La migration des footballeurs africains en Europe

Toute une histoire !

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Un état des lieux nécessaire quand sonnent les trompettes de l’actualité ! Surtout que le football est sans doute, comme dans de nombreux pays, le sport le plus populaire de France. Chaque match du championnat ou de l’équipe nationale est regardé et commenté par des millions de téléspectateurs. Une grande partie des joueurs qui composent ces équipes est originaire d’Afrique. La France à ce niveau-là, ne se différencie pas des autres pays européens, qui, tous comptent une grosse communauté de joueurs du Sud dans leurs championnats respectifs.

Les joueurs originaires du continent contribuent depuis longtemps au rayonnement des équipes régionales ou nationales françaises. Leur forte présence entraîne deux types de réaction. La première, raciste, consiste à dire qu’il y a peut-être trop d’étrangers dans le championnat de France ou, pire, en équipe de France et que c’est au détriment de l’éclosion de talents nationaux. Plusieurs personnalités nationales ont même émis des doutes sur la nationalité de certains internationaux français (Jean Marie Le Pen). D’autres ont exprimé leur gène de voir  » trop de noirs en équipe de France  » (Georges Frêche ou Alain Finkielkraut). Ces réflexions ne font que témoigner ouvertement du sentiment de beaucoup en privé (1). Comme le précise Pap Ndiaye  » L’invasion noire  » dans le football à laquelle on fait implicitement allusion témoigne d’une inquiétude soupçonneuse à l’égard des minorités visibles, comme si celles-ci devaient éternellement prouver qu’elles sont bien françaises (2) ». 
Certains, au nom d’une morale sortie d’un autre temps, se montrent très directifs :  » Oui, on aimerait que Zinédine Zidane, qui ne cache pas sa tendresse pour l’Algérie de ses racines, se dise clairement c’est-à-dire uniquement français (3) ».
Les choses sont même allées plus loin, ave le déploiement d’une barrière lors d’un match international en 2007, sommant les joueurs noirs de l’équipe de France de retourner en Afrique.
À l’inverse, on entend également certains commentaires estimant que la France (et l’Europe, par la même occasion)  » pille  » les talents sportifs de l’Afrique, ce qui empêcherait les équipes nationales africaines de remporter des trophées. Le sujet est sensible. Le Football, c’est deux millions de licenciés en France, vingt millions de téléspectateurs et 150 000 spectateurs à chaque journée de championnat qui se déplacent et paient leur place. Mais on ne peut aborder la question de la migration des footballeurs africains vers la France sans évoquer l’histoire de l’ensemble des footballeurs étrangers dans ce pays.
Un phénomène historique dès l’origine
Depuis la libération jusqu’en 1997, Marc Barreaud estime le nombre de ces joueurs dans le championnat de France à environ 2 500 (4). Leur présence date des débuts du football professionnel en France, dès 1932, avec des périodes très différentes selon la législation en vigueur.
Lors de la première saison professionnelle de l’histoire du football français, en 1932-33, la première division compte 113 étrangers sur un total de 387 joueurs, soit 29,2 %. On monte même à 35 % en 1933-34. Leur nombre est ensuite limité à trois puis à deux sur le terrain dès 1938. Mais malgré ces restrictions, les clubs de D1 conservent en moyenne plus de cinq joueurs étrangers dans leurs effectifs jusqu’à la guerre.
Il s’agit là d’un phénomène historique très net : le championnat de France est largement ouvert aux étrangers dès son origine. On compte 386 joueurs étrangers jouant en France entre 1932 et 1939 ! La nationalité la plus représentée est évidemment l’Autriche (5) avec 88 joueurs puis la Grande Bretagne (80 joueurs), la Hongrie (59 joueurs) et la Tchécoslovaquie (34 joueurs), les trois plus belles nations du football européen de l’époque, juste avant que la seconde guerre mondiale ne vienne mettre fin à tout ça.
Les joueurs allemands n’étaient qu’au nombre de 15, car la fédération allemande bloqua plusieurs transferts vers la France dès 1932. Comme le précisent Alfred Wahl et Pierre Lanfranchi, bien des clubs européens furent  » pillés  » par leurs homologues français. En particulier les 5 clubs viennois qui virent partir 27 internationaux A et 6 internationaux B mais aussi les Hongrois, tous attirés par des salaires supérieurs et des dessous-de-table (déjà !) proposés par les clubs français. Pour ce qui est de l’Afrique, le championnat de France a accueilli 2 joueurs égyptiens (Gumet et Rafaat) et environ une quinzaine de joueurs originaires d’Afrique du Nord considérés comme français même s’il n’en avait pas la nationalité (6). Des joueurs originaires d’Afrique noire devaient sans doute déjà fouler les pelouses hexagonales mais ils sont quasiment impossibles à identifier sur le papier car non reconnus comme étrangers (7). Il est d’ailleurs difficile de savoir quel fut le premier africain ou même le premier noir à jouer en France (8).
En France, l’accueil du public était enthousiaste. À l’époque où la CGT réclamait avec force le retour des mineurs étrangers dans leur pays d’origine (en particulier les Polonais) afin de donner du travail aux Français, nul ne réclamait le départ des footballeurs étrangers.
Durant l’occupation (9), la régionalisation des équipes et l’abandon du professionnalisme font baisser le nombre d’étrangers. Après la guerre, de 1945 à 1955, le nombre des joueurs étrangers par club de D1 passe progressivement d’une moyenne de 1 à 3,45 (10). Paul Nicolas, président du Groupement (11) ferme les portes du championnat aux joueurs étrangers le 27 avril 1955. Ceux déjà sous contrat peuvent rester mais aucun joueur étranger ne peut être recruté. Ils ne seront plus que 16 en D1 en 1960. Le but de Nicolas est de favoriser la formation au sein des clubs.
Entre 1961 et 1963, les clubs peuvent recruter un joueur étranger, mais la frontière est ensuite de nouveau fermée jusqu’en 1966. De nombreux joueurs africains profitent de la période de fermeture du marché étranger pour faire leur entrée en D1. Ces footballeurs africains et les clubs jouent en effet sur la  » double – nationalité  » des joueurs, tous nés sous autorité française, empire colonial oblige. Le Camerounais Eugène Njo-Léa fut même l’un des fondateurs  » historiques  » de l’UNFP (Union National des Footballeurs Professionnels), le syndicat des joueurs créé en 1961. Plusieurs vedettes africaines jouaient en France. Ce fut le cas du Malien Salif Keita, qui pour aller démarrer une brillante carrière à Saint Étienne, prit un avion quasi clandestinement au Liberia puis un taxi depuis l’aéroport d’Orly jusqu’à sa destination finale (12), mais aussi du Camerounais Jean Pierre Tokoto.
Ce choix de la France qui semble représenter un espace d’accueil unique pour les footballeurs africains ne fut pas suivi par tous. Par exemple, les autorités gouvernementales et la fédération anglaise ont pris à cette époque une direction radicalement différente en matière d’immigration de ressortissants des ex-colonies. Les différentes lois d’immigration britanniques favorisaient soit les citoyens canadiens, australiens, sud-africains, et de Nouvelle-Zélande du « vieux Commonwealth » (Commonwealth Immigrants Act de 1962), soit une attraction de personnes qualifiées (Commonwealth Immigrants Act de 1971). Ce filtrage des entrées institué pour endiguer  » l’immigration de couleur  » réduisait les chances des Africains de jouer pour un club anglais.  » L’une des conséquences de ces mesures sera peut-être le faible intérêt de la population africaine immigrée pour une reconnaissance sociale à partir d’une carrière de footballeur. Les générations de Nigérians et de Ghanéens qui auraient été susceptibles d’embrasser la pratique la plus appréciée et la plus suivie dans les pays africains se tournent davantage vers une réussite sociale marquée par la poursuite des études, et l’obtention de diplômes universitaires (13) ». 
En France, le marché rouvre à partir de 1966, où le nombre de joueurs étrangers par club est d’abord limité à deux, puis à trois. Enfin,  » l’arrêt Bosman  » modifie la donne en créant un marché européen ouvert à partir de la saison 1996-1997 (14). Ce ne sont plus les joueurs étrangers qui sont limités à trois par club mais plutôt le nombre de joueurs extra-communautaires. Cette nouvelle réglementation a deux conséquences directes pour le championnat de France : elle lui est en premier lieu néfaste lui faisant perdre nombre de ses meilleurs joueurs qui vont vendre leurs talents dans des clubs plus riches sur le plan européen. L’autre conséquence est que le nombre de joueurs africains recrutés par les clubs français augmente de façon importante.
D’après une étude menée en 2004 par Afrique football, l’élite européenne (soit tous les clubs de ligue 1 des 52 pays européens de l’UEFA) comptait 647 footballeurs africains (15) dans l’ensemble des effectifs. Les Nigérians sont les plus représentés avec 105 footballeurs, suivis des Camerounais (84 joueurs), des Ivoiriens, des Sénégalais (58 joueurs), et des Ghanéens (52 joueurs).  » Le pays qui accueille le plus de footballeurs du continent est la France (avec 130 joueurs), suivis de la Belgique (80 joueurs), de l’Angleterre (37 joueurs), de la Turquie (35 joueurs) et des Pays-Bas (31 joueurs). Les deux clubs européens où l’on retrouve le plus de ressortissants africains sont Beveren en Belgique (avec 14 joueurs, dont 13 Ivoiriens) ex aequo avec le RC Lens (16) ».
En 2009, ils sont probablement bien plus nombreux. Il s’agit également d’un phénomène mondial puisqu’on estime à environ 3000, le nombre d’Africains jouant en dehors de leur continent d’origine.
Si le football français est victime de  » l’arrêt Bosman « , ce n’est certainement pas du fait de l’afflux de joueurs africains. En vérité, le nombre de joueurs français partant à l’étranger a explosé depuis 1996. De 1902 à 1995, leur nombre était de 92 (dont 16 depuis 1994 au moment où la fin de la limite à 3 joueurs par club était déjà annoncée). La France n’était pas, alors, considérée comme une nation exportatrice de ses joueurs de football. Jusqu’en 1993, le journal L’équipe publiait tous les samedis un petit encart intitulé Nouvelles des Français de l’étranger, retraçant l’actualité des footballeurs expatriés. Aujourd’hui, quatre pages entières n’y suffiraient pas….
En 2008-2009, il y avait 95 joueurs français expatriés en Angleterre, Espagne, Allemagne et Italie (nonobstant les autres pays d’Europe). Ils étaient 96 la saison précédente, 94 en 2004-2005, 75 en 2001-2002, 62 en 1998-1999, 36 en 1996-1997… Il s’agit là d’une véritable hémorragie, en particulier pour les centres de formation des clubs qui voient leurs meilleurs jeunes partir alors qu’ils les ont formés et n’ont pu les faire jouer que quelques matchs (17). L’afflux de joueurs africains est donc une conséquence de ces départs. Il s’agit d’ailleurs d’une conséquence heureuse pour les clubs acheteurs. Sans cet apport bienvenu, les clubs de football français auraient encore plus de mal à exister sur la scène internationale (18). Cela ne concerne d’ailleurs pas que la France, la Belgique a également bien du mal à surmonter l’effet Bosman du fait de son assise financière limitée.
Certains clubs ont trouvé une solution pour pouvoir se maintenir dans l’élite du football national. C’est le cas de Beveren qui a décidé de devenir une sorte de  » club d’application  » d’un centre de formation basé en Côte d’Ivoire (L’académie Jean Marc Guillou). De fait, l’équipe est composée à 90 % de jeunes joueurs ivoiriens. De cette façon, tout le monde y gagne : le club de Beveren peut se maintenir en première division sans trop de problèmes et ces jeunes joueurs africains peuvent se former aux joutes européennes et se montrer auprès de clubs plus huppés (19). Depuis le début de l’expérience en 2002, plusieurs de ces joueurs ont pu trouver des contrats plus avantageux par la suite. S’il s’agit d’un cas emblématique assez rare, le constat est tout de même général en France et dans tous les autres pays européens qui ne peuvent rivaliser avec les quatre géants que sont l’Angleterre, l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie.
Bien des joueurs considérés comme africains, donc étrangers, sont nés en France ou y vivent depuis très longtemps…. En 2008, suite à une question du sénateur Yannick Bodin, le ministre des Sports répondait « …trente-deux clubs professionnels possèdent un centre de formation, pour un effectif global de 1 768 jeunes joueurs ; cent dix-huit joueurs sont de nationalité étrangère, soixante-cinq d’entre eux étant des  » étrangers nés en France  » et cinquante-trois, n’étant pas nés en France (20) ». Une bonne partie de ces joueurs africains est donc installée depuis très longtemps sur le sol national, voire même depuis leur naissance (il faudrait d’ailleurs rajouter les binationaux non comptabilisés dans les centres de formation mais éligibles à une sélection africaine). Il ne s’agit pas là, d’un phénomène migratoire, mais plutôt de jeunes ayant gardé la nationalité de leurs parents. Le Tchadien Japhet N’Doram, mythique joueur du FC Nantes des années 90, l’avait parfaitement résumé à son époque :  » Je suis un joueur français de nationalité tchadienne « .
L’équipe de France et les joueurs d’origine étrangère
Dans la première équipe de France du début du siècle, Charles Wilkes venait des îles anglo-normandes. Maurice Vandendriessche joua deux fois avec la France, puis par la suite, opta pour la Belgique pour laquelle, entre autre, il joua plusieurs fois contre la France sous pseudonyme. André Gindrat, en 1912, était franco-suisse. Victor Sergent (en 1913) était né en Angleterre, pays où il a longtemps joué. René Petit (en 1920) était franco-espagnol. La fédération espagnole s’opposa à sa sélection en équipe de France sous peine de disqualification ce qui limita sa carrière internationale à deux petites sélections. Par la suite, Édouard Crut, premier grand buteur (8 sélections et 7 buts de 1924 à 1927) n’était français que de naissance, ayant toujours vécu en Suisse. Aux débuts du professionnalisme, Alfred Aston, l’une des vedettes de l’équipe nationale, était de père anglais, Julien Darui, premier grand gardien français (les portiers précédents étaient catastrophiques), était né au Luxembourg de parents portugais et italien. On pourrait multiplier les exemples à l’infini.
Les doutes sur la nationalité de certains joueurs de football représentant la France ne datent pas d’hier. Dès les années 30, bien des observateurs disaient la même chose. La différence est qu’à l’époque, c’était justifié !
L’invasion footbalistique autrichienne de 1936 – 1939 eut bien sûr des conséquences sur l’équipe de France. Si l’on prend les joueurs autrichiens, 6 d’entre eux (Rudolph Hiden, Heinrich Hiltl, Auguste Jordan, Andréas Matthäus Walter Presch (devenu Walter Presch) et Franz Pleyer (devenu François), déjà internationaux dans leur pays d’origine, furent naturalisés et jouèrent pour l’équipe de France. D’autres joueurs, notamment hongrois et yougoslaves changeront de nom avec leur sélection. La démarche de ces joueurs, qui fuyaient le fascisme et la guerre, n’est évidemment pas critiquable puisque les règlements de l’époque le permettaient (21). On pouvait en effet, jouer dans plusieurs équipes nationales successivement en fonction de ses nationalités (22).
On peut cependant, évoquer à leur égard des naturalisations de complaisance.
Les naturalisations de complaisance furent également ce qui caractérise l’époque des « oriundi », nom donné aux joueurs sud-américains aux ascendances françaises (souvent basques), plus ou moins directes, auxquels la France (mais aussi l’Italie et l’Espagne) fit appel dans ses clubs et dans la sélection, après leur avoir facilité leur naturalisation.
Dans les années 30, en raison de son prestige (championne Olympique 1924 et 1928, vainqueur de la Coupe du Monde 1930), l’Uruguay était parcouru par des recruteurs de clubs français à la recherche de l’oiseau rare. Ce fut le cas de Pedro Duhart (6 sélections avec la France en 35) et d’Hector Cazenave (6 sélections de 37 à 38). Coté argentin, Miguel-Angel Lauri (1 sélection avec la France en 37) fit de même. Ces trois joueurs passèrent quelques saisons en France puis repartirent en Amérique du Sud la guerre venue !
À la fin des années cinquante, en raison de l’interdiction des joueurs étrangers dans le championnat français, vint une deuxième vague, la supériorité technique des Sud-Américains étant encore énorme, à l’époque. Il y eut tout d’abord Hector De Bourgoing, international argentin (23), mais l’opposition de la F.I.F.A., désireuse de mettre un frein au système des  » oriundi « , limita sa carrière sous le maillot tricolore à 3 apparitions. Il y eut aussi Angel Rambert (24) qui disputa 5 matches sous le maillot de l’équipe de France (25).
Enfin, il y eut Nestor Combin. Une grand-mère maternelle française et un nom français suffirent à le recruter, tant la demande était alors forte dans les clubs. Combin ne fut pas beaucoup sélectionné en équipe de France, du fait de sa carrière en Italie (26).
Ce système continue aujourd’hui sous une forme amoindrie. C’est en particulier le cas de David Trézéguet mais aussi d’un joueur comme Gonzalo Higuain, qui fit l’objet d’appel du pied de la Fédération française en 2006.
Tout cela rappelle que la France est une terre d’émigration autant que d’immigration (27) ! 
L’équipe de France et les joueurs d’origine africaine
Pour Pap Ndiaye :  » La principale raison de la forte présence de joueurs noirs sous le maillot bleu est liée aux vagues migratoires des quarante dernières années, en provenance de l’ancien empire colonial. Les bleus forment le miroir réfléchissant de notre passé national qui est aussi un passé colonial (28) ». Ce n’est en effet pas un hasard si les trois plus grands joueurs français de l’histoire furent d’origine polonaise (Raymond Kopaszewski dit Kopa), italienne (Michel Platini) et nord-africaine (Zidane). Ces trois nationalités correspondent aux principaux courants migratoires vers la France au cours du 20ème siècle. Pour eux, également, le sport (en particulier sa composante la plus populaire, le football) était aussi un moyen de promotion sociale (29).
La présence d’Africains en équipe de France, démarre en 1931 avec la première des 18 sélections de l’arrière gauche Raoul Diagne (30) contre la Tchécoslovaquie (31). Son arrivée en équipe nationale ne fit l’objet d’aucune remarque (32), peut être parce qu’il était le fils de Blaise Diagne, député sénégalais et ancien maire de Dakar, qui était à la même époque sous-secrétaire d’État aux colonies et donc premier ministre noir de la République française (33). En faisant jouer un Africain dans son équipe nationale dès 1931, la France précède tous les autres grands pays du football, en particulier l’Allemagne (Erwin Kostedde en 1974 (34)) et l’Angleterre (Viv Anderson en 1978 et dont la sélection fit grand bruit). Par la suite, d’autres africains furent sélectionnés comme les Algériens Ali Benouna (en 1936), Abdelkader Ben bouali (1937) puis plus tard le gardien Abderrahman Ibrir (1949). Mais la figure marquante de cette époque fut le Marocain Larbi Ben Barek (1938) surnommé  » la perle noire  » qui reste le détenteur de la plus longue carrière en équipe de France (près de 16 ans), sans jamais avoir obtenu la nationalité. D’autres Algériens ou Marocains portèrent le maillot de l’équipe de France dans les années 50, à l’époque où la France allait  » de Dunkerque à Tamanrasset  » : Rachid Mekhloufi, Majoub, Abelkader Firoud, Mustapha Ben M’barek, Ahmed Mihoubi, Mustapha Zitouni… etc. avant de s’éteindre dans les années 60, 70 et 80 (seuls les internationaux Omar Sahnoun et Fares Bousdira avaient des origines maghrébines). La présence de joueurs d’Afrique du Nord repartira dans les années 90 (Zidane, Lamouchi…) puis dans les années 2000 (Ben Arfa, Samir Nasri, Karim Benzema…).
Concernant l’Afrique Noire, il fallut bien du temps pour voir des successeurs à Diagne. Seuls le franco-béninois Lucien Cossou (dans les années 60) et le franco-sénégalais Jean Pierre Adams (dans les années 70) portèrent le maillot bleu. C’est uniquement à partir des années 80, que des joueurs sud sahariens émergèrent: le fameux Jean Tigana (Mali), José Touré (Mali), Basile Boli (Côte d’Ivoire), Gérald Passi (Congo) Puis ce furent les années 90 avec la génération des vainqueurs de la Coupe du monde et du championnat d’Europe (Marcel Desailly, Patrick Vieira…) jusqu’à continuer la décennie actuelle (Bernard Mendy, Djibril Cissé, Patrice Evra, Sidney Govou, Louis Saha…).
Lors de l’Euro 2008, l’équipe de France comptait dans ses rangs plusieurs joueurs d’origine africaine : en dehors de Vieira, Evra, Hatem Ben Arfa, Samir Nasri, Karim Benzéma, déjà nommés, d’autres joueurs étaient présents : Claude Makélélé (né à Kinshasa), Lassana Diarra (originaire du Mali), Sydney Govou (Benin), Bafetimbi Gomis (Guinée Bissau). D’autres joueurs comme Alou Diarra ou Djibril Cissé avaient été mis de côté…
Un phénomène très européen
D’autres pays coloniaux suivent la même voie. C’est le cas du Portugal, depuis le grand joueur mozambicain Eusebio (et son compère Mario Coluna) dans les années 60 jusqu’à aujourd’hui (les Capverdiens Nani et Miguel) mais aussi des Pays-Bas avec sa cohorte de joueurs issus du Surinam (Franck Rijkaard et Ruud Gullit, entre autres), de la Belgique (Kompany et Mudingayi originaires de RDC) ou bien sûr de la Grande Bretagne (c’est le cas au Pays de Galle avec Earnshaw qui a une ascendance zambienne ou Ryan Giggs dont le père est métis Sierra Léonais). Cependant, ce phénomène touche bien des pays européens qui n’ont pas une histoire coloniale spécifique. Plusieurs pays ont par exemple des joueurs d’origine nigériane dans leur équipe nationale : la Pologne (Olisadebe), Malte (Nwoko), Israël (Tamuz Temile) ou même l’Azerbaïjan (Usim Nduka). La Suède a aussi des joueurs d’ascendance africaine, Henrik Larsson (Cap Vert) et Rami Schaaban (Égyptien), ainsi que la Suisse (Djourou né à Abidjan, Fernandes né au Cap Vert, N’kufo venant de Kinshasa). Les Pays bas ont également des joueurs issus du Maroc, pays avec lequel ils n’ont pas de lien historique (Afellay et Boulahrouz). C’est le cas également de la Belgique (Fellaini du Maroc ou Dembélé du Mali) (35).
Les raisons de ces transferts sont diverses. Il peut y avoir bien sûr des choix de circonstance et d’opportunité (on peut se demander, par exemple, quel est le lien entre Udochuckwu Nwoko et Malte, pays où il n’a joué et donc vécu que 4 ans). Certains peuvent y voir une occasion de se montrer sous un maillot européen et d’attirer l’attention des recruteurs des grands clubs du continent. D’autres peuvent y voir la possibilité de gagner des primes de match plus substantielles que ce qui se fait sous le maillot du pays d’origine. D’autres peuvent fuir un pays trop troublé pour offrir une alternative crédible (la RDC). Enfin, aussi étrange que ce soit pour les non-initiés, certains joueurs africains choisissent un autre maillot national tout simplement pour une question de niveau… C’est évidemment le cas des Nigérians (ou des Camerounais) pour lesquels la concurrence est tellement dure dans leur pays qu’ils saisissent toutes les opportunités qui se présentent. Cela peut donner parfois lieu à des situations inattendues comme celle du gardien Camerounais Edel Apoula Edima qui ne peut jouer avec la sélection de son pays car il a également un passeport arménien et a déjà connu deux sélections avec ce pays (36).
Mais il serait faux de croire que les joueurs européens ne sont pas concernés par ce phénomène. Ce fut le cas par exemple, du Français David Regis qui joua pour les États-Unis (pays de son épouse) à la coupe du monde 98 en France. C’est également le cas du Brésilien Francileudo Santos qui joue pour la Tunisie ou bien du franco-libanais Pierre Issa qui joua pour l’Afrique du Sud, pays où il est né sans y avoir réellement vécu.
Chaque joueur profite des opportunités qui se présentent pour augmenter son palmarès ou vivre une nouvelle expérience (en l’occurrence jouer une Coupe du monde). Ce genre de calcul universel ne touche d’ailleurs pas que le football.
Parfois l’impossibilité de construire une carrière dans le pays d’origine, pour des raisons parfois aberrantes, impose le départ. On pourrait citer les internationaux Ivoiriens  » mis aux arrêts et internés  » au camp militaire de Zambakro après une élimination à la Coupe d’Afrique des Nations de 2 000 sur ordre personnel du général-président de l’époque, Robert Gueï. Celui-ci les menacera lors de leur libération :  » à la prochaine défaite, vous passerez dix-huit mois de service militaire ».  Cela n’est rien comparé aux sombres années 70, lorsque le président Mobutu du Zaïre, et son homologue guinéen, Ahmed Sékou Touré, envoyaient les footballeurs dans des geôles suite aux mauvais résultats du Zaïre à la Coupe du monde 74, et aux défaites du Hafia de Conakry en finale des Coupes africaines. On pourrait aussi parler de Shabani Nonda, vedette de la RDC, qui n’arrive pas à se faire rembourser ses billets d’avion par sa fédération pour venir jouer avec son pays. Il y a également les problèmes récurrents et éternels des fameuses primes de match jamais versées dans bien des pays, qui ont entraîné une menace de grève en pleine Coupe du monde 2002 des joueurs togolais ou des discussions tardives la veille des matchs camerounais en 1990. On pourrait également parler de la fameuse immixtion des autorités politiques dans les différentes fédérations qui entraîne régulièrement des suspensions de la FIFA : lors des deux dernières années, ce fut le cas au Tchad où le ministère des Sports a voulu dissoudre sa fédération, au Gabon où l’ingérence du ministère des Sports fut dénoncée, au Togo, où le propre frère du président, le lieutenant-colonel Rock Gnassingbé, dirige la fédération (FTF) entre 1998 et 2007 (37) puis à nouveau depuis janvier 2009 (38).
Mais il y a aussi les stades vétustes qui entraînent des bousculades mortelles comme à Abidjan en mars 2009 (39) ou à Lubumbashi il y a quelques années, ainsi que les invasions de terrain régulières par le public à la recherche de joueurs  » fautifs  » ou malchanceux. C’est arrivé en 2005 au Mali, où les joueurs visiteurs Togolais et locaux Maliens durent se réfugier plusieurs heures dans les vestiaires pour sauver leur peau. La ville de Bamako fut ravagée par la suite (40). Mais parfois, cela peut concerner directement un joueur. Ce fut le cas au Cameroun, où Pierre Womé, coupable d’avoir raté un penalty à la dernière minute d’un match, vit sa maison saccagée et sa famille menacée.
Tout cela n’est évidemment pas propre à l’Afrique, l’Amérique du Sud est également victime de tels comportements (41) et l’Europe était encore sujette à ce genre d’évènements il y a quelques décennies. Mais si le public européen peut être encore difficile (insultes, lazzis, sifflets, propos racistes), les invasions de terrain, les bousculades se raréfient depuis une vingtaine d’années…. Les internationaux africains qui y vivent, l’ont parfaitement intégré et n’ont plus l’habitude de  » gérer  » psychologiquement ces débordements. Les choses, bien sûr, évoluent peu à peu, ces pays n’en sont plus à l’époque de la fameuse  » guerre du football  » qui opposa le Gabon au Cameroun en 1981, 12 années après celle qui opposa le Honduras au Salvador. Néanmoins, il n’est pas de tout repos de représenter son pays dans les joutes internationales…
C’est la raison pour laquelle, bien des joueurs du Sud hésitent à jouer pour leur  » pays d’origine « . Ce fut le cas du Franco-algérien Ali Benarbia ou du Gabonais Daniel Cousin qui mit quelque temps avant d’accepter sa première sélection. D’autres peuvent s’arrêter par la suite. C’est le cas de Pierre Womé qui refusa toute sélection après 2005 et aussi celui du Malien Frédéric Kanouté qui déclara après les incidents de 2005 :  » Cela a été l’expérience la plus effrayante de ma carrière. Je ne sais pas si je jouerais encore pour le Mali. Je dois penser à ma famille. J’ai vraiment eu peur ». 
Un réel lien entre les joueurs africains et la France
Lorsqu’on examine le cas français, on ne retrouve aucun cas de  » mercenaire  » venu vendre ses services. L’époque  » autrichienne  » ou  » uruguayenne  » est bel et bien terminée… L’immense majorité des joueurs africains jouant pour les bleus a un lien étroit avec la France, lien qui ne se limite pas à un papier administratif. Comme le montre Zidane dans un entretien avec un journaliste de L’équipe, évoquant la victoire en Coupe du monde 1998 :  » Champion du monde ! Quand même ! En France, dans notre pays. Pour notre génération, ça a été un bol extraordinaire (42) ». Ce qui ne l’empêche pas de rendre hommage à l’Algérie, le pays de son père. Plus récemment, Bafé Gomis déclarait :  » Lorsque j’étais jeune […] je rêvais de revêtir le maillot bleu, de défendre ce pays, la France (43) ». 
Tous les joueurs africains sélectionnés pour l’équipe nationale au cours des vingt dernières années, ont été formés en France. À une seule exception près, celle d’Amara Simba (3 sélections en 1991 et 1992) qui, à l’âge de 30 ans n’avait pas encore été repéré par la Fédération sénégalaise de football et qui avait acquis la nationalité française quelque temps auparavant. Sur le plan footballistique, il n’y a donc pas de doutes, ce sont des joueurs français, formés à la française et issus des centres de formation nationaux. De purs produits du terroir en quelque sorte….
Pour ce qui est de leur nationalité et identité française… La plupart sont nés français. Que ce soit par leur ascendance directe – c’est le cas des  » Maliens  » Jean Tigana (44) et José Touré ou du  » Sénégalais  » Jérôme Gnako, de Patrice Loko, dont la mère était française – ou de leur parcours familial. Parmi les internationaux les plus récents, on peut citer Sydney Govou (né au Puy en Velay), Djibril Cissé (né à Arles), Alou Diarra (né à Villepinte), Lassana Diarra (né à Paris), Bafetimbi Gomis (né à la Seyne sur mer), Bernard Mendy (né à Evreux), Louis Saha (né à Paris), Ben Arfa (né à Clamart), Samir Nasri (né à Marseille), Karim Benzema (né à Lyon)…. Certains d’entre eux ont même démarré dans le club de leur ville de naissance, souvent leur club formateur. Le lien est évident (45).
Certains joueurs sont nés dans leur pays d’origine. On peut citer Claude Makélélé, Peguy Luyindula et Steve Mandanda (Kinshasa), de Vieira et Evra (Dakar), de Marcel Desailly (né Odenke Abbey à Accra), Olivier Kapo (Abidjan)… Mais là encore, leur lien à la France date de leur jeunesse. Marcel Desailly a été adopté à l’âge de 5 ans (tout comme Jean Pierre Adams 20 ans avant) par un Français (46), Makélélé est arrivé à l’âge de 6 ans, tout comme Patrice Evra. Vieira avait 8 ans lors de son arrivée avec le reste de sa famille d’origine capverdienne. Mandanda a fait le voyage à l’âge de 2 ans,  » je n’ai presque aucun souvenir de mon pays natal (47) ». Rio Mavuba (6 sélections) fut apatride jusqu’à ces 20 ans, avant de devenir français. Son choix est logique puisqu’il est né sur un  » boat people  » en pleine mer et a toujours vécu à Bordeaux par la suite.
Leur présence en équipe de France est donc tout à fait logique et liée à l’émigration africaine qui concerne la France depuis plus d’une décennie. L’équipe nationale n’est que le reflet de ce qui se passe dans l’ensemble de la société. En ce sens, la présence de joueurs africains sous le maillot bleu est tout aussi naturelle que celle de joueurs de souche portugaise (qui provoque moins de polémiques) : Robert Pires, Corentin Martins (né Corentin Martins Da Silva), ou espagnol : Reynal Pedros ou Luis Fernandez (qui obtint sa nationalité française à plus de 20 ans quelques mois avant sa première sélection). Tous, répétons-le, sont le symbole de la formation à la française, et bien représentatifs du savoir-faire national (en particulier de la formation  » à la nantaise  » pour Desailly, Pedros, Loko et Makélélé). Ce savoir-faire est reconnu internationalement et se vérifie d’ailleurs au niveau des entraîneurs des sélections africaines qui sont souvent des techniciens français. Lors de la dernière CAN, par exemple, 7 des 16 sélectionneurs étaient français.
Les carrières post-footballistique témoignent également d’une réelle intégration : les anciens joueurs devenant souvent recruteur, membre du staff technique ou même cadre administratif des clubs français. Ils peuvent même aller plus loin comme le Franco-mauricien Vikash Dhorasoo qui tenta de devenir président de son club formateur, Le Havre Athletic club en avril 2009. Zidane projette de développer le football urbain dans sa ville d’origine, Marseille.
Le nombre de naturalisations expéditives dans le milieu du football appartient au passé, il a surtout concerné l’époque d’avant l’arrêt Bosman, soit avant 1995 (en fait 1992) lorsque le nombre de joueurs était limité à deux, puis trois étrangers par club. Le cas le plus connu reste celui du Libérien George Weah (futur candidat à l’élection présidentielle libérienne de 2005) qui fut naturalisé quelques jours après que son club, le Paris SG, ait déposé son dossier. Mais, ce genre de cas s’est raréfié, l’administration y veille et, cela ne concerne pas l’équipe nationale mais les clubs.
L’affaire des faux passeports qui a éclaté en 2000/2001 a jeté le trouble sur la nationalité de certains joueurs. En quelques semaines, un Ukrainien (Levytski) et un Colombien (Mondragon) sont devenus grecs (communautaire donc sans limitation), deux Brésiliens (Alex et Aloisio) sont devenus portugais…. Mais là encore, cette histoire n’a concerné aucun joueur africain, même si les  » dommages collatéraux  » dans l’opinion publique ont été importants…
En réalité, l’émergence des joueurs africains en équipe de France date exactement de la fin de la limitation du nombre de joueurs communautaires en Europe, lorsque les frontières se sont ouvertes et que pour pallier à l’inflation des salaires qui en a découlé, les clubs ont commencé à puiser dans leur centre de formation. De fait, le football, longtemps l‘émanation des villages et petits bourgs ruraux est devenu l’expression des quartiers de la France urbaine et qui dit quartiers urbains dit forcément métissage.
Bien sûr, pour plusieurs d’entre eux, il s’agit également d’un choix de carrière : jouer pour la France constitue l’assurance d’être repéré plus vite par des recruteurs ou d’obtenir un statut supplémentaire dans son club. Car le lien avec le football du pays d’origine des parents est parfois une évidence : Djibril Cissé est le fils d’un international ivoirien (Mangué Cissé), Ibrahim Bah, celui d’un international sénégalais, Ben Arfa d’un international tunisien, Mavuba d’un international congolais, etc.… Il y a, c’est évident, une part de calcul dans leur démarche, comme l’illustrent ces propos de Benzéma :  » L’Algérie, c’est le pays de mes parents, c’est dans mon cœur, mais sportivement, je jouerai en équipe de France.  » Cette démarche est celle de tous les binationaux, partagés entre deux mondes, deux cultures et qui font des choix variables selon les circonstances.
Vue d’Afrique, cette forte présence de joueurs africains dans les championnats européens et dans les équipes nationales est-elle une forme de  » pillage « ? Est-ce une perte sèche pour le continent ?
Un scandaleux commerce…
Tout pousse les jeunes joueurs africains à l’émigration. Dans des pays où les salaires moyens tournent autour de quelques centaines d’Euros, le salaire mensuel des footballeurs africains des clubs huppés en fait rêver beaucoup.
Au-delà de l’aspect financier, il y a aussi, dans ces rêves toujours singuliers, l’accès aux équipements, la qualité de l’encadrement, des situations réussies d’insertion, sans compter le regard et les attentes des familles que l’on laisse au pays…
De plus, le footballeur professionnel est l’un des rares à pouvoir quitter légalement le continent, à se jouer des frontières et à tirer parti de la mondialisation.
Bien des jeunes footballeurs sont prêts à tout pour réussir. Ils constituent pour cela une proie idéale pour des recruteurs peu scrupuleux ou des escrocs qui profitent de leur naïveté et de l’argent économisé par toute une famille (48). Ces jeunes arrivent alors en France et deviennent souvent de futurs sans-papiers clochardisés qui sombrent dans le trafic de drogue ou la prostitution.
Le phénomène est important, l’association culture foot solidaire, créée par l’ancien pro Jean Claude Mbvoumin, déclarait en 2008 avoir accueilli et soutenu plus de 850 jeunes footballeurs mineurs depuis 2000 (49). Cette affluence a même nécessité l’ouverture d’une Maison du jeune footballeur africain, l’édition d’un livret distribué dans tous les centres de formation et en Afrique. Les pouvoirs publics s’en sont émus puisque cette question avait fait l’objet d’une interpellation du ministre de la Jeunesse et des Sports au Sénat. En juillet 2007, un livre blanc avait été adopté par la Commission européenne constatant que  » l’exploitation des jeunes joueurs était encore d’actualité « . En Afrique, on commence à réagir. Au Mali, Nicolas Fernandez et Jacuba Sangaré ont créé un centre de formation associatif : Yelem Olympique. À Dakar, des footballeurs (Lama, Adjovi-Boco, Vieira) et un industriel sénégalais ont créé l’institut Diambars qui s’efforce de marier football et éducation (88 stagiaires sont actuellement en formation).
Parallèlement, de nombreuses structures de formations privées plus ou moins formelles ont vu le jour. Un article paru en 2004 dans La revue française de géopolitique constatait entre l’Afrique francophone et l’Europe,  » une activité de structures parallèles aux centres de formations reconnus et agréés, avec des réseaux d’agents pour la plupart non agréés par la FIFA et d’intermédiaires locaux chargés de repérer comme d’approcher les jeunes joueurs afin de les mettre à l’essai dans un centre de formation européen. […] Ces structures parallèles se sont aujourd’hui modifiées et complexifiées avec l’installation d’antennes locales… (50) « .
Cette situation est confirmée par Pascal Théault, directeur du centre de formation de l’Asec Mimosa :  » A Abidjan, on recense au moins 400 écoles de foot au moins ! Des particuliers n’hésitent pas à s’improviser formateurs et créent leur propre école dans leurs jardins. Après avoir rassemblé une poignée de gamins, ils font de la surenchère (51) ».  
Le phénomène est aggravé par le fait que les meilleurs clubs d’Europe ne sont plus présents en Afrique. Le terrain est occupé par des clubs de niveau moyen aux faibles budgets qui ont une démarche spéculative : trouver l’oiseau rare pour faire une plus-value à la revente par la suite (52). Ce qui entraîne mécaniquement plus de  » déchets  » dans les opérations….
Et puis le football en Afrique va mal : les championnats nationaux ne font plus recette, le niveau est en chute libre, les infrastructures sont vétustes, les spectateurs désertent, les sponsors, les télévisions boudent et la corruption gangrène tout (53).
Les responsabilités sont donc partagées, même si les principaux coupables sont avant tout les maquignons esclavagistes qui font venir ces jeunes en leur mentant. D’une part, certains clubs européens profitent du système, y compris en France (alors qu’aucun joueur étranger ne peut être recruté avant 18 ans selon les règlements de la FIFA). D’autre part, les fédérations africaines sont bien contentes par la suite de profiter de ces jeunes aguerris dans les clubs européens, tout cela leur évitant d’investir dans les infrastructures sportives et dans la formation de leur jeunesse.
Une réalité devenue une norme
La présence de nombreux footballeurs africains en Europe et particulièrement en France est également une chance pour l’Afrique. À l’heure où les pays africains se plaignent fort justement du pillage des cerveaux dont ils font l’objet, le football est l’un des rares domaines où ils ont un retour sur investissement intéressant et important sur le plan des équipes nationales.
Lors du mondial 2002, l’équipe nationale du Sénégal battait l’équipe de France 1-0. Cette victoire fut vécue comme un véritable exploit et fêté sur tout le continent. Mais ce succès peut être analysé autrement. En réalité, au coup d’envoi, le nombre de joueurs sénégalais évoluant en ligue 1 française (10 sur 11) était largement supérieur aux nombres de joueurs de l’équipe de France (1 sur 11). Ce simple chiffre illustre bien sur l’effet mondialisation que connaît le football depuis plus d’une décennie. Il illustre également les liens entre la France et l’Afrique en matière de football. En effet, trois d’entre eux, possesseurs de la double nationalité (Coly, Fadiga et Ndiaye), sortaient même de centres de formation français et auraient pu être éligibles pour une sélection avec les bleus. Parmi les autres, beaucoup étaient arrivés très jeunes en France (17 – 18 ans). Au point que la presse sportive africaine les avait surnommés  » sénefs « , contraction pour Sénégalais de France.
Mais ce phénomène ne touche pas que le Sénégal. En 1968, à la CAN (Coupe d’Afrique des Nations), parmi les sélectionnés du Ghana et de la Côte d’Ivoire (14 joueurs pour chaque équipe), un seul était expatrié. 40 ans après, pour la CAN 2008, seuls trois joueurs évoluaient localement pour l’ensemble des deux équipes de 23 compétiteurs (54). Lors de cette compétition, la France fournissait à elle seule 43 joueurs sur les 368 sélectionnés. À la CAN 2002, ils n’étaient pas moins de 67. Et, bien sûr, doivent se rajouter tous les autres pays d’Europe et d’Asie.
La différence est telle que, comme en Europe, il y a maintenant dichotomie entre les résultats des équipes nationales et celles des clubs. Les clubs tunisiens et sud-africains arrivant à garder l’essentiel de leurs meilleurs éléments, réussissent très bien dans les coupes d’Afrique des clubs mais peinent dans les compétitions entre nations lorsque les expatriés sont de retour.
En février 2009, fut organisée la CHAN, l’équivalent de la CAN mais avec un principe simple : faire uniquement jouer des footballeurs évoluant à un niveau national lors de cette compétition. Le résultat a été très révélateur : le vainqueur fut la RDC, pays peu pourvoyeur en joueurs à l’international, qui n’avait pas dépassé les ¼ de finale de la CAN depuis plus de 10 ans. La plus value apportée par les expatriés est donc évidente, malgré les effets induits négatifs que l’on peut constater par ailleurs. Ce phénomène arrive d’ailleurs de plus en plus tôt puisqu’à la CAN junior organisée au Rwanda en 2009, certains pays comme le Mali alignaient 6 expatriés. Conscientes de cet état de fait, les fédérations africaines ciblent les binationaux afin de renforcer leur équipe nationale (55).
Mais, il ne s’agit pas d’une nouveauté pour autant. Déjà, lors de la Coupe du monde de 1982, la presse algérienne (El moudjahid en premier) éreintait le sélectionneur de l’époque, l’ancien international français puis membre de l’équipe du FLN, Rachid Mekhloufi, pour avoir pris trop de  » français  » dans son équipe (le Lensois Chérif Oudjani, le Parisien Mustapha Dahleb, le Valenciennois Nordine Kourichi, Ali Fergani…).
La situation ne peut que continuer puisque depuis l’arrêt Malaja du conseil d’État en 2002, plus aucune barrière ne s’oppose à la venue de joueurs  » extra-communautaires  » en France. Les quotas disparaissent totalement. La situation est telle qu’Issa Hayatou s’est prononcé en 2008 pour l’instauration d’une règle dite  » 6 + 5 « , prévoyant de limiter à 5 le nombre d’étrangers dans des clubs européens. Selon lui, cette règle permettrait d’améliorer la qualité du football africain en incitant certains joueurs à rentrer au pays mais aussi donnerait plus de chances aux jeunes espoirs européens d’éclore.
Mais tout cela n’a pas que des conséquences négatives, la présence de joueurs expatriés sur les terrains permet un retour des spectateurs dans les stades et une hausse des droits de retransmission télévisée. Ceux-ci ont, en effet, largement augmenté depuis les années 2000. Ces matchs sont maintenant retransmis dans toute l’Europe y compris en Grande Bretagne (56).
De plus, depuis 2001, les clubs formateurs africains ont droit à une indemnité de 30 000 € pour chaque joueur de moins de 23 ans vendu sur le continent. Par exemple, pour le mercato (marché des transferts) de 2007 qui a représenté environ 2 milliards d’euros, près 300 millions d’Euros sont revenus vers l’Afrique. Encore faut-il que cet argent soit bien géré comme le démontre Moustapha Kamara, chargé d’élaborer un cadre juridique pour le football sénégalais par le ministre des Sports :  » Les deux clubs de Dakar, le Jeanne d’Arc et le Jarraf vendent 5 à 6 joueurs par an en Europe depuis une dizaine d’années. Or, ils sont toujours déficitaires (57) ».
Et puis la France est grande pourvoyeuse d’internationaux africains. Plusieurs y ont été formés, mais pas seulement : beaucoup ont même porté le maillot d’une équipe de France ! Celle des espoirs.
Les exemples sont nombreux. Frédéric Oumar Kanouté a commencé sa carrière internationale par quelques sélections en équipe de France espoir où il croise Thierry Henry à la fin des années 90. Il connaîtra même une sélection en équipe de France A’ en 2001. Ignoré ensuite par la France, il choisira le Mali en 2004, pays pour lequel il connaîtra 32 sélections. Chaouki Ben Saada est un atout connu dans les sélections de jeunes : équipe de France des moins de 15 ans (3 sélections), des moins de 18 ans (7 sélections), espoir (3 sélections). Il fut même champion du monde espoir sous le drapeau tricolore. Il finira par choisir le pays d’origine de ses parents à 18 ans, pour lequel il a déjà joué 17 fois. Michaël Chrétien (dit Basser au Maroc) joue pour le Maroc après avoir joué pour la France en junior. Joseph Désiré Job, natif de Vénissieux, a fait une grande partie de sa carrière dans l’Hexagone même s’il joue pour le Cameroun, pays qu’il connaît peu. Enfin LA grande star africaine qu’est Didier Drogba a longtemps balancé entre la Côte d’Ivoire et la France avant de choisir son pays de naissance à l’âge canonique pour un footballeur de 24 ans. Cela ne l’empêche pas de rappeler dans son autobiographie (58) tout ce qu’il doit à la France, pays dont il est proche (et où il est arrivé à l’âge de 5 ans). Mais ce ne sont pas les seuls, d’autres l’ont fait également comme l’international ivoirien Emerse Faé (ancien de l’équipe de France espoir).
Longtemps, ce genre de situation ne fut pas possible….
Après la période des  » oriundi « , la FIFA a voulu lutter contre les titularisations de circonstance. Elle a donc été très stricte avec les sélections. Dorénavant, plus aucun joueur ne pourra changer d’équipe nationale, une fois qu’il aura porté les couleurs d’un autre pays, y compris dans les équipes de jeunes. Sa  » nationalité sportive  » était  » figée  » dès sa toute première sélection. De ce fait, plusieurs joueurs africains passeront à côté d’une carrière internationale dans le pays de leurs parents du fait d’avoir été sélectionnés chez les juniors ou les espoirs pour la France.
Ce fut le cas des Camerounais Pascal Nouma, de l’Ivoirien Roger Boli ou du Sénégalais Etienne Mendy, tous appelés chez les espoirs français et qui ne pourront jouer pour une autre sélection par la suite.
Il y eut une seule exception à cette règle d’or. Elle eut lieu entre 1958 et 1962 avec la fameuse équipe de football du FLN, qui partit en tournée dans le monde entier quelques mois avant la coupe du monde de 1958 que certains joueurs auraient dû disputer pour la France (Mekhloufi, Zitouni).
En 2003, tout changea, la FIFA autorisa les changements d’équipe nationale, jusqu’à l’âge de 21 ans (puis 23 ans), à condition que la première sélection ait été faite dans les équipes de jeunes.
Ce fut l’occasion pour certains grands espoirs du football français de faire leur apparition sous d’autres couleurs après avoir vainement attendu une première convocation du sélectionneur tricolore (59). Les dossiers s’accumulèrent, même pour des joueurs ayant dépassé la limite d’âge (le Burkinabé Habib Bamogo, le Togolais Valérien Ismaël, le Sénégalais Lamine Sakhoet, le Camerounais Vincent Pericard Essele) qui firent des recours devant la FIFA avec des résultats mitigés. L’opinion publique africaine se montre d’ailleurs régulièrement sceptique, c’est un euphémisme, sur ses manifestations tardives de sentiment patriotique (60)…
En juin 2009, cette limite d’âge a sauté. Dorénavant tout joueur ayant une double nationalité peut choisir le pays qu’il voudra s’il n’a pas joué dans l’équipe A de l’autre pays.
Il est encore trop tôt pour savoir dans quelle mesure cette nouvelle règle bénéficiera à la France ou à l’Afrique. Très probablement aux deux, comme d’habitude….
Mais cette forte présence africaine en Europe est-elle simplement due à un simple phénomène migratoire ou à une logique économique ? Le magazine So foot, dans un dossier publié en avril 2009, avance une hypothèse footballo-idéologique sur la forte présence des noirs en Europe et particulièrement en France. Spéculant sur un irréversible glissement athlétique du jeu, les clubs de football recrutent plus volontiers un jeune africain, celui-ci  » bénéficiant  » d’un a priori favorable sur ses capacités d' » explosivité « . Tout cela renvoie donc aux différents stéréotypes du siècle dernier sur l’homme noir force de la nature, etc. Comme on peut le constater, même là, l’idéologie n’est jamais complètement absente.
Mais qu’importe…. Le fait est que tous ces joueurs qui soulignent régulièrement leur double appartenance, sont, par leurs parcours individuels et leurs exploits sportifs, des véritables relais culturels entre le passé et le présent de la France. L’ancien international espoir français et Algérien, Chérif Oudjani, le rappelle à sa manière :  » De par l’histoire, on nous embête avec ça : êtes-vous plus algérien que français ? Comme s’il fallait choisir entre son père et sa mère. Je suis né ici (61) »! 

1. L’ouvrage de J.Y. Guérin et Laurent Jaoui, Noirs en bleu. Le football est il raciste ? (Ed. Anne Carrière, 2008) relate les lettres reçues par le président de la Fédération Française de Football au sujet du trop grand nombre de noirs sous le maillot français.

2. Pap Ndiaye, La condition noire, Calmann Levy, 2008, p.230.

3. Ivan Rioufol, Le figaro, 07-10-2001.

4. Marc Barreaud, Elite sportive et immigration : les footballeurs professionnels étrangers en France et leur intégration dans la société, 1945-1992, thèse de doctorat d’histoire soutenue à Reims en juin 1996. Un résumé est visible sur http://www.ac-reims.fr/datice/bul_acad/hist-geo/archives/bul11/marcbarreaud.htm

5. L’Autriche (la « wunderteam ») dominait le football européen à l’époque.

6. C’était le cas du Marocain Larbi Ben Barek qui porta les couleurs de l’équipe de France de 1938 à 1954, sans jamais avoir été naturalisé.

7. On en connait au moins un, Raoul Diagne, puisqu’il fut international par la suite.

8. On sait cependant, pour mémoire, que le premier footballeur professionnel noir (et africain) de l’histoire européenne fut Arthur Wharton (1865 – 1930, né à Accra) qui joua à la fin du 19ème siècle en Angleterre (Cf. L’équipe magazine N°1324 du 17 novembre 2007) dans plusieurs équipes : Preston, Sheffield… Il fut également recordman du monde du 100 yards (athlétisme). Il termina mineur à Edlington.

9. Enormément de joueurs autrichiens fuyaient leur pays pour des questions religieuses ou politiques, l’Anschluss ayant eu lieu en 1938. Mathias Sindelar, le  » Mozart du football  » fut retrouvé  » suicidé  » avec sa compagne, probablement du fait de la gestapo. Cet esprit libre, de confession juive, avait en effet refusé de rejoindre l’équipe austro-allemande né après 1938, tout en ne voulant pas quitter son pays.

10. On peut se référer à l’ouvrage de Alfred Wahl et Pierre Lanfranchi : Les footballeurs professionnels des années trente à nos jours, Paris, Hachette, 1995. ISBN 2012350984

11. L’équivalent de la ligue professionnelle de football.

12. Sa vie a inspiré le réalisateur guinéen Cheik Doucouré pour son film Ballon d’or (1994).

13. Claude Boli, Les footballeurs africains en Angleterre : l’autre regard sur l’insularité du football anglais in http://motspluriels.arts.uwa.edu.au/MP698cb.html

14. On peut avoir leur liste exhaustive dans : Marc Barreaud, Dictionnaire des footballeurs étrangers du championnat professionnel français (1932-1997), Paris, L’Harmattan, 1998.

15. Dans ce sens là, l’expression  » joueur africain  » signifie sélectionnés ou sélectionnables par un pays d’Afrique, ce qui n’exclut pas la double nationalité, évidemment, mais ne prend pas en compte les joueurs d’origine africaine mais titulaire d’une unique nationalité d’un pays européen.

16. http://www.afrik.com/article7966.html

17. La situation était pire au début de la période qui a suivi l’arrêt Bosman où un jeune stagiaire n’était pas obligé de signer avec son premier contrat professionnel avec son club formateur. Tout changea suite à  » l’affaire Ousmane Dabo – Mickaël Sylvestre « .

18. De fait, le championnat de football de ligue 1 est très suivi en Afrique : Le foot français, une passion africaine sur http://www.slate.fr/story/5563/le-foot-hexagonal-une-passion-africaine

19. En 2004, un article de Syfia info abordait l’histoire de Beveren : http://www.syfia.info/index.php5?view=articles&action=voir&idArticle=3651, on y croise des noms de joueurs devenus connus en 2009.

20. http://www.senateurs-socialistes.fr/article/articleview/6783/1/453

21. Certains démontrèrent durant la guerre leur attachement à la France, comme Yvan Beck qui entra dans la résistance.

22. C’est ce qui permit aux franco-suisses Maxime Lehman et Roger Courtois ainsi qu’au franco-belge Jean Lechantre de jouer pour leurs deux pays de naissance.

23. Cinq sélections lors du Championnat d’Amérique du Sud en 1957, présélectionné pour la Coupe du Monde 1958, mais blessé.

24. Présélectionné en Argentine pour la Coupe du Monde 1958.

25. A noter que son fils Sebastian a été international …argentin !

26. Le match retour de Coupe Intercontinentale, sous le maillot du Milan A.C., contre les Estudiantes, en Argentine, constitue un souvenir cuisant pour Nestor Combin : injurié, couvert de crachats, traité de traître à sa patrie d’origine, frappé à l’œil, il finit en prison, sous prétexte qu’il n’avait pas accompli ses obligations militaires (faites en France bien sûr), et ne fut libéré que sur ordre personnel du Président de la République Argentine.

27. La source de ces informations est à rechercher dans : L’intégrale de l’équipe de France de football : 1904-1998 de Jean-Michel et Pierre Cazal, Michel Oreggia. First Editions, 1998 ; p. 508-510.

28. Pap Ndiaye, La condition noire, Op. Cit.

29. Raymond Kopa, dans une autobiographie récente, raconte les remarques xénophobes auxquelles il fut confronté durant toute sa jeunesse : Kopa par Raymond Kopa (2006).

30. A noter que Raoul Diagne est aussi revendiqué par la Guyane française, département d’origine de sa mère.

31. Concernant la saga des afro-antillais en équipe de France de football, on peut se référer au film Des noirs en couleur de Pascal Blanchard, Morad Aït-Habbouche et Christophe Maumus (2008).

32. 1931 est pourtant l’année de l’exposition coloniale de Paris où des canaques sont exposés en tant que cannibales dans des villages reconstitué (on peut se référer au roman de Didier Daeninckx, Cannibales).

33. Par la suite, Raoul Diagne devint entraîneur de l’équipe national du Sénégal, en 1963.

34. L’Allemagne, qui n’est plus une nation coloniale depuis 1916, n’a connu que quatre autres internationaux de couleurs : Jimmy Hartwig, Gerald Asamoah et, en ce moment, David Odonkor et Patrick Owomoyela.

35. Pour plus d’informations, on peut se référer à l’article Les africains s’invitent à l’Euro, Jeune Afrique, N°2473, 1/7-06-2008.

36. Unarticle de Jeune Afrique du 11/02/2009 évoque cette histoire.

37. Le président Tata Avlessi nommé entre 2007 et 2009 avait été radié à vie pour tentative de corruption. Sanction annulée depuis.

38. D’après un article de Jeune Afrique du 26 juillet 2009, Faure Gnassingbé soupçonne son frère d’avoir participé à une tentative de putsch contre lui car, selon les auditions des complices,  » celui-ci aurait été furieux d’avoir été écarté un moment de la FTF « .

39. Le nombre de billets imprimés et vendus était supérieur au nombre de places dans le stade.

40. Soyons clairs, à des degrés divers ce genre d’incidents arrivent malheureusement partout, chaque année dans tous les pays du monde. Cela n’est pas propre à l’Afrique. La différence fondamentale est que l’on parle d’un match international.

41. Par exemple, l’international colombien Escobar fut abattu en 1994 pour avoir marqué par mégarde contre son camp.

42. L’équipe magazine, N°1331, 12 janvier 2008.

43. Magazine France Football, 10 août 2009, interview exclusive.

44. Tigana qui dut émigrer à trois ans en France car son père était poursuivi pour raisons politiques.

45. Il ne s’agit pas d’un phénomène nouveau lorsque l’on regarde le film Des noirs en couleur, on remarque le parfait accent marseillais de Lucien Cossou, premier joueur africain de l’équipe de France, né en Métropole.

46. En réalité, le grand espoir du football français des années 80 était le frère de Desailly, l’international espoir Seth Adonkor, disparu dans un accident de voiture en 1984 avec un autre grand espoir le Martiniquais Jean Michel Labejof.

47. Paris Match, mars 2009.

48. Cf. une enquête menée par Syfia infos : Cameroun dans la peau du parent d’un jeune footballeur : http://www.syfia.info/index.php5?view=articles&action=voir&idArticle=4899

49. Cf. article, France : de jeunes footballeurs africains, pro de la galère sur http://www.infosud.org/spip/France-de-jeunes-footballeurs-africains-pros-de-la-galere-1255.html

50. La revue française de géopolitique n°8, 2004/3, Des peuples et des jeux, géopolitique du sport. Nicolas Bonnet et Olivier Meier, Halte au pillage des talents en Afrique. On peut lire cet article sur : http://www.cairn.info/revue-outre-terre-2004-3-page-195.htm

51. Jeune Afrique N°2455, 27/01-02/02/2008.

52. La thèse de Raffaele Poli intitulée Production de footballeurs, réseaux marchands et mobilités professionnelles dans l’économie globale : le cas des joueurs africains en Europe, soutenue avec succès en juin 2008 à l’Université de Neuchâtel (Suisse), devrait être publié prochainement.

53. Pour plus d’informations, voir Jeune Afrique, N°2405, La dérive des années 2000, 11-17 février 2007.

54. Le Mali, le Sénégal, la Côte d’Ivoire n’en comptaient aucun.

55. C’est le cas du Sénégal, cf. Le Sénégal veut booster son équipe de football en Europe, Jeune Afrique du 21 avril 2009 sur http://www.jeuneafrique.com/Article/DEPAFP20090421T153151Z/-football-Mondial-2010-El-Hadji-Diouf-Aly-Sissokho-Le-Senegal-veut-booster-son-equipe-de-football-en-Europe.html

56. Par comparaison, la première retransmission d’un match de la CAN eut lieu en 1992, à minuit sur TF1.

57. Jeune Afrique N°2455, 27/01-02/02/2008. Kamara est également l’auteur de Les opérations de transfert des footballeurs professionnels, 2007, L’Harmattan.

58. C’était pas gagné, Ed. Prolongations, 2008.

59. Mais ce genre de cas existe aussi entre pays africains, tcf. le cas de Shabani Nonda passé du Burundi à la RDC.

60. Concernant Bamogo, les réactions sur le site Lefaso.net ne sont guère positives à l’annonce de sa sélection.

61. Des footballeurs entre Paris et Alger, Le Monde diplomatique, septembre 2008.///Article N° : 9106

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6 commentaires

  1. BOMPETI ISENGE le

    j’aime le foot,je vis le foot et je joue au foot mais je n’ai personne pour m’aider à devenir un grand joueur

    • Prend la route frère
      Aucun sacrifice aucune victoire ✊
      Le football en Afrique il faut beaucoup d’argent

  2. NGUIYA BVOUKA le

    Depuis ma naissance je ne rêve que devenir un grand joueur de football mais il n’Y’a personne pour m’aider

    • Prend la route frère
      Aucun sacrifice aucune victoire ✊
      Le football en Afrique il faut beaucoup d’argent

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