Fiche Structure
Littérature / édition
Seuil
« Publier des ouvrages qui permettent de comprendre notre temps et d’imaginer ce que le monde doit devenir ». L’ambition des fondateurs du Seuil est, aujourd’hui, intacte et plus utile que jamais.
Statut : Société de droit privé
Genre : Edition
Adresse : 27 rue Jacob 75006 Paris
Pays concerné : France
Téléphone(s) : 01 40 46 50 50
Fax : 01 40 46 43 40
Site web : www.seuil.com

Français

Crée en 1935, sous le double signe de l’engagement intellectuel et du catholicisme, Le Seuil connaît son véritable essor à partir de 1945. Dès lors, Jean Bardet et Paul Flamand, les fondateurs, façonnent un catalogue ouvert à tous les secteurs de la création et du savoir. En 1979, Michel Chodkiewicz fait fructifier l’héritage des fondateurs et, à partir de 1989, Claude Cherki mène une politique de développement éditorial et commercial.

La fidélité à l’engagement des origines, au brassage des idées et l’attention à son époque, n’a jamais empêché le renouvellement de la maison. La dimension spirituelle s’est perpétuée avec les collections dirigées par Emmanuel Mounier, avec le travail de Paul-André Lesort, avec Teilhard de Chardin et au-delà du catholicisme. Dans les années 1960, Le Seuil prit part aux débats liés à l’aggiornamento de l’Eglise. Une réflexion sur la place sociale du religieux que poursuit Jean-Louis Schlegel.

Le secteur politique reflète les luttes et les contradictions du monde contemporain. Les combats contre la décolonisation, la volonté de saisir L’Histoire immédiate à partir des années 1960 (Jean Lacouture puis Jean-Claude Guillebaud), le soutien de la littérature dissidente d’Europe de l’Est (Soljenitsyne), Combats de Claude Durand ou encore L’épreuve des faits de Hervé Hamon et Patrick Rotman, marquent, jusqu’à la période récente, cette attention critique à l’actualité politique.

Ce que confirme l’investissement dans toutes les disciplines des sciences humaines. François Wahl a, entre autres, permis le succès de L’ordre philosophique (avec Paul Ricœur), du Champ freudien (Jacques Lacan)… Jacques Julliard et Michel Winock fondent L’Univers historique. Jean-Marc Lévy-Leblond reprend Science ouverte. Sans être exhaustif, évoquons La Couleur des idées (Jean-Luc Giribone), Liber (Pierre Bourdieu), La Librairie du XXe siècle (Maurice Ollender). Toutes rassemblent des auteurs majeurs, tel Edgar Morin, Roland Barthes, Hubert Reeves, Georges Duby, Gérard Genette, Pierre Bourdieu, John Rawls, Jean-Pierre Vernant, Alain Badiou… Sans parler des revues, Poétique, Actes de la recherche en sciences sociales, Pouvoirs, Le Genre Humain …

Jean Cayrol fut l’architecte initial du domaine littéraire avec sa collection Ecrire (1956). Les revues Tel Quel (Philippe Sollers) et Change (Jean-Pierre Faye) placent l’éditeur au cœur des débats d’avant-gardes. En 1959, un an après qu’Edouard Glissant soit distingué par le Renaudot, un premier Goncourt récompense André Schwartz-Bart. La série littéraire, le Cadre Rouge, est d’abord animée par François-Régis Bastide puis Jean-Marc Roberts. Elle est marquée par Didier Decoin, Patrick Grainville, Elie Wiesel, Eric Orsenna, Tahar Ben Jelloun, Andreï Makine… Depuis 1974, Fiction & Cie fondée par Denis Roche, repris en 2004 par Bernard Comment, mêle les genres avec Jacques Roubaud, Olivier Rolin, François Maspero, Alain Fleischer, Catherine Millet ou Thomas Pynchon.

Une forte lignée francophone singularise Le Seuil, avec Mouloud Feraoun, Mohammed Dib, Kateb Yacine, Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Anne Hébert, Jacques Godbout, puis Nelly Arcan, Amadou Kourouma ou Alain Mabanckou.

Très tôt la littérature étrangère (avec le Cadre vert) occupe au Seuil une place centrale, d’abord avec des œuvres venues d’Allemagne (Heinrich Böll, Günther Grass…). Un domaine, aujourd’hui animé par Anne Freyer-Mauthner, Annie Morvan et Martine Van Geertruyden, qui s’impose vite avec Gabriel Garcia Marquez, Italo Calvino, Carlo Emilio Gadda, John Updike, William Boyd, John Irving, John Michael Coetzee, José Saramago, Manuel Vazquez Montalban, Arturo Perez Reverte, Antonio Munos Molina, Elfried Jelinek…

Dans les années 1990, en même temps que son appareil de diffusion-distribution se renforce, le périmètre éditorial du Seuil s’élargit. Jacques Binsztok monte un département jeunesse et image. Le littéraire s’étend avec Verticales (Bernard Wallet) et L’Olivier (Olivier Cohen). Seuil Policiers, dirigé par Robert Pépin, publie Georges Pelecanos, Michael Connelly et Henning Mankell. Les essais s’enrichissent avec Les Empêcheurs de penser en rond (Philippe Pignarre) ou La République des Idées (Pierre Rosanvallon).


Innovateur dans l’édition de poche avec Microcosme (1951), Le Seuil a mené à partir de 1970, une politique active de développement de la série Points. Un essor qui suit les évolutions du catalogue. Il débute avec des collections de sciences humaines, d’essais et de documents. Puis Points Romans et, dans les années 1990, la jeunesse et le policier. Un nouvel élan s’amorce en 2005 sous l’impulsion d’Emmanuelle Vial avec une forte augmentation du nombre de titres et la création de cinq nouvelles collections.

En 2004, le Groupe Hervé De La Martinière rachète Le Seuil. Une phase de transition voit la réorganisation autour de quatre pôles, Littérature et documents, Sciences humaines (Monique Labrune), Images (Gabriela Kaufmann) et Poche (Emmanuelle Vial). Denis Jeambar est nommé Président et Directeur éditorial en octobre 2006.
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