Le blues du désert n’a rien d’une musique inoffensive.

En fait, ce style de plus en plus populaire est même étroitement lié à la rébellion touareg, à tel point qu’il a été interdit d’écoute par le gouvernement malien pendant les années 1990. C’est dire s’il est emblématique de l’insurrection des hommes bleus !

On ne sera donc pas particulièrement étonné de découvrir que Terakaft aime se présenter comme un groupe de rock. Et même si ce rock-là ne colle pas forcément tout à fait à l’idée que l’on s’en fait sous nos latitudes, il est indéniable qu’il est habité de l’esprit adéquat pour justifier cette étiquette néanmoins réductrice (car il ne faudrait pas oublier la trame traditionnelle sur laquelle viennent se greffer les riffs de guitares).
Des guitaristes, d’ailleurs, Terakaft n’en compte pas moins de quatre : Kedou Ag Ossad, Diara (alias Liya Ag Ablil), Sanou Ag Ahmed et Rhissa Ag Ogham. Pas vraiment des inconnus puisque les deux premiers étaient impliqués dans les débuts de Tinariwen, et que Kedou jouit, au Mali, d’un véritable statut de star. Non seulement pour son talent musical mais également parce qu’il est l’homme que l’on connaît pour être allé au front, sa guitare sur le dos et un fusil à la main.

Si les membres de Terakaft parlent aussi ouvertement de leurs liens avec Tinariwen, nous aurions tort de nous gêner pour en faire autant. Et c’est précisément ce qui nous permet d’affirmer clairement que ceux qui aiment l’un adoreront l’autre.