Fiche Livre
Littérature / édition
ROMAN | Septembre 2016
La nuit, tout se transforme
Georges Holassey
ISBN : 9782366592344
Pages: 104
Prix : 0.00
Parution : 01 Septembre 2016

Français

Sur les traces de Harry Potter en Afrique
Prologue

Suite au succès des aventures de Harry Potter, ce jeune sorcier qui fascine les adolescents et séduit les adultes, j’ai voulu vérifier une rumeur qui court depuis la publication du premier tome Harry Potter à l’école des sorciers. Il semblerait que les parents Potter, tués par un puissant mage noir lorsque leur fils Harry n’avait qu’un an, seraient devenus sorciers après un séjour de dix-huit semaines dans un village en Afrique occidentale, réputé pour son école de sorcellerie. Ils auraient dû faire vingt-et-une semaines d’initiation pour atteindre, dit-on, un niveau supérieur qui leur aurait permis de résister et même terrasser ce mage noir.

J’ai fait ma valise et je suis parti pour retrouver ce village sans lequel l’histoire de Harry Potter n’aurait probablement jamais existé. J’ai parcouru l’Afrique du Sénégal au Niger, de la Guinée au Nigeria. En vain. Personne n’a jamais entendu parler de cette fameuse école de sorcellerie où les parents Potter auraient été initiés.

J’ai été surpris par le peu d’intérêt des Africains pour les aventures de Harry Potter. Ne dit-on pas que la sorcellerie et la magie sont nées en Afrique ? C’est là où les hommes sauraient mieux qu’ailleurs quelles incantations prononcées pour voyager sans leur corps ou voler sur un balai la nuit. Il y aurait même des rites initiatiques pour apprendre à jeter des sorts, à voir au-delà du réel ou à saisir les lois de la métamorphose pour paraître insaisissable ou méconnaissable. Mais je les revois encore stupéfaits ou souriant d’étonnement lorsque je leur racontais l’histoire de Harry Potter jouant avec ses camarades sur des balais volants.

« Pensez-vous que ça existe vraiment des écoles où on apprend à devenir sorcier ? », m’a demandé le chef d’un village où j’ai appris des anecdotes sur des sorciers qui sortent la nuit pour tuer et détruire. Des histoires qui font plutôt peur. Rien à voir avec ce jeune anglais sympathique qui rend la sorcellerie fascinante. « Ici, on ne s’amuse pas avec la sorcellerie », a-t-il ajouté avec sourire, pour me faire raisonner, gentiment.

En Afrique, les histoires de sorcellerie et de magie ne font pas rire. Pas du tout. Ils s’en méfient même. J’ai recueilli des témoignages de gens ayant connu quelqu’un, souvent un proche parent, qui serait mort, percé par un projectile invisible lancé par un thaumaturge malfaisant. Et la peur du sorcier, de l’étrange, du mystérieux, est souvent pesante et aliénante dans ces villages, surtout la nuit

(…)

Plusieurs années ont passé ; j’ai oublié ce détail de mon voyage en Afrique. Imaginez ma surprise lorsque j’ai reçu un courrier de ce jeune homme : une grande enveloppe contenant un cahier rempli d’histoires extraordinaires, parfois tragiques, et de faits mystérieux, souvent effroyables, vécus dans son village et ses environs.

J’ai choisi de publier le contenu de ce cahier qu’il conclut par ces mots qui ont motivé ma décision de le confier à l’éditeur : «Dites aux gens de chez vous de venir passer quelques nuits dans un village africain et ils comprendront pourquoi nous ne faisons pas bon accueil aux histoires de sorciers bien-aimés et aux aventures romanesques de vampires séduisants. »

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