Poète et dramaturge, Raharimanana explore, depuis plus de vingt ans, l’histoire de France et de Madagascar, par rapport aux crimes de 1947. En souvenir des insurgés malgaches qui périrent sous le feu de la puissance coloniale. Une répression longtemps laissée à la marge des récits nationaux, de part et d’autres. Documentant et écrivant autour de cette mémoire silencieuse, l’auteur de Nour, 1947 vient réinterroger les notions de censure et d’autocensure dans la post colonie.
J’ai publié mon roman, Nour, 1947, commencé en 1991, aux éditions du Serpent à plumes en 2001. Dix ans d’écriture. Sept versions. L’écriture de Lucarne (1986-1988) m’avait déjà envoyé à l’hôpital – j’avais poussé loin la résistance physique pour écrire ces douze nouvelles. L’écriture du Prophète (1989) eut pour effet de me contraindre à quitter mon pays, mes proches. J’étais dans une sorte de sidération, quant aux impacts q...