trompette: Louis Armstrong. Il marque le point de départ d’une succession de talents qui ne tarderont pas à s’affirmer à l’échelon planétaire. Au début du siècle dernier, des orchestres accompagnent toutes les fêtes: carnavals, mariages, enterrements ou pique-niques. Dans les rues, des tournois sont organisés entre orchestres rivaux. Chaque établissement de plaisir possède son pianiste ou son orchestre. Le lieu le plus célèbre du quartier de Storyville est le Mahogony Hall de Lulu White. Buddy Bolden, un barbier qui sombrera dans la folie, fut le premier jazzman renommé mais il n’existe aucun enregistrement de lui. 1898 marque la fin de la guerre hispano-américaine, les instruments des musiques militaires inondent les marchés du Sud. Même les pauvres pouvaient les acheter. Explication peu connue des débuts du jazz instrumental. Bunk Johnson et King Oliver sont les musiciens les plus réputés avant que ce dernier n’engage Louis Armstrong. Oliver a transformé ce qui n’aurait pu n’être qu’un folklore en musique authentique. Les thèmes de tradition orale sont notés. Le premier disque de jazz est enregistré le 26 février 1917 par un orchestre de musiciens blancs: l’Original Dixieland Jazz Band.

Avant et pendant Duke Ellington
19 février ’06
11h00, Studio 1
Dans son étude « Plaisir d’Ellington », Alain Pailler a écrit ces mots définitifs: « L’oeuvre de Duke Ellington est aussi précieuse que celle de Shakespeare ou de Proust, de Stravinsky ou de Picasso ». Paroles essentielles qui concrétisent une œuvre majeure du siècle dernier au même titre que celles de Charles Ives ou de Bela Bartok. L’approche d’une telle personnalité permettra d’expliciter d’où il vient et dans quel contexte sonore son œuvre a été élaborée. Les grands orchestres de l’époque dite « swing » sont au premier plan, souvent dirigés par des maîtres de la carrure de Fletcher Henderson, Jimmie Lunceford ou Don Redman, Chick Webb ou Cab Calloway. Un éclairage plus conséquent doit être donné à Count Basie et Lionel Hampton, sans perdre de l’oreille les grands orchestres blancs, de Benny Goodman à Woody Herman. Après la Nouvelle Orléans, Chicago et surtout New York devinrent les capitales du jazz avant qu’il ne s’étende au monde entier.

Le be-bop et Charlie Parker
12 mars ’06
11h00, Studio 1
Vers 1944 à New York, de jeunes musiciens se réunissaient dans un club de Harlem, le Minton’s, la nuit après leur travail: Charlie Christian, Thelonius Monk et Kenny Clarke entre autres. Parallèlement, dans les boîtes de la 52ème Rue, de nos jours Swing Street, le jazz évoluait grâce à des nouveautés harmoniques d’une richesse encore insoupçonnée. Ce renouvellement du langage musical s’avérait indispensable à la pérennité du jazz. Charlie Parker et Dizzy Gillespie furent les figures emblématiques du be-bop. De nombreux musiciens s’affirmeront dans leur sillage: Fats Navarro, Miles Davis, J.J. Johnson, Sonny Stitt, Bud Powell ou John Lewis, futur leader du Modern Jazz Quartet. Les principales formations illustrant ce style furent évidemment celles du quintette de Charlie Parker et le grand orchestre de Dizzy Gillespie. Cependant, ces grands musiciens étaient humainement aux antipodes l’un de l’autre. Parker était un inquiet perpétuel, enclin à se laisser détruire par l’alcool et la drogue, tandis que Dizzy jouait le rôle d’un roi facétieux au masque d’amuseur, dissimulant sa profonde densité.

John Coltrane et l’état actuel du jazz
26 mars ’06
11h00, Studio 1
John Coltrane fut le dernier génie du jazz. Sans conteste, il fut le musicien le plus important depuis Parker. Abondance extrême du débit, longueur inhabituelle des soli, tessiture plus étendue que chez les autres ténors, il va encore poursuivre dans sa recherche passionnée en abordant le soprano. Il s’y exprime d’une manière incantatoire. Son influence demeure considérable chez les jeunes d’aujourd’hui, mais encore sur des solistes tels que Archie Shepp, Wayne Shorter ou Joe Henderson. Omniprésent dans la musique d’aujourd’hui, il s’impose en tant que maître absolu, dans un monde du jazz déboussolé par les expériences dérisoires du jazz rock ou de la fusion. Le jazz est une locomotive. Dès lors, certains organisateurs de festivals n’hésitent pas à engager des artistes qui n’ont aucun rapport avec le jazz. Son état actuel souffre beaucoup de ces interprétations fantaisistes, d’autant plus graves que le public ne s’y retrouve plus.
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