Fiche Film
Cinéma/TV Histoire/société
LONG Métrage | 2006
J’en ai vu des étoiles (Choft Ennoujoum fil Quaïla | Noujoum f’il kayla)
Titre original : Choft Ennoujoum Fil Kaïla | Noujoum f’il kayla
Date de sortie en France : 11/11/2006
Pays concerné : Tunisie
Durée : 78 minutes
Genre : historique
Type : documentaire

Français

Feuilletant les pages jaunies d’un prestigieux album, CHOFT ENNOUJOUM FIL QUAÏLA retrace de manière chronologique l’épopée de la boxe en Tunisie du début du siècle dernier à nos jours. D’une décennie à l’autre, la figure du boxeur est perçue comme l’emblème de l’esprit d’une époque : de Hassen El Karrèche, le vendeur d’abats à la force mythologique, en passant par le champion du monde israélite Young Pérez, qui a marqué des générations entières ou des grandes stars comme Sadok Bahri, Hédi Tijani, Bill Joe, Rezgui Ben Salah, Omrane Sadok, Tahar Belhassen, jusqu’au champion actuel Walid Smichet, installé à Montréal, ce documentaire brosse une série de portraits empreints d’humanité. A travers la diversité des parcours, sont ressuscitées l’âme profonde et la détermination bon enfant, qui firent les heures de gloire de la boxe tunisienne.


Conception, production et réalisation : Hichem Ben Ammar
Montage : Inès Chérif
Prise de vues : Rabii Messaoudi, Lotfi Chammam, Walid Mattar, Taïeb Ben Brahim, Elodie Colomar, Anne Closset
Prise de son : Yassine Meliani, Wassim Mestiri
Bruitage : Salah Chargui
Mixage : Julien Hecker
Conformation : Moez Ben Hassine
Etalonnage : Herbert Posch
Assistant à la réalisation : Rafik Abdessaïed
Assistant de production : Talel Amri
Documentation : Farouk Chtioui
Traduction : Leïla Elgaaïed, Rodney WJ Collins, Paul Cant
Version originale : Arabe, français, anglais (sous-titres en français) Durée : 78 mn – Support : DVCAM

Tourné à Tunis, Marseille et Paris

Produit avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine


LES INTERVENANTS (PAR ORDRE ALPHABETIQUE)

Nourredine Adala : arbitre international, juge principal de la rencontre du siècle entre Mohammed Ali Clay et Georges Foreman, à Kinshassa.

Tahar Belhassen : champion du monde militaire en 1961 et boxeur professionnel en France jusqu’en 1974.

Mohammed Ben Mohammed : boxeur professionnel en France dans les années soixante.

Madame Agrebi épouse de Omrane Sadok : boxeur professionnel en France dans les années soixante.

Rezgui Ben Salah : boxeur amateur et entraîneur de l’équipe nationale de Tunisie jusqu’en 1968.

Hammadi Bouchakour: premier arbitre tunisien musulman sous le protectorat français et arbitre international à l’indépendance.

Mustapha Chaabani dit, Tarzan : boxeur de quartier dans les années cinquante, cordonnier de son état.

Jacques Chiche : boxeur amateur à Tunis dans les années cinquante, devient entraîneur à Paris où il dirige toujours une salle de boxe.

Farouk Chtioui dit, Farouk Dahmani : boxeur cherchant fortune en France, dans les années soixante-dix.
Joseph Cohen-Tanugi, dit Bill Joe, le tunisien : boxeur professionnel en France dans les années cinquante.

Mahmoud El Karrèche : boucher de son état, ancien boxeur amateur, neveu de Hassen El Karrèche, premier boxeur tunisien musulman.

Moez Fhima : champion de Tunisie amateur en 2002 – 2003 (poids moyen), actuellement boxeur professionnel en France.

Hassen Gasroun : boxeur de quartier dans les années cinquante (décédé juste après le tournage).

Joane Gauthier: Psychologue de profession, gérante de la carrière canadienne du champion de Tunisie Walid Smichet.

Abdelkarim Hammou dit, Abdelkarim El Bhim : champion maghrébin dans les années cinquante et boxeur professionnel en France à la même période.

Chahid Jaouadi : champion de Tunisie amateur en 2005 (poids mi-lourd).

Gaetan Micaleff : maltais de Tunis, devient un célèbre entraîneur en France où il exerce encore.

Mohammed Sakouhi : boxeur amateur (poids mi-lourd), exclu de compétition pour faute grave.

Walid Smichet : cinq fois champion de Tunisie amateur (poids moyen), actuellement boxeur professionnel au Canada où il se prépare à décrocher des titres mondiaux.

Hammadi Zarras : boxeur de quartier dans les années cinquante, a fréquenté les milieux interlopes.

Un hommage aux boxeurs que nous avons rencontrés et dont l’interview ne figure pas dans ce documentaire : Mehdi Amdouni, Mounir Ayari, Taoufik Balbouli, Issam Barhoumi, Habib Belarbi dit Habib El Mouche, Simon Bellaïche, Mohammed Ben Kheder, Abdessallam Ben Sabeur, Ezzedine Ben Yaacoub, Béchir Bondka, Hédi Ben Sgaïer Belkir dit Zalabini, Félix Brami, Walid Dhahbi, Aymen Doraï, Mohammed Dridi, Ezzedine El Karoui, Nouri El Ouni, Sadok Gharbi, Rezgui Guizani, Taher Guizani, Mongi Hédhili, Fathi Kmichek, Chedly Louati, Mouldi Manaï, Imed Mathlouthi, Mohammed Mejri, Fathi Missaoui, Ayoub Nefzi, Mohammed Nefzi, Néjib Saddam, Abdelhamid Sahnoun, Younès Sdiri, Naceur Saïdi, Tahar Tarhouni, Faïçal Yaacoubi, Wided Younsi.

REPERES CHRONOLOGIQUES
Traditionnellement, le « grèche » qui désigne la lutte gréco-romaine, était plus un jeu qu’un sport. Sans appliquer de véritables règles, les lutteurs se mêlaient aux spectateurs qui se trouvaient au même niveau que les protagonistes des matches, les enserrant, formant un cercle compact autour d’eux. L’introduction de la boxe a apporté de nouvelles approches et attitudes. Art de l’esquive par excellence, la boxe est plus un face à face qu’un corps à corps fusionnel. Elle se joue dans un espace carré et non plus circulaire, nettement séparé du public. La scène domine le spectateur. Le boxeur qui se distingue désormais de la masse, fait l’objet de nouvelles projections. Ce n’est plus nécessairement la force qui fait le vainqueur mais la technique, le style et l’apprentissage de règles strictes. Ainsi comprise, la boxe constitue l’assimilation de nouvelles règles du jeu social. L’émergence, dans les années 1910, du premier boxeur tunisien et musulman Hassen El Karrèche, correspond à l’éveil d’une conscience nationale et au début d’une action organisée, pour affronter le pouvoir colonial. L’essor de la boxe, dans les années vingt, était dû à l’engouement de la communauté juive de Tunis pour le noble art qui s’est traduit par la victoire de Young Pérez au championnat du monde (poids coq), en 1931. L’arrivée en Tunisie des troupes alliées a, dès 1942, donné, une grande impulsion à ce sport qui a connu son âge d’or entre 1945 et 1955. Ce fut l’époque des Bahri, Tijani, Mahouachi, Bouchiba, durant laquelle la Tunisie devint un véritable vivier de boxeurs de différentes confessions et cultures. Ce sport représentait une forme d’ascension sociale pour des bagarreurs de quartiers ainsi qu’une soupape pour maintenir une certaine cohésion dans une société multi-ethnique. Les discriminations sociales n’en avaient pas moins leur importance, reflétant le contexte de l’époque. Les boxeurs musulmans qui venaient de milieux encore plus pauvres que les boxeurs, juifs, maltais, espagnols, italiens ou français devaient en effet s’imposer par des victoires écrasantes car les victoires aux points leur étaient très rarement accordées. Très vite, le boxeur musulman est devenu le porte-étendard du mouvement national, une sorte de héros. Après l’indépendance du pays, on assiste au départ des boxeurs et managers français et juifs mais aussi à l’exil volontaire des meilleurs boxeurs musulmans qui vont tenter leur chance en France et dans le monde. En 1960, le choix politique d’abandonner le professionnalisme a accéléré le déclin de l’activité pugilistique qui a reçu le coup de grâce, le 2 février 1974, avec la mémorable défaite du dernier champion professionnel digne de ce nom : Tahar Belhassen. Désormais, la boxe n’enregistre plus des scores aussi glorieux que par le passé et les jeunes boxeurs savent qu’ils ne pourront pas progresser dans cette discipline en tant que professionnels, à moins de partir pour développer leur potentiel et leur talent.

English

And I saw stars
Direction: Hichem BEN AMMAR – Screenplay: Hichem BEN AMMAR – Year of roduction : 2006
Photo/Cinematography: Rabii MESSAOUDI, Lotfi CHAMMAM, Walid MATTAR, Taïeb BEN BRAHIM, Elodie COLOMAR, Anne CLOSSET. Montage/Editing: Inès CHERIF
Son/Sound: Yassine MELIANI, Wassim MESTIRI – Durée : 1h 18 min
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