Du 28 juin au 12 juillet 2003 s’est tenu à Stonetown, le capital de Zanzibar (Tanzanie), le Zanzibar International Film Festival (« the festival of the Dhow Countries »). Parmi les films primés, une découverte : « Histoire de tresses »de Jacqueline Kalimunda.
Il y avait deux jurys : le jury du ZIFF et le jury oecuménique de Signis.
Le jury ZIFF a choisi comme meilleur long-métrage HEREMAKONO (Abderrahmane Sissako, Mauritanie) et comme meilleur court HISTOIRE DE TRESSES (Jacqueline Kalimunda, France/Rwanda).
SIGNIS a primé WHEN THE WAR IS OVER (Francois Verster, Afrique du Sud) et de nouveau HISTOIRE DE TRESSES (Jacqueline Kalimunda, France/Rwanda).
Ce premier film de Jacqueline Kalimunda, une jeune Parisienne d’origine rwandaise, était au Festival Africain de Milan en mars 2003 ‘the talk of the town’. Tout le monde parlait du film et de la grande personnalité qu’est Jacqueline Kalimunda. Elle y a remporté le prix du meilleur court-métrage. Et voilà qu’à Zanzibar, elle remporte les deux prix, le golden Dhow, meilleur court-métrage du ZIFF et un prix spécial du Signis.
Pourquoi le film est-il bon ? D’abord quelque chose de très simple : Jacqueline a quelque chose à dire ! Cela semble évident mais quand on anime un festival comme moi et qu’on voit tellement de films, on sait que ce n’est pas si souvent le cas !
Elle a quelque chose à dire et elle le dit bien : le film n’a pas un mot de trop, pas d’image en trop, pas un son de trop. Le bon mot, la bonne image et le bon son à la bonne place !
Une jeune femme cherche une tresseuse. Et quand elle trouve enfin cette femme, le souvenir d’une passé douloureuse au Congo revient.
‘Histoires de Tresses’est surtout un film sur l’oubli et l’impossibilité d’oublier.
A noter aussi la présence de la grande Laurentine Milebo (RDC) et de la splendide Carole Karemera, actrice belgo-rwandaise.
Le ZIFF est devenu le centre du cinéma de l’Afrique de l’Est.
L’infrastructure est très limitée (on peut seulement travailler en vidéo, les deux dernières salles de Zanzibar seront fermées en fin d’année
). Mais l’ambiance et le dynamisme de l’équipe est énorme. Beaucoup de jeunes de l’Europe, des Etats-Unis ou du Canada viennent aider gratuitement.
Des réunions ont permis la rencontre des cinéastes de l’Afrique du l’Est et les meilleurs cinéastes de la région étaient présents. Si l’on entend souvent parler de la Fédération panafricaine des Cinéastes (FEPACI) ou de la Guilde africaine des réalisateurs et producteurs, ne filtre jamais le fait que des cinéastes kenyans et tanzaniens (qui eux connaissent le travail des autres) se réunissent et tournent !
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