Événements

Festival de l’Imaginaire 2006
10e édition

Français

A l’occasion du Festival « francofffonies ! », une majeure partie de la programmation sera consacrée à des manifestations en provenance de pays francophones dont São Tomé, l’Egypte, le Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie.

Voici le programme des manifestations en rapport avec l’Afrique.

Religions d’Afrique : ancêtres, divinités, génies et puissances
Mercredi 1er mars de 14 à 18h / Accès libre dans la limite des places disponibles.
Conférence avec l’EPHE (l’école pratique des hautes études)

Le service de la Formation continue de l’École Pratique des Hautes Etudes s’associe au Festival de l’Imaginaire et organise une conférence consacrée aux religions d’Afrique.
Cette conférence comportera 3 interventions :
* Odile Journet-Diallo (EPHE) : Présentation d’ensemble
* Mamadou Sada Ba (CNRS-EPHE) : La divination
* Eric Jolly (CNRS) : Constructions rituelles de l’espace et du temps (pays Dogon)
Elle sera suivie de la projection du film Le Dama d’Ambara : enchanter la mort de Jean Rouch et Germaine Dieterlen, (France, 1974, 62′, couleur).
Tous les cinq ans, la société des masques des Dogons de Sanga, au Mali, organise un grand Dama, levée de deuil pour chasser la « chose dangereuse » et où les anciens masques seront remplacés par les nouveaux. Cette cérémonie avait été observée et analysée par Marcel Griaule quarante ans auparavant. II s’agit ici du grand Dama de sept dignitaires dont Ambara Dolo, principal informateur de Marcel Griaule.
Le Dama dure trois jours pendant lesquels les nouveaux masques peints et ornés défilent et dansent pour enchanter les âmes des morts qui encombrent le village. En éclaireurs viennent les masques cavaliers peuls suivis des masques tourterelles. Puis survient le masque Azagay (le renard), qui conduit le défilé composé de masques aux noms assez évocateurs : masques marabouts, poules de rochers, jeunes filles peules, guérisseur, jumelle du renard, policier et maisons à étages.

Musique des Acholi, Watmon Amone et son groupe, Ouganda
Jeudi 2 mars à 20h30 Vendredi 3 mars à 20h30

L’Acholiland est situé dans la partie Nord de l’Ouganda, aux confins des immenses plaines désertiques du Soudan méridional.

Programme Spécial « Francofffonies »
du 16 mars au 9 avril 2006
Dans le cadre du partenariat avec « Francofffonies », le Festival de l’Imaginaire propose une programmation spéciale avec des formes spectaculaires inédites venant d’États et gouvernements membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (01F) : Sâo Tomé, Roumanie, Égypte, Viêt-Nam, Liban, Nouvelle-Calédonie, Vanuatu. L’Organisation internationale de la Francophonie est une institution fondée sur le partage d’une langue et de valeurs communes. Elle compte, depuis son Xe Sommet à Ouagadougou, 49 États et gouvernements membres, 4 associés et 10 observateurs.

Tchiloli ou La Tragédie du Marquis de Mantoue et de l’Empereur Charlemagne, Sâo Tomé
Spectacle en portugais ancien surtitré en français
Vendredi 17 mars à 20h30 Samedi 18 mars à 20h30 Lundi 20 mars à 20h30 Mardi 21 mars à 20h30 à la Maison des cultures du monde
Jeudi 16 mars au Salon du livre.
Vendredi 24 mar à Anvers.

Sâo Tomé, une petite île baignant dans les eaux du Golfe de Guinée à 200 km au large du Gabon, appartient à l’archipel de Sâo Tomé et Principe, portugais depuis le xive siècle jusqu’à son indépendance en 1975.
Masqués de blanc, des personnages dansants, sautillants, sortent de la forêt et s’avancent en file vers la clairière. Ils portent des fracs, des gants, des cannes à pommeau, des épées de bois, des capes de velours, des bas noirs, des mantilles, des couronnes dorées au papier de chocolat, des bicornes. Ils s’expriment en portugais ancien, la langue de Baltasar Dias, dramaturge de Madère au xvie siècle, qui créa à partir de fables populaires issues de la litteratura de Corde/ « La tragédie du marquis de Mantoue et de l’Empereur Charlemagne ». Des tirades en portugais moderne se mêlent au texte original.
Depuis quatre siècles, cette unique pièce du répertoire de tchiloli est jouée une fois l’an, le jour de la fête du saint local. Le récit est simple : Carlotto, fils de Charlemagne, devient meurtrier par amour et tue le neveu du marquis de Mantoue. Les Mantoue réclament justice et finissent par l’obtenir de Charlemagne qui, déchiré, ordonne pourtant la mise à mort du prince. Le procès se déroule avec les tracasseries et les emphases d’une cérémonie médiévale ou d’un procès moderne.
Ce théâtre musical et dansé pourrait ne constituer qu’une trace de la culture du colonisateur, et pourtant le tchiloli est beaucoup plus ! Un décodage du texte écrit montre que Charlemagne incarne le roi et le gouvernement du Portugal, tandis que Carlotto n’est autre que le tyrannique potentat local, gouverneur portugais de l’île. Enfin, les gens de la famille Mantoue représentent les grandes familles métisses de Sâo Tomé.
La chorégraphie, inscrite dans un espace rituel, oriente l’oeuvre vers une autre lecture : celle d’une cérémonie de funérailles occultée par une représentation brillante et carnavalesque, tournant en dérision le modèle occidental. Les masques blancs signalent la présence des esprits des morts. Les miroirs placés sur les coiffures protègent les corps des influences néfastes. Avant même que la pièce ne commence, du vin de palme est versé sur le sol, afin d’abreuver les ancêtres.
L’ensemble musical reproduit une fanfare portugaise en utilisant des instruments africains (tambours, flûtes et hochets). Plus qu’un fragment d’archéologie du théâtre, le tchiloli apparaît comme une tentative de subversion d’une grande finesse en même temps qu’une réappropriation constante des mythes africains. On a affaire ici à un exemple intelligent de détournement d’une culture.
F.G. in L’Atlas de l’Imaginaire, Maison des Cultures du Monde / Favre, 1996.

Chirine AI Ansari conte les Mille et une Nuits, Egypte
Contes en français : Dimanche 26 mars à 17h Lundi 27 mars à 20h30 Mardi 28 mars à 20h30 à la maison des cultures du monde

Contes en arabe: Mercredi 29 mars à 20h30
institut du monde arabe

Tournée :
Mercredi 22 mars à 16h, Salon du Livre.
Vendredi 24 mars, Vitré, Centre culturel Jaques Duhamel.
Samedi 25 mars, Rennes, la Péniche spectacle.
Mardi 4 et mercredi 5 avril, Bordeaux.

Chirine AI Ansari l’Egyptienne porte le nom de princesses nostalgiques. Et pourtant la force qui se dégage de sa parole de conteuse devient musique, vent de tempête, houle, fracas de rochers se brisant sur les seuils de grottes magiques où les djinns cornus aux yeux de diamants se précipitent pour l’emporter au centre de la terre ou au creux du lit d’un amant royal. D’un geste, un haussement d’épaules, un regard en arrière au-delà de sa volumineuse chevelure brune, elle fait cesser tous les débordements et reprend d’une voix calme le cours de son histoire.
Elle conte depuis plus de dix ans déjà et ne se lasse pas du thème prodigieux qui berça son enfance : les Mille et Une Nuits. Ces histoires dont elle connaît parfaitement les détours, les secrets des tiroirs, les rebondissements oniriques, elle se plaît à les ciseler à la manière d’un orfèvre. La matière travaillée par son imagination, par sa bouche, par son corps – car elle danse les légendes et les fables – devient un bijou stupéfiant qui réserve des surprises. Le sultan Shahriyar peut se trouver dans la rue Champollion au Caire et lire son journal en sirotant un café. Badreddin aurait quitté Damas et le souk Hamidieh pour traverser l’Anatolie dans une voiture de louage à la recherche d’une passante.
Chirine rebondit sur des mots (arabes et français) vieux comme les siècles et qui font rêver ceux qui ont encore à parcourir le fil de leurs rêves, elle bat des ailes en ouvrant sa mémoire de chrysalide, sa petite porte secrète vers la lumière du bonheur.
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