Limoges 2002 : l’Afrique du 19e Festival International des Théâtres Francophones

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Mais où sont à Limoges les textes de la maison des auteurs ?

Le Festival des Théâtres Francophones en Limousin, pour sa 19e édition, n’a pas oublié la création africaine et a programmé plusieurs premières françaises de spectacles créés sur le Continent dans de grands festivals comme le dernier MASA en Côte d’Ivoire ou le Festival international de l’acteur à Kinshasa. Le Congo, enfant chéri du festival depuis Sony Labou Tansi, a été à l’honneur avec deux spectacles, Carré blanc par la compagnie « Les bruits de la rue » mis en scène par Dieudonné Niangouna, ainsi qu’une adaptation de La Cérémonie, une nouvelle d’Emmanuel Dongala, dans la mise en scène de Nicolas Bissi par la compagnie « des Dialogues ».
Il ne fallait pas manquer la troupe ivoirienne Ymako Téatri dont on avait déjà pu applaudir le célèbre Kaydara en 1997, puis Fama de Koffi Kwahulé en 1998. Luis Marquès et Claude Gnakouri qui dirigent la compagnie sont venus cette année avec une nouvelle création autour d’un conte : Mousso Koroni. Le jeune public n’a pas non plus été oublié et a pu saluer le conteur et metteur en scène camerounais Binda Ngazolo qui est revenu avec Minkana, d’après des légendes inspirées du mvett.
Mais le clou de la programmation était la création chorégraphique du Burkina Faso avec les trois solos de Salia Sanou, Seydou Boro et Auguste Ouedraogo, trois grands danseurs et chorégraphes qui donnent aujourd’hui un écho international à la danse contemporaine africaine.
L’Afrique du 19e Festival International des Théâtres Francophones a donc fortement renoué avec la tradition des contes et a rayonné à travers cette fascination nouvelle que la modernité chorégraphique africaine exerce sur la création contemporaine. Dommage cependant que les écritures contemporaines soient restées dans l’ombre ! Si la maison des auteurs continue d’accueillir des écrivains noirs d’Afrique et d’ailleurs, le relais avec la scène du festival ne semble pas se faire, les auteurs africains ont finalement peu d’audience. Ces textes qui s’écrivent à Limoges ne font plus l’objet de création pour le Festival, voilà qui est on ne peut plus regrettable pour ceux qui suivent ces écritures dramatiques dont la finalité n’est tout de même pas la mise en lecture. Ousmane Aledji (Bénin), Florent Couao-Zotti (Bénin), Ludovic Obiang (Gabon), Florent Hessou (Bénin), Kouam Tawa (Cameroun), récemment en résidence, n’ont pas eu l’occasion de présenter des spectacles. Et finalement, leur passage d’écrivains à Limoges reste confidentiel, puisqu’il n’ont pas la notoriété d’un Zadi Zaourou (Côte d’Ivoire) ou d’un Maxime N’Débéka (Congo) qui sont eux aussi passés par la Maison des auteurs.
Pour cette 19e édition, une seule lecture a représenté les écritures contemporaines d’Afrique noire issues de la maison des auteurs. Marcel Zang, reçu en résidence en 2001, a simplement présenté en lecture un texte qui a déjà été créé à Nantes, un texte d’une grande vivacité, dans lequel Zang n’a pas sa langue dans sa poche ! Mais cet auteur d’origine camerounaise, qui manifestement a une écriture énergique aurait sa place dans une programmation, reste cantonné dans l’espace des lectures. Bouge de là a seulement été mise en voix par Patrick Le Mauff et Pierre Pradinas pour cette saison. A quand la création d’un de ses textes à Limoges ?

Lire sur africultures.com :
– entretien avec Criss et Dieudonné Nianguna sur Carré blanc, Cie Les Bruits de la rue (Congo) et la critique de la pièce.
– entretien avec Nicolas Bissi sur La Cérémonie, Cie des Dialogues (Congo) et la critique de la pièce, Africultures n°38.
– la critique de Les Mariés de la Tour Eiffel, Africultures n°40.///Article N° : 2627

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Les images de l'article
Criss et Dieudonné Nianguna dans Carré blanc, Cie Les Bruits de la rue (Congo)
Stan Matingou dans La Cérémonie, Cie des Dialogues (Congo), mise en scène de Nicolas Bissi





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