Photo
BEAU LIVRE | Décembre 2006
Gens de pays
Pages: 224
Parution : 30 Décembre 2006
Français
Le travail photographique de Jean-Luc de Laguarigue part de ce double constat :
un pays où il n’y pas de gens n’est qu’un paysage
un pays qui ne se voit pas par ses propres yeux ne se voit pas.
Ce portrait-pays de la Martinique réalise une révélation photographique d’un pays enseveli depuis toujours sous des clichés qui effacent les gens.
Mais ce portrait-pays n’est pas une simple galerie de portraits juxtaposés les uns à côtés des autres : entre les portraits aussi bien qu’à l’intérieur d’un même portrait, Jean-Luc de Laguarigue force notre regard à voyager entre le net et le flou, entre l’ombre et la lumière, suivant une subtile géométrie du multiple.
S’il focalise sur les visages, c’est que le visage n’est pas un objet qui se laisse regarder, c’est une intensité qui regarde, et qui, regardant, ne se laisse pas enfermer dans une identité. Certes, on peut brandir sa face comme l’étendard d’une identité, mais alors on ne regarde plus, on se dévisage. C’est par son visage qu’une personne échappe à son territoire et s’ouvre à la relation. Le visage d’une personne, c’est sa présence singulière d’avant l’identité. C’est son indéfinissable mystère qui se trame dans l’insu du territoire et de ses frontières. C’est l’ouvert même d’un être que le photographe surprend ici.
un pays où il n’y pas de gens n’est qu’un paysage
un pays qui ne se voit pas par ses propres yeux ne se voit pas.
Ce portrait-pays de la Martinique réalise une révélation photographique d’un pays enseveli depuis toujours sous des clichés qui effacent les gens.
Mais ce portrait-pays n’est pas une simple galerie de portraits juxtaposés les uns à côtés des autres : entre les portraits aussi bien qu’à l’intérieur d’un même portrait, Jean-Luc de Laguarigue force notre regard à voyager entre le net et le flou, entre l’ombre et la lumière, suivant une subtile géométrie du multiple.
S’il focalise sur les visages, c’est que le visage n’est pas un objet qui se laisse regarder, c’est une intensité qui regarde, et qui, regardant, ne se laisse pas enfermer dans une identité. Certes, on peut brandir sa face comme l’étendard d’une identité, mais alors on ne regarde plus, on se dévisage. C’est par son visage qu’une personne échappe à son territoire et s’ouvre à la relation. Le visage d’une personne, c’est sa présence singulière d’avant l’identité. C’est son indéfinissable mystère qui se trame dans l’insu du territoire et de ses frontières. C’est l’ouvert même d’un être que le photographe surprend ici.
Partager :