L’histoire du Capitaine Cook racontée par des Calédoniens.
Du campement de Robinson au pittoresque bidonville des latitudes exotiques, du Capitaine Cook aux contradictions de la Nouvelle-Calédonie d’aujourd’hui, le spectacle joue les balanciers, va et vient entre histoire et contemporanéité, mythes et réalité. La pièce de Pierre Gope le Mélanésien et Nicolas Kurtovitch d’origine européenne est construite sur ce grand écart entre deux mondes irréductibles qui disent l’abîme au-dessus duquel les populations calédoniennes doivent aujourd’hui se construire, entreprise d’autant plus périlleuse qu’elle doit se réaliser sans assistance sous peine de renoncer à toute identité.
L’imposture de Cook, qui s’est amusé à se faire passer pour le dieu Lono, se perpétue aujourd’hui comme une fatalité qui condamne le peuple mélanésien à un exercice frelaté du pouvoir. Bien sûr, la mise en scène de Yves Borrini joue sur la rencontre culturelle, le choc même entre les nez rouges de clown que portent les acteurs et les sculptures océaniennes métamorphosées en marionnettes, entre le ventilateur électrique et l’arbre du voyageur qui déploie son éventail. Une petite farce douce amère où les histoires de pirates font plus réfléchir que rêver.
Théâtre de l’île à Nouméa (Nouvelle-Calédonie)
mise en scène : Yves Borrini
avec : Dominique Béarune, Claude Béarune, Jean-Louis Canolle, Dominique Jean, Nadine Malo, Pierre Poudewa.///Article N° : 3149