Autoportrait avec Grenade est son troisième ouvrage, un récit de voyage à Grenade, en Espagne, effectué aux mois d’avril et mai 2004. Ce récit devait être à l’origine celui de l’évocation de l’enfance et de la jeunesse de Salim Bachi, en Algérie, dans sa ville de Cyrtha, et une méditation sur les vestiges de la civilisation musulmane en Espagne, en particulier à Grenade où le présent fait sans cesse appel à la mémoire, historique et personnelle.

Mais un événement imprévu, la maladie et l’hospitalisation de l’auteur à Grenade même vont faire dévier le cours du récit. La douleur, les traitements à la morphine, pour les apaiser, feront du récit la chronique d’un songe éveillé, la relation d’un voyage réel, ainsi qu’une longue escapade dans l’imaginaire, où les tourments de l’auteur sont exposés sans concession. Crise de la vocation, peinture enjouée et amère du milieu littéraire parisien, remous politiques et sentimentaux, vont participer à l’élaboration de cet étrange récit en forme d’autoportrait, féroce parfois, où se croiseront les personnages des précédents romans de Salim Bachi et ceux des livres lus et aimés d’écrivains qui l’ont marqué.

Cette lente dérive entre les êtres et les souvenirs, entre maladie et convalescence, vie et mort, se déroulera dans les rues de Grenade, dans ses pensions, ses hôtels, son hôpital, et se terminera par une visite de l’Alhambra où l’auteur, en présence de la beauté et de l’harmonie de son architecture, redécouvre un sens à sa vie et à sa vocation, un sens ténu certes, fragile souvent, mais néanmoins tangible, face à la souffrance des êtres et à leur mort.