Fiche Livre
Musique
ESSAI | Février 1996
Terre de la Chanson. La musique zaïroise hier et aujourd’hui
Manda Tchebwa
Edition : Duculot
ISBN : 2801111287
Pages: 366
Prix : 25.50
Parution : 06 Février 1996

Français

Le Zaïre, comme la plupart des pays d’Afrique, est un pays où l’exercice de la chanson n’est pas l’apanage de l’artiste.  » De même que la poésie n’est pas le seul fait du poète, la chanson est partout.  » L’ouvrage de Manda Tchebwa s’efforce de montrer aussi comment la musique et la chanson zaïroises sont passées du statut d’art fonctionnel ou ludique à une vocation essentiellement commerciale. Un voyage qui partira de la source lointaine : c’est-à-dire aux premières manifestations de la musique (incantatoire, divinatoire, ludique…) à Mpumbu, ancêtre de Léopoldville et de Kinshasa, dès le 17e siècle, jusqu’à l’apparition des premiers groupes modernes dans les années cinquante : premiers ensembles concertants…utilisant des instruments du « blanc » et en même temps des premiers éditeurs. Du coup, affirme l’auteur, en jouant de plus en plus un rôle ludique, la musique urbaine se sépare de la musique traditionnelle et  » ne règle plus la respiration spirituelle de ses initiés « . Les héros de cette période de semi-rupture ont pour noms : Wendo, Camille Feruzi, Emmanuel Mayungu d’Oliveira, Léon Bukasa, Latumba Ndomanueno, Seigneur Rochereau, Mulamba Joseph…Toutefois, reconnaît Tchebwa, la musique zaïroise s’inscrit en définitive, depuis les années 50, dans deux grandes familles : famille African Jazz, fondée par Kabasele Joseph Kallé Jeff en 1950 et famille Ok Jazz, fondée par Luambo alias Franco en 1956. Deux familles qui ont donné chacune naissance à une nombreuse descendance spirituelle. Plus globalement, la musique zaïroise moderne a évolué par vagues successives. 1930-1950 : début de la musique concertante à l’image du Maringa ou de la rumba. 1950-1960 : apport des instruments acoustiques et à vent et libération des pesanteurs latino-américaines. 1960-1970 : l’indépendance et la professionnalisation s’accompagnent du retour du génie local. 1970-1990 : l’avènement de la télévision et de l’image institutionnalise le show dans la musique zaïroise. En outre, pour l’auteur, faire l’histoire de la musique zaïroise, c’est aussi faire l’histoire de la jeunesse, du fameux mouvement des « sapeurs » et aussi de la grande cité qu’est Kinshasa. L’auteur consacre également un long chapitre à la thématique qui fait une large place à la vie sociale complexe dans la cité (ambiance, prostitution, délinquance), à l’amour, à la vie conjugale, à l’argent… Un ouvrage de référence pour les passionnés de musique africaine en général et de musique zaïroise en particulier.
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