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Cérémonie des masques Bwaba, danse de Boni, Burkina Faso
Attention : tarif préférentiel pour les abonnés à notre lettre d’informations : Tarif A (gradins Sud) : 14€ au lieu de 20€ / Tarif B (gradins Nord) : 10,50€ au lieu de 14€. Modalités de réservation dans le détail de l’événement.

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Modalités d’achat des places à tarif préférentiel :
Sur place au musée de 10h à 17h45 et jusqu’à 20h30 le jeudi

Par téléphone au 01 56 61 71 72 du lundi au vendredi de 10h à 16h30
Lors du règlement des places aux caisses du musée, apporter en justificatif du privilège l’impression de la page de l’agenda d’Africultures mentionnant l’événement et le tarif réduit.
Le service des réservations du musée pourra donner toutes les précisions à ce sujet par téléphone. Ce tarif préférentiel est proposé dans la limite des places disponibles, et n’est pas disponible sur le site de la Fnac.




Le spectacle
1- Les Bwaba
Les Bwaba vivent au sud-ouest du Burkina Faso. Ils voisinent à l’est avec les Marka Dafing et à l’ouest avec les Bobo. Au sud-est de ce pays, vivent les ethnies regroupées sous le nom de « Gurunsi ». Le système politique des Bwaba est caractérisé par une absence de toute centralisation. En outre, la société est organisée en trois  » castes  » endogames (on ne peut se marier à l’extérieur de la caste à laquelle on appartient) : les cultivateurs, les forgerons et les griots qui remplissent chacune des tâches spécifiques au sein de la communauté.
Do, divinité centrale des croyances bwaba est également le nom donné à l’institution qui lie ceux-ci entre eux. Celle-ci assure, par sa présence en brousse, son pouvoir sur la pluie, ses moyens de coercition sur la communauté humaine, le maintien de l’équilibre entre le règne naturel et le règne humain. Elle veille au fonctionnement harmonieux des rapports sociaux, condition d’une vie communautaire paisible.
La divinité Do est représentée par un rhombe de fer conservé dans une céramique déposée en dehors du village et des champs, en lisière de brousse. Do est également incarné par des « masques de feuilles », appelé Bieni. Aucun musée ni collectionneur ne peuvent les acquérir, tant il sont sacrés, ni les conserver à cause de la nature de ses matériaux par essence éphémères.
D’autre part, moteur de la vie sociale et religieuse de la communauté villageoise, Do commande l’organisation de la société en classes d’âge et, à travers elles, l’intégration communautaire des différents groupes familiaux. L’institution du Do regroupe en classes d’âge tous les garçons et filles d’un même village pour les conduire, à travers l’initiation, à la connaissance des valeurs sociales de la communauté. Ces rites d’initiation marquent le passage de l’enfant dans le monde des adultes et concernent l’ensemble des tâches collectives que les initiés d’une promotion doivent accomplir, avant d’accéder au grade supérieur dans la hiérarchie de l’institution du Do. Ces initiations sont célébrées avec des « masques de feuilles » qui officient seulement entre mi-mars et les premières pluies, jamais durant l’hivernage. Ces masques sont les plus anciens et les plus rituels. Ils sont fabriqués en secret à l’extérieur des villages. Symbolisant la venue du Do, ils sortent également lors des funérailles, des initiations et des grandes fêtes rituelles de purification qui ont lieu avant l’hivernage.

2- Les masques bwaba
Les Bwaba, tout comme leurs voisins Bobo, utilisent des « masques de feuilles » recouvrant en totalité le corps du porteur du masque, qui n’est absolument pas reconnaissable. Ce masque Bieni qui incarne la divinité Do est confectionné chez les Bwaba de toutes régions.

Une autre divinité, Lanlé, est présente chez les Bwaba du sud représentée par des « masques de fibres » n’wimbe. La signification de ces masques concerne les mythes claniques et familiaux. Les « masques de fibres » représentent de nombreux animaux (hyène, antilope, phacochère, buffle sauvage, singe, crocodile, serpent, papillon, poisson, oiseau, hibou, insectes…) et quelques humains (le lépreux, le fou et la femme). Aux fibres qui les enveloppent, ils associent soit un masque facial en bois (l’arrière de la tête du danseur est alors dissimulé par des fibres nouées en bordure du masque et des trous de fixation sont prévus à cet effet), soit la forme dite « à lame », verticale ou horizontale. Certains motifs se retrouvent sur les scarifications que portent aussi bien les hommes que les femmes : telle la croix en forme de « X » tatouée au milieu du front. Tous ces motifs constituent le support d’un langage initiatique et symbolique sur Lanlé et évoquent l’histoire des clans accessible aux seuls initiés.
Les « masques de fibres » jouent également leur rôle lors des initiations. Ils participent aux cérémonies du renouveau ; enfin ils dansent les jours de marché. Les danses tant rituelles que profanes, sont aussi l’occasion de compétitions entre les clans, soit pour affirmer leur prestige, soit pour impressionner les jeunes filles.

3- La musique des masques de fibres
La danse de ces masques est accompagnée de musiques et ces musiques constituent une part importante de l’ensemble des musiques en vigueur de la société bwaba. L’ensemble des instruments qui accompagnent la danses des masques est constitué de plusieurs xylophones ciohun, de petits sifflets wini, de tambours d’aisselle doumbonou et de tambours cylindriques kinkinbo. Parmi eux, le xylophone ciohun revêt une part prédominante. Il accompagne les fêtes profanes et les rites saisonniers, comme la fête des moissons, célébrée lorsque tout le grain est rentré au village. L’apprentissage du xylophone, l’initiation à sa technique de jeu et à sa fabrication débutent généralement en bas âge. Le répertoire se transmet de père en fils ou entre membres d’une même famille. La musique du xylophone est réservée aux forgerons et aux griots.

4- Description du spectacle :
Aujourd’hui chez les Bwaba, les masques et les musiques qui les accompagnent ont conservé toute leur actualité. Chaque année, à la fin de la saison sèche, depuis les collines de Boni, à travers les champs de coton, les cours familiales et les cabarets du village, les sons grésillants des lames du xylophone vibrent, la frappe de la baguette sur la peau du tambour et les polyphonies des joueurs de sifflets se prolongent dans les villages voisins. Quand la danse se prépare, les cœurs gonflés de joie battent et s’impatientent. Portant les sonnailles à leurs poignets, les xylophonistes gagnent l’aire des jeux. En un clin d’œil, la grande esplanade s’emplit d’une foule remuante. L’immense cercle se forme dominé par une multitude de masques virevoltants. Le roulement des tambours, la mélodie des xylophones, l’entrelacs sonore des sifflets et le chant des initiés s’unissent en un concert multiple et capiteux. Les pieds battent le sol en cadence et le tournoiement des masques acrobates redouble le rythme des instruments. Lorsqu’ils dansent, chaque masque mime l’animal totémique qu’il représente. Ainsi, les masques à tête d’antilope (koba) vont se cabrer, piaffer et trépigner sur place en donnant de grands coups de cornes ; les masques papillons vont virevolter et se tapir un moment, comme s’ils s’étaient posés sur une fleur, puis repartir en tourbillonnant, à la manière de l’insecte. Le masque hibou symbolisant la fertilité, danse de loin en faisant trembler tout son corps et s’accroupit en déposant tout son costume sur le sol. Ce dernier protège le village contre les mauvais esprits, donne la santé au nouveau né et favorise le mariage entre les jeunes.
A travers cette somptueuse expression musicale et chorégraphique, se joue une étroite conjonction entre l’esthétique et les aspirations profondes d’une société.
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