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Sortie en salles du film « La Chine est encore loin »
Le nouveau film de Malek Bensmail: La Chine est encore loin, sort le 28 avril 2010 au cinéma! Un documentaire éclairé sur les complexités de l’Algérie, à partir de l’événement déclencheur de la Révolution algérienne.

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« La Chine est encore loin »
Un film de Malek Bensmaïl
2008 / France-Algérie / 124min
Prix Spécial du Jury au 30e Festival des 3 Continents, Grand Prix au 24e Festival du film documentaire de Munich.

Le 1er novembre 1954, près de Ghassira, un petit village perdu dans les Aurès, un couple d’instituteurs français et un caïd algérien sont les premières victimes civiles d’une guerre de sept ans qui mènera à l’indépendance de l’Algérie. Retour sur les lieux plus de cinquante ans après.

« Si tu veux acquérir le savoir, va jusqu’en Chine s’il le faut » dit le Prophète. Mais de l’Algérie, la Chine est encore loin. Elle est longue, la route qui mène à la réconciliation avec l’histoire nationale, et la réconciliation du peuple algérien avec lui-même. Malek Bensmaïl poursuit avec ce nouveau documentaire le travail patient entrepris voici plusieurs années sur « l’Algérie(s) », titre pluriel d’un film qu’il réalisa en 2002 sur l’organisation du pouvoir dans son pays. Un travail d’auscultation, de la part de ce cinéaste qui, dans l’impressionnant Aliénations, réalisé en 2004, visitait un hôpital psychiatrique de Constantine pour y capter ce qui, dans le présent de la folie, gardait la trace des multiples traumatismes d’une société toujours au bord du chaos.
Dans La Chine est encore loin, c’est encore de traces dont il s’agit, puisque le film remonte à l’origine d’un événement fondateur du conflit algérien : le 1er novembre1954, un couple d’instituteurs français et un caïd algérien sont les premières victimes civiles d’une guerre qui refusera longtemps de dire son nom. En revenant sur les lieux, en interrogeant la vie de ce village perdu dans les Aurès, en retrouvant les témoins directs du drame, Malek Bensmaïl donne à voir et à entendre le drame algérien avec une patience et une acuité qui fait toute la densité de ce film au ton étrangement mélancolique, comme alourdi par le poids des regrets. Un film qui n’est pas tourné vers le passé, mais s’interroge au contraire sur l’avenir, notamment en filmant l’école d’aujourd’hui, et d’autres instituteurs, algériens ceux-là. Seule certitude, la Chine est encore loin. Mais quel chemin prendre, ici et maintenant ?
Jean-Philippe Tessé (programmateur du Festival des 3 Continents)
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