Là où les installateurs africains plantent le camp

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L’Afrique à jour est une exposition dense. D’abord parce que des oeuvres haute gamme remplissent le lieu. On y retrouve nombre des ténors de l’art contemporain lié à l’Afrique. Mais aussi parce que la scénographie y est un liant puissant. Ce concentré de dix ans de la biennale de Dak’Art a été aménagé par l’artiste lillois d’origine nigériane Gabi Nzekwu. Il crée un espace transitoire à l’aide d’un dédale de palissades en bois, comme appuyé sur l’architecture de cet ancien gymnase. Cette présence environne toutes les oeuvres, peintes, sculptées, installées, projetées. Un peu comme un cadre amovible, contingent. En voie de recomposition permanente. Certaines installations comme celles de Tapfuma Gutsa, El Anatsui, Moustapha Dimé ou Joël Mpah Dooh confortent une perception du vivant dans un matériau composite, au-delà de toute représentation humaine. Les espaces clos de Viyé Diba et Koffi Setordji proposent eux un état de recherches confinées sur la figure humaine. Les tambours de Doudou N’diaye Rose tournent toujours massivement dans la boucle de cette vidéo lointaine. Atmosphère d’une mouvance artistique en chantier. Plus aucune œuvre ne semble échapper à ce branle-bas immobile. A.M.

///Article N° : 1607

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