Avec son deuxième album Womana (Polychrone/Buda Musique), Djéli Moussa Condé rend hommage à l’Afrique, la terre-mère. Un album mandingo-métis qui reflète la richesse d’années de rencontres musicales…
Les habitués du Café des sports – un zinc de Ménilmontant- connaissent bien Djéli Moussa Condé pour ses « bufs » avec Ousmane Kouyaté, un des fils de Mbady Kouyate, doyen de la kora guinéenne Mbady Kouyaté. C’est d’ailleurs dans ce quartier de Paris 20e que Djéli Moussa a enregistré son premier album, Djéli, sorti en 2012, avec l’appui de son manager et percussionniste Vincent Lassalle.
Womama, le nouvel opus, réalisé par le fidèle Lassalle himself, est un hymne au continent aux joyeux accents. Mandingue, il emprunte en effet à l’afro-cubain, au reggae et à l’électro. Mention spéciale pour l’hypnotique flûte traversière de Renaud Tenoux. On remarque en invités l’excellent guitariste malien Guimba Kouyaté et le choriste Kandet Dioubaté.
L’hommage de Djéli Moussa à l’Afrique commence ici par « Gambia », l’ode au pays des griots Jobarteh. Sa « salsa africana » nous emmène sur ces rives afrocubaines que le groupe Africando a porté au sommet. L’énergique « Tounia » s’inscrit dans la plus grande tradition des récits mandingues. On part en Côte d’Ivoire avec « Koutouba », du nom d’une ville du nord-est du pays. Pointe d’émotion et cap à Soweto avec « Mandela », avant de savourer le métissage le plus débridé sur « African bond ».
La voix charismatique de Djéli Moussa Condé ne tombe pas du ciel. Formé par Lamine Sissoko, il est engagé à Abidjan par le regretté Souleymane Koly, au sein de l’Ensemble Kotéba, participant en 1993 au fameux opéra mandingue Waramba. Redevenu griot à Ménilmuche, on l’entendra jouer sur « Wakafrika » de Manu Dibango en 1994, « Sarala » de Cheick Tidiane Seck l’année suivante e t »Munia the tales » de Richard Bona en 2003, en featuring avec Salif Keita. Côté scène, ses références sont un véritable bottin musical : Césaria Evora, Mory Kanté, Sékouba Bambino, Alpha Blondy ou encore Janice de Rosa. Récemment, on l’a même vu « mandinguer » l’afrobeat avec les Frères Smith
En concert au Pan Piper à Paris le 10 avril 2015
Plus d’infos : http://www.djelimoussaconde.com/djelimoussaconde/djeli_moussa_conde.html///Article N° : 12893