Fiche Livre
Théâtre
THéâTRE | Février 2004
Danse du Pharaon (La)
Marcel Zang
Collection : Papiers
Edition : Actes Sud
Pays d’édition : France
Parution : 01 Février 2004

Français

Note de l’auteur

A mon sens, la seule véritable question est la question de l’Autre – le différent, l’inconnu. Qui implique celle du devenir et de l’origine. Cette origine qui nous renvoie à la notion de commencement, de pureté. Une notion si dangereuse à manier que l’homme en a souvent fait un usage pernicieux. La pureté exclut par définition le mélange et en vient à évacuer l’Autre, l’inconnu et, par contrecoup, le sexe, l’ouverture, la tolérance, générant la peur, la violence, les replis identitaires, sécuritaires, voire le racisme, l’intégrisme.
Il peut ainsi apparaître que l’enfer ce n’est pas l’Autre, ou si peu, mais bien l’exigence de la pureté – qui nous pousse à la mort de l’Autre et au suicide.
« On parle souvent de la violence des fleuves, mais on ne parle jamais de la violence des rives qui font ces fleuves », remarquait Bertolt BRECHT; aussi si ce texte (La Danse du Pharaon) – que je dédie à James BALDWIN, mon aîné – pouvait être pris comme un signal d’alarme, ce serait déjà un petit pas vers un mieux-vivre ensemble.

Marcel Zang


Résumé

Deux amis sont en prison; l’un veut y rester car c’est là qu’il trouve sa liberté, sa dignité et ses repères; l’autre cherche à en sortir, pour mieux s’insérer dans le monde, dans l’actualité et dans le sens irréversible d’une histoire qu’il n’a pas écrite. Si une commune origine africaine et un même sentiment tragique de la vie les lient, tout semble par ailleurs les opposer: Max cherche à se faire une place au soleil de l’Occident, « en prenant le train en marche tel qu’il est », sans s’embarrasser de scrupules et d’un passé encombrant, voir traumatisant; Georges estime, quant à lui, que son épanouissement passe d’abord par un repli, un retour aux sources et une (ré-)appropriation du passé. C’est donc une histoire de plein et de vide. Une histoire de dialectique du dedans et du dehors, du fixe et du mobile. Mais c’est d’abord une histoire de rythme, de confrontation. Celle de deux êtres tourmentés, en rupture, en quête de salut et d’identité – dans un univers clos, concentrationnaire.
Bien au-delà de la vieille querelle des Anciens et des Modernes, c’est simplement l’histoire de deux jeunes Africains en manque d’amour, pris dans cette « confrontation désespérée entre l’interrogation humaine et le silence du monde » (Albert Camus).


Drame en cinq actes… A l’aube, Georges, un détenu, découvre le corps de Benny – un jeune Blanc – suspendu aux barreaux. Il prévient son compagnon de cellule, Max, un Noir comme lui et qui doit être libéré le lendemain…


Les gens ne parlent que de trois choses: des gains, des pertes et de l’histoire. Et d’une seule et même chose: l’histoire des gains et des pertes. L’histoire… C’est tout ce qui compte, c’est tout ce qui reste, c’est ce qui a commencé. Une histoire de pur et d’impur. De fixe et de mobile. De dedans et de dehors. De trou et de queue. L’histoire de l’Un et de l’Autre. C’est toute l’histoire de La danse du Pharaon. L’histoire du rythme.

(Ed. Actes Sud-papiers, février 2004)
Partager :