La BD au Burkina Faso : introduction

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Les premiers essais datent de 1980, avec le quotidien privé L’observateur qui publie quelques dessins d’Anatole Kiba et Raya Sawadogo. Par la suite, Raya Sawadogo publiera la série des Yirmaoga sous forme de petits livrets, écrits en français populaire et relatant les mésaventures en ville d’un paysan. Ces récits comiques étaient faciles à lire et permettaient de critiquer la vie quotidienne des citoyens sans faire référence à la politique : prostitution, maraboutage, conditions sanitaires, etc. Ils eurent beaucoup de succès. Par la suite, Yirmaoga se fait le témoin de situations difficiles nées de nouvelles mesures politiques. Yirmaoga est probablement resté le personnage de BD le plus populaire du pays grâce à son rôle de dédramatisation sociale. En 2001, sortait l’un des rares albums publiés par un éditeur : Wambi de Joël Salo, chez Hamaria. Puis, à partir de 2000, sort Kouka, une revue éditée annuellement. Sur un scénario de Noraogo Sawadogo, on y trouve Anatole Kiba, Diane Myriam Ouedrago mais également une des figures marquantes locales, Timpous. Auteur de plusieurs BD pour des ONG, celui-ci est également présent dans différents recueils collectifs en Europe : Matite africane et Africa comics 2005-2006. En 2005, Timpousfut également sollicité pour dessiner un album de caricatures, Les douze stars du Faso foot. En 2006, sortait Senghor cent ans : la BD burkinabé célèbre le poète- président, album collectif noir et blanc qui rendait hommage à Senghor. On pouvait y découvrir le travail de Timpouss, Joël Salo, Elisée Sara (auteur de Walib, un mini-album) et Zoumabé Sylvestre Kwene, sélectionné pour le concours « Vue d’Afrique«  à Angoulême en 2006 et présent dans Africa comics 2005-2006. Le dernier album publié dans le pays est celui de Nabaloum en 2007 : Le réveil du masque albinos. Mais le fait marquant reste le journal du jeudi, revue humoristique créée en 1991. Tiré à 15 000 exemplaires, il est distribué dans plusieurs pays africains et présent sur internet. Le Franco-burkinabé Damien Glez en est l’un des piliers. De 2001 à 2007, Le journal du jeudi publie des hors séries annuels regroupant les meilleurs dessins et les meilleures planches du journal. Le dernier tome est l’œuvre de Hamidou Zoétaba, président de l’Association des jeunes artistes de Burkina. Le monde du 9ème art reste cependant assez démuni, face à la frilosité des éditeurs même si le journal gouvernemental Sidwaya édite un supplément BD. Beaucoup d’auteurs se laissent aller au découragement. Seul Joël Salo arrive à faire carrière et à vivre de son travail. Son recueil de dessins satiriques, Reflets du monde, est un événement marquant dans le domaine.

///Article N° : 10250

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