La vie des labels

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Après avoir élargi son rayon d’action à la musique africaine, bretonne et également à la chanson française, Déclic Communication envisage de se mettre à l’heure du cubain et tente une nouvelle aventure.
L’engouement du public pour le son et les différents styles insulaires, la dynamique conséquente sur le plan du marché du disque et la qualité des ouvrages stimulent la direction du label à ouvrir des négociations avec la Fania pour obtenir la licence des ouvrages majeurs puisés dans un catalogues immense, de plus de milles références.
Dans le cadre de cette collaboration, le concert de Fania All Stars au Zénith est confirmé malgré la disparition de Masucci quelques jours auparavant.
Le succès annoncé de la manifestation facilite l’aboutissement positif de l’opération et le 1er avril 1998, Déclic signe son contrat avec la compagnie américaine et crée la collection Salsa Masters, « graphiquement attractive sous forme de digifile et mise en vente à un prix un peu supérieur au mid-price« .
A la fin du mois de septembre 1998, 17 CD laser font leur apparition dans les bacs. Sur le verso de l’élégant livret d’accompagnement des albums, Basset explique motivations, contenus et stratégie à venir de cette initiative : « A une époque où le monde entier semble redécouvrir la salsa, il nous a semblé important, grâce à un accord de licence exclusive avec Fania Records, de pouvoir mettre à la disposition d’un public le plus large possible une collection de disques, qui, réalisés à partir des masters originaux de Fania, permette à chacun de découvrir ou redécouvrir l’essentiel de ce qui est l’histoire de la salsa. Cette collection Salsa Masters ira puiser, au cours des 5 ans à venir, dans l’incroyable fond de catalogue de Fania Records et de ses différentes étiquettes (plus de 1200 bandes enregistrées durant cette période bénie) pour en livrer au rythme d’une vingtaine de parutions par an la substantielle moelle.« .
Mise à part une compilation présentant les hits de la collection (Ay mi Cuba de Celia Cruz, Ran Kan Kan, Oyo como va et Pata pata de Tito Puente, Café et Bilongo d’Eddie Palmieri, Buscando America de Ruben Blades…), deux albums consacrés aux styles boogaloo et latin jazz et un autre avec des enregistrements de chanteurs mineurs, ce premier lot comprend le best of de : Celia Cruz, Johnny Colon, Ray Barreto, Ruben Blades, Cheo Feliciano, Johnny Pacheco, Sonora Poncena, Tito Puente, Eddie Palmieri, La Lupe, Willie Colon, Ismaël Rivera et Mongo Santamaria.
On saura ainsi ce qu’est la Salsa, au delà de toute définition et pour le plus grand plaisir de tout mélomane qui, lui, sait pertinemment que la vraie bonne musique n’est pas un phénomène cérébral.
Toutefois, avant de nous abandonner à la cadence magique, il est peut être important de parcourir ensemble la trajectoire fantastique que, de la province cubaine d’Oriente jusqu’aux ghettos pour immigrés nord-américains, une musique aux racines africaine a accompli pour se transformer et s’enrichir au contact de sonorités nouvelles, de retrouvailles inopinées ou d’ambiances métropolitaines.
Dans cette modeste trace historique, nous pourrons repérer le lien d’acier FaniaSalsa, mais aussi les raisons sociales et culturelles de la naissance et de la diffusion de ce genre. Car, nous le savons maintenant, l’authenticité et l’originalité d’un style musical demeurent avant tout dans ses sources populaires. La Salsa en a beaucoup, ce qui explique sa durée au delà des modes ou des opérations purement commerciales.

///Article N° : 540

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